Les chroniques à Dudu

 

La liane de folie

 

 

Dans mon dernier texte sur le cerveau, j'évoquais le danger de manipulations psychiques capables de dépersonnaliser et d'influencer un esprit soumis à un «lavage de cerveau», comme en subissent les assassins fanatiques de nos enseignants, les bourreaux afghans, syriens, iraniens et autres, et les combattants pervers radicalisés de nos guerres contemporaines, instrumentalisés pour la plupart dès leur plus jeune âge par des préceptes religieux dévoyés ou mal interprétés, inculqués par des manipulateurs patentés.
Il est d'autres moyens pour arriver à déstabiliser les esprits, en particulier par l'ingestion de substances psychotropes :
Dans l'histoire, on peut citer ce qu'on a appelé « les trois diaboliques », la belladone, le datura et la jusquiame, solanacées contenant des alcaloïdes très puissants utilisés, dit-on, par les sorcières pour convoquer le diable dans leur sabbat et provoquant des troubles psychiques importants.
Il y eu également au 18e siècle, mais encore pratiquéee par certains « magnétiseurs», une thérapie controversée à base d'hypnose entrainant un « sommeil magnétique », appelée mesmérisme, capable de manipuler et de perturber l'esprit des patients.
Plus près de nous on peut citer :
- les hallucinogènes (mescaline, peyolt, kétamine, phencyclidine),
- les délirogènes (LSD 25),
- les stupéfiants (morphine, héroïne, opium)
- les régulateurs du psychisme (les sels de lithium)
- et révélé par un procès récent et une recrudescence de son utilisation, le GHB (gamma-hydroxybutyrate) surnommé « drogue du violeur » qui provoque une soumission chimique des victimes.
Pourtant le plus courant des perturbateurs du psychisme, le moins cher, le plus connu, capable de faire perdre conscience à son utilisateur, c'est encore l'alcool.
Mais je découvre qu'il existe également pour ce faire, une substance exotique encore peu connue, moins bon marché, mais dont la vogue se répand d'une façon exponentielle à bas bruit dans le monde occidental: l'ayahuasca, une décoction à base de Banisteriopsis caapi, une plante en forme de liane que l'on trouve au Pérou, au Brésil, en Bolivie, en Équateur, au Vénézuela, au Paraguay ou en Colombie.
L'ayahuasca joue un rôle central dans la culture d'au moins 70 peuples d'Amazonie. Elle est considérée comme une plante sacrée, autour de laquelle se déroulent une liturgie et des assemblées où se prennent des décisions tribales pour protéger territoire et liens sociaux.
L'ayahuasca contient de la DMT, la diméthylptamine, une molécule organique psychotrope en effet, mais qui, selon un chercheur néerlandais Benjamin De Loenen, à l’instar d'une autre plante du même genre «l'iboga», également hallucinogène, aurait des vertus curatives, en particulier contre l'anxiété et la dépendance aux drogues dures. C'est ce que recherchent les consommateurs occidentaux, alors qu'elle est pour les adeptes et les chamans sud américains et africains, une plante sacrée, comme je l'ai dit, au centre des cérémonies et rites initiatiques à caractère religieux. De Loenen dit «Plus qu'une plante, c'est une vision du monde, une relation symbiotique entre l'homme et la nature.». «Une plante maîtresse, renchérit Carlos, un chaman colombien. En occident, on veut séparer ce qui ne doit pas l'être. Prendre de l'ayahuasca hors d'un encadrement, d'une cérémonie, sans chamans expérimentés, ni icaros (chants sacrés), n'a pas tellement de sens.» Une référence aux écueils d'un tourisme en vogue: non sécurisé, avec chamans improvisés et des visiteurs ingénus et pressés d'avoir des visions.
Presque partout, l'ayahuasca est une plante clandestine.
Elle est, soit interdite, comme en France et en Russie, soit ni prohibée, ni autorisée, au Portugal, en Israel ou au Mexique, soit autorisée pour une consommation personnelle comme en Espagne
Ayant des pouvoirs psychoactifs, elle peut être considérée comme une drogue, mais comme elle n'agit pas sur les circuits de récompense comme le font l'héroïne ou la cocaïne, elle ne provoque pas d'addiction.
«Il est indéniable que l'ingestion d'ayahuasca mène à un "état modifié de conscience", admet Annalisa Valeri, une chercheuse. Mais on met tout dans le même sac. De manière générale, la culture occidentale, innervée de culture catholique, est allergique aux états modifiés de conscience; or ceux-ci peuvent aider à construire un "moi" multiple.»
Le formidable potentiel que représente l'ayahuasca comme force curative semble s'imposer aux yeux des scientifiques. «Elle offre une force d'introspection inouïe, donne une perspective différente sur nos problèmes vitaux et nous met en contact avec des motivations et des émotions authentiques, via des changements perceptifs et cognitifs», résume José Carlos Bouso, directeur scientifique d'Iceers.
Le célèbre écrivain et psychiatre chilien Claudio Naranjo, un des pionniers de la psychologie transpersonnelle décédé en juillet, avait prophétisé: «Notre monde civilisé s'est retourné contre la nature. Nous avons criminalisé en nous le serpent, symbole de la connaissance. Une cérémonie d'ayahuasca est une manière de connecter avec notre nature instinctive, si maltraitée. Mais cela, on ne le sait que lorsqu'on s'est embarqué dans le voyage intérieur de l'auto-connaissance.»
Dans un roman de Bernard Minier, «Lucia», un assassin commet ses crimes sous l'emprise de l'ayahuasca que lui a donné le commanditaire. Personnellement, je n'ai pas envie d'essayer cette expérience que d'aucuns ont l'air de considérer comme enrichissante. Et vous ?
Mais il existe quelque chose de plus agréable, de plus enchanteur, de plus envoutant, capable de troubler les conscientes avec plus ou moins de constance, c'est tout simplement la passion amoureuse !
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Le cerveau
        
 
 
 
Ce prodigieux ordinateur humain est le siège de la cognition, de la mémoire et des émotions. Il est l’organe qui perçoit, qui pense et qui agit. Il est capable d’élaborer nos idées et nos raisonnements, nos sentiments, notre conscience et notre liberté ce qui constituent son psychisme, que d’aucuns appellent l’âme.
         Il dépense à lui seul 20% de l’énergie corporelle.
         Le cerveau humain a la même structure générale que le cerveau des autres mammifères, mais il est celui dont la taille relative par rapport au reste du corps est devenue la plus grande au cours de l'évolution. C’est un enchevêtrement d’environ 170 milliards de cellules protoplasmiques qui peuvent former de 50 à 60 000 synapses, ces connexions nerveuses dont l’ensemble forme l’encéphale.
         Les premières activités cérébrales commencent dès les premières semaines in utero où les structures cérébrales se forment et les premières connexions neuronales se mettent en place. C’est une période cruciale pour le développement futur de l’enfant. Les stimulations de son environnement (voix des parents, musique, attouchements, etc) permettent aux neurones du bébé de se connecter et de se renforcer. À cette période on constate ce qu’on appelle « l’élagage synaptique », où les connections les plus utilisées deviennent plus fortes et celles qui sont inutiles ou qui fonctionnent mal sont éliminées. Chez les tout-petits, la plasticité du cerveau permet de récupérer, plus ou moins selon la gravité de la perturbation, ses fonctions initiales. On estime que la maturité du cerveau arrive vers 25 ans.
        L’évolution du cerveau humain suscite l’intérêt des scientifiques depuis longtemps. Ainsi l’augmentation de la taille du cerveau a été associée à l’apparition d’aptitudes remarquables comme la capacité à fabriquer des outils, la bipédie, la chasse et le raffinement de l’interaction sociale, les talents artistiques et le développement du langage. Bien entendu, avec la taille c’est aussi la croissance de certaines parties du cerveau (notamment le cortex) qui entrent en jeu.
        D’après certains  neurobiologistes américains: « nos nouvelles mesures concernant la capacité de la mémoire du cerveau multiplient par dix les estimations précédentes ». De même, une théorie répandue affirme que nous n’utilisons qu’une petite partie de nos ressources mentales et physiques : environ 10 % de notre cerveau. Cependant, il n’existe aucune étude scientifique qui a prouvé cette information.
        Tout cela constituerait une bonne nouvelle à condition que l’homme s’en serve pour améliorer la vie au lieu de s’en servir pour la détruire.
        Certes il l’a fait au cours de l’histoire avec les inventions de l’imprimerie, du téléphone, du phonographe, de l’automobile, du premier avion, des antibiotiques, de la machine à laver, de la télévision, de la conquête spatiale, ou du « scroll » en informatique, etc
        Pourtant l’expérience de Milgram ne laisse pas de nous inquiéter en mettant le doigt sur la malléabilité  du cerveau humain dont on pourrait reconditionner le libre arbitre par des procédés multiples de « lavage du cerveau ». Certains pays totalitaires les ont couramment utilisés et les utilisent encore.
        Le cerveau humain est également sujet à de multiples  troubles mentaux allant du trouble bipolaire  à la schizophrénie en passant par l’autisme, l’anxiété ou la dépression, les comportements perturbateurs. Par manque de structures hospitalières,  la France est en retard sur les traitements de la santé mentale bien qu’elle soit la championne des prises d’anxiolytiques dans le monde. Cependant, le coût des troubles psychiques est devenu le coût de santé le plus important pour la société, 109 milliards par an, ne pouvant pourtant empêcher un taux de suicides d’environ 25 par jour comptés en 2015.
        Dans les milieux interlopes et de criminalité, on parle du « cerveau » en désignant le chef de ces bandes malfaisantes qui gangrènent la société. La perversité de certains cerveaux peut aboutir à des extrémités sanglantes comme celles commises par des individus comme le Docteur Petiot ou Landru, sans parler des atrocités commises par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale.
         Mais la science et l’innovation dont est capable le cerveau sont elles toujours positives pour l’évolution du monde ?
         Un grand mathématicien français trop ignoré, Alexandre Grothendieck, après une carrière de recherche et de publications savantes, s’est insurgé contre la science en général qui met le monde en danger, en répétant que « ce n’est pas parce qu’on peut le faire, qu’il faut le faire », prenant pour exemples l’invention de la bombe atomique.  Il sera le pionnier de l’écologie et terminera sa vie en ermite dans les Pyrénées.
         Notre cerveau ne se repose jamais ! Même pendant les phases de sommeil profond où le cortex émet des ondes delta dont la fréquence est si faible qu’on ne les considérait pas comme une activité neuronale. Il semble que l’hippocampe profite de cette phase de repos pour communiquer dans le calme avec le cortex et ainsi permettre à nos souvenirs de la journée d’être consolidés.
         Notre cerveau est capable de tout, sauf peut-être de savoir de quoi il est capable. Il a même inventé Dieu !
         Il n’est que de s’interroger sur sa capacité à forger des images et des concepts lorsque nous rêvons. On se perd en conjectures sur l’interprétation des rêves depuis Freud. Frustrations, prémonitions, désirs profondément enfouis dans l’inconscient ? Chez les aveugles, les sensations gustatives, olfactives et tactiles remplacent les images oniriques.
         Enfin une question, l’Intelligence Artificielle sera-t-elle amenée à supplanter la nôtre pour instaurer un monde déshumanisé ?
         Mais rêver c’est aussi espérer. Georges Clémenceau nous dit : « Qui ne s’est pas construit un rêve au-dessus de ses moyens, ne se sera pas montré digne d’un passage d’humanité »
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les arbres et nous

 
L’histoire de l’homme commence par une histoire d’arbre.
C’est le fameux « Arbre de la Connaissance » dont le « fruit défendu » a tenté Eve pour notre plus grand malheur. C’est en tout cas ce que disent les tenants du « péché originel » qui nous ferait naître déjà coupables avant d’avoir vécu.
Daniel Mendelssohn dans « Les Disparus » décrit cet arbre comme « bon, qu’il était un délice pour les yeux, qu’il était quelque chose de « désirable pour la compréhension »- en d’autres termes, nécessaire pour faire des distinctions et, finalement, pour créer (puisque c’est seulement après avoir mangé à l’Arbre qu’Adam et Eve peuvent procréer).
Que contenait donc cette « pomme » ? Un aphrodisiaque ?
Laissons les exégètes interpréter ces « vérités révélées » et parlons des arbres qui nous sont nécessaires pour notre oxygène vital et qui agrémentent impérativement notre environnement.
Dès que l’on possède un jardin, grand ou petit, nous n’avons de cesse que d’y planter un arbre, grand ou petit. Dans ce dernier cas, il servira d’éphéméride immobile, de toise pour nos enfants et de référence au temps qui passe.
Comme il existe des fêtes de toutes sortes, depuis la « Fête des Mères », celle des « Grand-mères », des « Amoureux », la « Fête à cochon » (moins festive pour l’impétrant !), la « Fête Nationale » etc… il existe bien-sûr, la « Fête des arbres ». Et là, comme disait Coluche, vous aurez « l’embarras du choix… mais surtout l’embarras », car en effet, que choisir ?
 Je vous laisse égrainer le nom de la ribambelle d’arbres qui nous gratifient de leur succulence. On les voudrait tous : des Pommiers, des Poiriers, des Cerisiers, des Pêchers pour leur fruits bien –sûr, mais aussi pour les bouquets somptueux que forment leurs fleurs au printemps. Certains nous offrent leur sève : Érable pour son sirop, Pin, Saule, Bouleau, Kiwi ou Vigne… Des conifères dont la variété vous affole : Chamaecyparis, Cupressus, Juniperus, Picea ; des Bouleaux aux écorces panachées, des Hêtres aux feuilles argentées, des Erables japonais aux feuilles délicates, tantôt jaunes, tantôt rouges tantôt nuancées de pourpre et de bronze, des Platanes, des Robiniers, des Catalpas, des Ginkgo biloba
L’arbre est le compagnon d’une vie.
Quand il est caduc, il rythme les saisons ; ses frondaisons abritent les oiseaux et les écureuils (et quelquefois les chats qui ne savent plus redescendre !); sa dimension romantique inspire les peintres, les romanciers et les  poètes.
Ne citons ici que Brassens qui l’a glorifié lorsqu’il chante :
 « Auprès de mon arbre je vivais heureux,
J’n’aurais jamais dû m’éloigner d’mon arbre,
Auprès de mon arbre je vivais heureux
J’n’aurais jamais dû le quitter des yeux ! »
Saint Louis aurait-il pu rendre la Justice sans le Chêne sous lequel il trônait ?
Celle-ci, jusqu’à une époque récente, aurait-elle pu être rendue sans les terribles bois éponymes, avec lesquels on torturait, on pendait ou décapitait ?
Sans le bois d’arbre, comment Noé aurait-il pu construire son « arche » et su que son errance sur les eaux prenait fin sans le rameau d’Olivier que lui rapportât la Colombe ?
César aurait-il rayonné de toute sa gloire sans ces Lauriers qui couronnaient son auguste tête ?
On voit que l’arbre est porteur de toute une symbolique dont bien-sûr toutes les religions se sont emparées, depuis l’Animisme, en passant par le Fétichisme jusqu’à son ultime et morbide consécration en fournissant le bois christique des Chrétiens.
Nous avons vu que l’arbre lorsqu’il est fruitier, est aussi un ravissement pour l’œil au printemps avant de devenir un régal nourricier à l’automne.
L’arbre mort ou abattu fournit donc le bois.
Ce fut pour nos ancêtres préhistoriques, avant l’Âge de Pierre, puis celui du Fer, la matière première qui leur permit de fabriquer des instruments afin de cueillir et de cultiver assurément,  mais surtout de tuer avec plus de rendement et d’efficacité ! Tuer pour se nourrir bien-sûr, mais surtout pour se défendre contre les prédateurs dont le plus féroce reste de tous temps, l’homme lui-même.
Ce même bois a servi pour construire des abris de plus en plus élaborés jusqu’à nos jours où « la maison de bois » est assez « tendance » !
Avec la découverte et la domestication du feu, le bois a permis à l’homme de se défendre, de se chauffer, mais aussi de dévaster. Il le fait encore de nos jours.
Il s’est avéré un moyen de communiquer à distance avec les légendaires « signaux de fumée » des Indiens de notre enfance.
Cette même communication, après bien des siècles, a été améliorée grâce à lui avec l’invention du parchemin, puis du papier.
Sans le bois d’arbre,  pas de découverte du monde, car pas de bateaux ; pas d’amélioration des transports sans les véhicules tractés de toutes sortes.
L’homme s’est depuis des temps immémoriaux servi du bois comme médiateur artistique en sculptant et mettant en forme ses fantasmes, ses souvenirs et sa vision du monde physique et métaphysique.
L’arbre dispense enfin des bienfaits supplémentaires avec certaines de ses essences qui ont fourni, et fournissent encore, des substances médicamenteuses propres à soigner les hommes, voire à améliorer leur santé.
La décomposition organique qu’il a subie il y a des millions d’années, a permis à l’homme d’inventer la modernité avec l’exploitation du pétrole et ses nombreux dérivés ; revers de la médaille, il menace l’atmosphère terrestre en favorisant son réchauffement prématuré.
On constate l’ambiguïté de l’arbre selon la destination que l’homme en fait, et comme la langue d’Esope, il en use  « pour le meilleur ou pour le pire » ! 
Pourtant sans les arbres l’humanité ne survivra pas.
Mais puisqu’il est encore là, il va continuer à nous accompagner jusqu’à la fin de notre vie, et respectant jusqu’au bout nos statuts sociaux, il nous fournira notre dernier habit de planches : en bois exotiques, enbois de Santal, de Chêne, de Merisier, de Hêtre ou tout simplement de Sapin
Quoiqu’il en soit, voir un arbre vénérable s’abattre lentement et majestueusement sous les morsures des tronçonneuses, restera toujours un spectacle poignant et désolant.
L’arbre est donc un ami, mais il peut devenir hostile lorsque qu’avec la complicité d’une tempête il s’abat sur une maison ou une voiture, ou d’une façon moins traumatisante, amusante et anecdotique, il formait comme « l’arbre d’Eisenhower » sur le trou n° 17 du parcours de golf d’Augusta, un obstacle sur le trajet de sa balle.
Sous « l’Arbre de la Sagesse » (s’il existe !), méditons cette pensée de Montaigne, philosophe, penseur de la vie et de la mort : « On nous apprend à vivre, quand la vie est passée ».
 
            Dudu

 

Le handicap
 
 
En raison de ma profession de Masseur-Kinésithérapeute, j’ai été amené tout au long de ma carrière à connaître, comprendre et soigner des handicapés.
À l’occasion de ces Jeux paralympiques de Paris 2024, je veux leur rendre hommage et essayer de faire prendre conscience aux « bien portants » de leur calvaire à travers leur place dans l’histoire et quelques exemples de vies de lutte pour survivre ou obtenir un statut de reconnaissance.
Depuis l’Antiquité l’infirmité physique a été un critère de marginalisation. `
Chez les Grecs la déviance par rapport aux normes à la naissance, constituait une vindicte et un maléfice de la part des Dieux.  
Les handicapés ont longtemps été soumis à la loi du plus fort, répondant à la loi darwinienne de « sélection naturelle » qui ne leur donnait pratiquement aucune chance de survivre dans un monde où la compétition le disputait à l’égoïsme individuel.
Ces handicaps physiques ou intellectuels provenaient, soit d’une naissance avec des malformations congénitales, ou d’un accouchement traumatique laissant des séquelles aux nourrissons, soit en raison d’accidents qui rendaient leurs victimes impotentes, diminuées ou vulnérables. Il n’était pas rare que les parents, dans des familles indigentes ou « sans cœur », abandonnent ces êtres malvenus qui leur compliquaient la vie, quand ils ne recourraient pas à des solutions plus radicales d’élimination physique pure et simple.
Une autre démarche de parents impécunieux et peu scrupuleux, consistait à « exposer » leur progéniture handicapée sur la voie publique pour apitoyer les passants à qui ils demandaient l’aumône. Dans ce même but, les plus cyniques n’hésitaient pas à maltraiter leur progéniture pour leur provoquer des handicaps de toutes sortes.
Victor Hugo dans « Notre Dame de Paris » décrit ce qu’était sous l’Ancien Régime, une « Cour des Miracles » où se réunissaient dans certains quartiers de la capitale, mais cela avait lieu également dans les grandes cités, une foule de personnes claudicantes, balafrées ou mutilées, simulant leurs infirmités, et qui, « miraculeusement », disparaissaient le soir après une journée de mendicité.
L’infirmité fut également exploitée par des « montreurs d’ours » dans les foires ; ainsi de la fameuse « Vénus Hottentote» atteinte de stéatopygie, « la femme à barbe, la femme tronc, la femme girafe, les hommes chiens , Elephant Man »…
Par contre dans le Nouveau Testament, il n’est plus question de jeter l’opprobre sur les aveugles et les boiteux dont Jésus prend la défense corps et âme. Aussi, après des années de rejet, des âmes charitables, ont pris ou prennent encore en charge, ces miséreux au sein d’associations de bienfaisance.
De nos jours un statut spécial reconnaît aux handicapés la possibilité de travailler (RQTH) avec des droits et des avantages pour eux-mêmes et leurs employeurs.
Au 4e siècle on voit émerger des hôpitaux où on ne fait aucune distinction entre malades, infirmes et pauvres. Mais au Moyen Âge où l’on craint les contagions, cette œuvre charitable devient un outil d’exclusion et le demeurera longtemps. Louis XIV fonde les Invalides pour permettre aux infirmes de guerre d’être mieux traités qu’à l’hôpital, mais aussi, voire surtout, pour les maintenir dans un espace clos, loin des regards.
Après la Première Guerre mondiale on honore et réhabilite le courage et le sacrifice des fameuses « gueules cassées » qui se voient revenir à la vie civile. Cela se fait au prix de l’invisibilité du terme « infirmité » pour être remplacé par celui de « handicap » dans une version du « politiquement correct » couramment appliquée à d’autres identités d’une façon souvent contestable.
Le handicap fait l’objet de politiques publiques visant à construire une société plus inclusive. La France s’y est mise sur le tard et a encore beaucoup d’efforts à faire pour rivaliser avec des pays plus avancés dans ce domaine, comme les Pays Scandinaves. On découvre qu’il n’y avait pas d’accès pour les fauteuils roulants à l’Assemblée Nationale !
Ainsi, l’infirmité (le handicap !) semble condamnée à rester dans l’ombre d’un imaginaire qui voudrait faire croire qu’il appartient au passé.
Mais nous allons assister, ébahis, aux Jeux Paralympiques de Paris 2024.
Si on exclut les Deaflympics antérieurs, compétition des sourds qui n’ont pas le droit de participer aux Paralympiques, c’est en 1960 à Rome qu’ont eu lieu les premiers.
De grands athlètes comme Teddy Riner ou Marie-José Perec, sont admiratifs devant les performances de ces athlètes aux handicaps divers, qu’ils appellent des héros, des « Advengers » des sagas des Marvel, des super-héros comme « Iron man , Superman, Spider man… »
Ce sont des exemples de volonté, de persévérance et d’optimisme qui vous tirent régulièrement les larmes des yeux. Je sais, pour l’avoir observé chez mes patients et au sein même de ma famille, à des degrés moindre, mais la démarche est la même, le courage, la résilience et la capacité de se dépasser, qu’il faut à ces hommes et ces femmes pour leur permettre de surmonter tous les défis placés sur leur route, parfois dès la naissance.
Appliqué à ces athlètes, Nietzsche a sans doute raison quand il dit : « Ce qui ne me tue pas me rend plus fort ».
Dudu

 

Le sport

 

        Si je ne parle pas du sport en cette année olympique qui se déroule en France pour la troisième fois depuis sa création, je n’en parlerai jamais.

        La Faculté de Médecine s’y intéresse depuis quelques années en lui trouvant des vertus   qu’elle avait jusqu’ici négligées. En plus d’un régime alimentaire équilibré, elle préconise de « bouger » !

        Cela contribue à prévenir des pathologies chroniques et de traiter un grand nombre d’affections de longue durée comme le cancer, le diabète ou l’obésité, mais également des maladies neurovégétatives et psychiatriques.

            La rhumatologie a également fait sa reconversion en recommandant aux patients lombalgiques et autres souffreteux, de solliciter leur corps par le mouvement, « 30 minutes d’activité physique », le meilleur et plus simple moyen de le faire, étant de marcher.

        L’activité physique permet de sécréter des hormones telles que l’endorphine, la dopamine ou l’adrénaline autant de substances qui sont susceptibles de réduire le stress, d’améliorer la qualité du sommeil, de diminuer les douleurs et d’agir comme antidépresseur et par conséquent d’être une source de plaisir.

        Certains sports comme le cyclisme, la gymnastique, le marathon, les sports de combat et certains autres, demandent des efforts proches de la douleur. Leurs adeptes (un peu shootés à l’endorphine !) parlent au contraire d’euphorie, de plénitude et de bien-être !

         Les médailles, quelque soit leur couleur, or, argent ou bronze, ont leur revers. La plupart des athlètes de haut niveau ont vu leur jeunesse spoliée, dévastée par des contraintes d’entrainement intense, à la limite du supportable, martyrisés qu’ils étaient par des coachs impitoyables pour obtenir leur meilleures performances. Après de longues années « d’omerta », de nombreux procès pour maltraitance sont en cours.

        Mais le sport a des origines lointaines qui n’avaient à l’époque rien de thérapeutique.

        Il fallait entrainer son corps en force et endurance pour pouvoir être un bon guerrier. Les faibles n’avaient aucune chance de survivre durant toutes ces périodes où l’homme ne pouvait se soustraire à des conflits permanents entre états, ethnies ou religions. L’histoire du monde c’est une histoire de guerre permanente, qui perdure de nos jours.

        Dans l’antiquité, chez les Grecs et les Romains, le sport était intimement lié aux Jeux et au spectacle. Les combats de gladiateurs en sont une des sinistres et sanglantes manifestations.

        L’empereur romain, Auguste, a organisé des concours athlétiques qui se renouvelaient tous les quatre ans (déjà !). Ils incluaient la course à pied, la lutte, la boxe, le pancrace et le pentathlon aussi bien que les concours pour les hérauts, les musiciens et les poètes. Les jeux actiens qui se sont tenus à Nicropolis près d’Actium, furent fondés en 25 avant Jésus-Christ.

        Avec les Jeux comme spectacle, venait la notion de compétition et les courses de chars, les concours de tir à l’arc, lancer de javelot ou du disque, la course, la lutte et même la natation enthousiasmaient les foules à Olympie, lieu de fondation des olympiades.

        Mais dans l’activité physique il y avait également un but utilitaire, un entrainement aux métiers comme fermier, artisan, chasseur ou… guerrier.

            Le sport, c’est également un moyen d’interaction sociale, mais c’est aussi un enjeu politique.

        Juan Antonio Samaranch, président du Comité international olympique déclare le 25 novembre 1975 : « Nul doute que les compétitions sportives, et en particulier les Jeux Olympiques, reflètent la réalité du monde et constituent un microcosme des relations internationales. »

        On se souvient de la « diplomatie du ping-pong » qui permit, avec la rencontre de leurs équipes en 1971, de renouer des relations tendues entre les États-Unis et la Chine.

        Le sport est un moyen de forger un sentiment national, mais les grandes compétitions internationales peuvent être au service des régimes totalitaires et impérialistes. On se souvient des Jeux Olympiques de Berlin en 1936 dont Hitler se servit pour sa propagande. L’URSS et la RDA ont longtemps utilisé le sport comme vitrine de leur supposée supériorité civilisationnelle, à travers les performances de leurs athlètes qu’elles n’hésitèrent pas à doper sans pudeur.

        Pierre de Coubertin, réputé misogyne pourtant en excluant les femmes des compétitions, se réjouissait de ce que les membres d’une équipe, vêtus de manière uniforme, oublient leurs origines pour former un groupe homogène. Il escomptait que le sport devienne un antidote contre les révolutions.

        On constate, hélas, à notre époque, que certains « supporters » de sports collectifs, le football en particulier, prennent prétexte de ces rassemblements de masse, pour exprimer violemment et vulgairement leur incivisme, voire leur racisme à l’égard des joueurs nationaux de couleur. De plus, les athlètes qui se livrent à des manifestations religieuses à l’issue d’une victoire, portent au demeurant atteinte aux principes de laïcité, garantie d’une cohabitation sereine de tous.

        Enfin, les représentations de corps saisis en plein effort physique existent depuis les origines de l’art. Nombre de représentations d’athlètes en pleine action sont représentés dès la période antique dans la statuaire, sur les vases, les mosaïques ou encore les fresques murales. La géométrie des corps, les muscles saillants, la beauté du geste rappellent la nécessité d’une harmonie parfaite entre le corps et l’esprit.

        « Mens sana in corpore sano », est l’expression qui rappelle la théorie selon laquelle l’exercice physique est un élément essentiel du bien-être mental et psychologique.

        Est-ce que Socrate a raison quand il dit : « Que de fautes l’intelligence commet parce que le corps n’est pas bien dressé » ?

        Dudu

 

 

Le silence
 
 
Il parait que c’est dans le Talmud que l’on trouve ce proverbe connu : « la parole est d’argent, mais le silence est d’or ».
Moi, dont l’audition baisse de jour en jour, je dis que le silence est rare, de plus en plus rare, et qu’il devient en effet de plus en plus cher.
Notre environnement est bruyant avec des sons désagréables générés par des machines de toutes sortes, à commencer par les voitures, les engins de travaux publics, les trains et les avions.
Nous avons une idée de ce qu’était cet environnement avant la mécanisation, en nous promenant en forêt, où on entend le chant des oiseaux, le bruissement des feuilles agitées par le vent, les râles et autres cris d’animaux sauvages. Et par moment, le silence.
La jeune génération semble craindre le silence, et du matin au soir s’étourdit de musique avec leurs écouteurs rivés à leurs oreilles, une musique le plus souvent saturée de basses et de rythmes bruyants comme en génère le rap.
Il n’est pas rare que les adultes, eux non plus, ne supportent plus le silence, et allument tôt le matin, une radio ou la télé comme pour avoir l’illusion d’une présence. Sans doute que, comme la solitude, le silence leur pèse.
Comment se concentrer, réfléchir, voire méditer dans le bruit ? C’est impossible.
Il n’est que les religieux qui préservent ce silence comme nécessaire à leur méditation en s’enfermant dans des monastères, des ashrams ou des temples bouddhistes, où même la parole se fait rare.
Certaines activités réclament le silence. Dans une salle de classe par exemple, ou comme dans des sports individuels où la concentration est nécessaire pour des gestes précis, ou encore dans une salle de concert pour apprécier la musique.
À l’opposé, certains sports collectifs réclament la participation bruyante des supporters, comme le foot ou le rugby, ou des sports de combat qui excitent les foules qui braillent pour encourager leur poulain à plus de violence et d’agressivité.
Des gens dont la vocation est justement de réfléchir, les politiques par exemple, semblent de nos jours, ne plus savoir échanger calmement leurs arguments, dans des débats apaisés. Il y en a même qui se revendiquent porteurs « du bruit et de la fureur » , à tel point qu’il n’est pas rare d’écourter l’audience de telle ou telle émission politique, en raison d’un tumulte langagier insupportable.
On a parlé du « silence de la mer » avec un film de Jean-Pierre Melville, adapté de la nouvelle de Vercors, qui n’est en réalité qu’une métaphore sur une histoire de résilience d’un soldat allemand pendant la seconde guerre mondiale. La mer n’est pas silencieuse, et ne l’a jamais été, ne serait-ce qu’avec le bruit des vagues et des brisants sur les rochers. Sous sa surface, il n’est que d’entendre le chant des baleines, des cachalots et des dauphins. Mais justement, ceux-ci sont perturbés par des bruits inopportuns engendrés par les bateaux de tout calibre et les installations de forage qui les désorientent et les fait s’échouer sur nos plages pour y mourir.
La mort peut en effet s’inviter dans la notion de silence avec des œuvres morbides comme celle de la célèbre trilogie du « Silence des agneaux », où un Hannibal Lecter commet les pires atrocités.
Toutefois la pollution sonore commence à intéresser nos contemporains, et de nombreuses tentatives sont faites pour y remédier. La règlementation des bruits domestiques les dimanches et jours fériés, celle du niveau sonore des mobylettes et autre engins roulant, la promotion des voitures électriques, etc.
Pour vous apaiser en chanson, je vous conseille d’écouter « The sound of silence » de Simon et Garunkel qui dénonce pourtant le néant communicatif des hommes qui ne s’écoutent pas et parlent       pour ne rien dire.
Dudu
 

 

La douleur

 

 

     
       Chassé du Paradis, Adam, dans sa précipitation, fit son premier faux pas et trébucha dans un chemin devenu malaisé et caillouteux.
      Il ressentit pour la première fois dans un de ses genoux qui avait heurté une pierre, un malaise inconnu… une douleur ! Il frotta avec la paume de sa main ouverte la partie endolorie, effectuant le premier geste thérapeutique de l’humanité que l’on appela depuis lors, « massage ». Constatant le bienfait éprouvé par ces manœuvres, il demanda à Eve de le relayer dans ces gestes apaisants. Elle s’y employa précautionneusement et un avec zèle exacerbé par sa soi-disant culpabilité transgressive à propos de l’Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal dont elle avait cueilli la pomme défendue.
      Cette saine curiosité, elle la paiera très chère, lorsqu’on lit dans la Genèse 3, un verset qui fait dire à Dieu : « J’augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras dans la douleur… »
      Ainsi donc, la douleur serait un châtiment divin.
      L’influence de la religion dans son interprétation est primordiale et ambivalente : à la fois châtiment de Dieu et récompense possible dans l’au-delà. On constate alors un recul dans la recherche de son soulagement.
      Au Moyen-Àge, l’usage des plantes sédatives est limité, et souvent condamné, puisque la chrétienté véhicule l’idée d’une douleur nécessaire, voire d’une injonction divine, et lutter revient à refuser cette soumission : il n’y a pas d’autre alternative que d’accepter la douleur. Le pécheur y trouve une récompense pour le rachat de ses péchés, et au delà de la mort, il existerait un « purgatoire » !
      C’est une période de régression intellectuelle, et l’Église catholique interdit la recherche scientifique (notamment les dissections humaines et les vivisections animales), la philosophie, la médecine.
      Le dogme religieux va donc constituer un frein à l’avancée de la médecine : le transfert des savoirs médicaux s’opère alors vers le monde Arabe et l’Orient qui possèdent déjà une culture médicale ancestrale.
      En Chine, Confucius (551 – 479 AV JC) enseigne une philosophie pragmatique. Le traitement de la douleur repose sur des méthodes d’acupuncture alliées à une pharmacopée impressionnante.
      En Inde, Bouddha (563 – 486 AV JC) énonce ses « 4 vérités » et propose aux hommes une gestion singulière de la douleur. Supprimer le désir, c’est supprimer la souffrance. Trois siècles AV JC, il existait déjà des hôpitaux avec des maternités, des salles d’examen, des lieux de préparation des médicaments et des salles d’opération.
      Hippocrate (460 – 377 AV JC), 17ème descendant d’Esculape, élabore le corpus hippocratum, une cinquantaine d’ouvrages avec deux soucis essentiels :
• Ne pas nuire aux malades « primum non nocire » et,
• Renforcer les processus thérapeutiques naturels. Hippocrate est le fondateur de la médecine moderne.
      Contrairement aux judéo-chrétiens qui la croient rédemptrice, les philosophes grecs, d’Aristote à Sénèque considèrent la douleur comme inutile.
      Pour les épicuriens, elle est un obstacle au bonheur, et pour les stoïciens, se plaindre est une honte, et apparaît comme un aiguillon qui réveille l’énergie vitale.
       Dans les momies incas on trouve des traces de lutte contre la douleur, champignons hallucinogènes, cocaïne, trépanation, et près des temples, des vestiges de bains de vapeur.
      Et c’est au XIXème siècle, avec l’essor de la chimie, que la lutte contre la douleur est devenue une priorité absolue, avec des sédatifs comme l’acide acétylsalicylique, le paracétamol, jusqu’à la morphine et ses dérivés.
      Avec l’âge qui, selon l’adage, se calcule avec celui de ses artères, on se salue souvent avec un « tamaloù » ? La vie est parsemée de douleurs plus ou moins importantes, et les physiques sont parfois plus supportables que les douleurs morales difficilement guérissables.
      Quelle plus grande douleur que celle de perdre un enfant ?
      Les états anxieux et dépressifs entrainent la mélancolie, l’autodépréciation et la culpabilité qui peuvent aboutir à une souffrance extrême jusqu’à un risque suicidaire avéré.
      Mais la douleur est un signal, et la nociception est une fonction défensive qui permet au corps de répondre d’une façon appropriée aux différents dangers qui le menacent.
      L’algoataraxie est une maladie rare qui touche des patients qui ne ressentent pas la douleur et qui les met en péril dès leur plus jeune âge.
     La douleur peut également s’inviter dans le domaine social et politique. Les récents délibérés sur la fin de vie qui font se disputer nos élus, le démontrent assez. Aurons–nous le droit de disposer de notre libre arbitre pour choisir de la façon de mourir, sans souffrance, et dans la dignité ?
      Les vœux de nouvel an voudraient éloigner ceux qu’on aime des désagréments de la douleur sous toutes ses formes, alors pourquoi pas la conjurer avec ces vers fatalistes, mais apaisants, tirés du poème « Recueillement » de Baudelaire :
      « Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille
      Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici… »
 
                    Dudu


 

La longue marche

          
 
Il ne s’agit nullement de celle que mena Mao Zedong à la tête de l’Armée Rouge en 1934 durant la guerre civile chinoise, ni celle de l’Anabase de Cyrus le Jeune en 401 av JC, ni celle moins glorieuse encore de la Grande Armée de Napoléon pendant la retraite de Russie.
            Je veux parler de ces quelques initiatives presque simultanées d’hommes en vue qui sont partis pour de longues marches à travers la France, avec des motivations individuelles diverses, intéressantes à analyser, et qui dénotent un mal être, un malaise, une inadaptation existentielle,  en un mot un « ras-le-bol » sociétal plus ou moins partagé par beaucoup d’entre nous en ces heures difficiles de notre histoire contemporaine. Il y a toutefois dans cette démarche messianique un réel désir de se faire plaisir et de réaliser un rêve un peu fou d’évasion comme peut en avoir tout un chacun en proie aux tracas de la vie quotidienne. Nous-même, en nous adonnant à notre passion golfique ne cherchons-nous pas à assouvir ce même désir d’évasion et d’un instant d’oubli de la réalité tout en pratiquant une activité agréable ? La thèse est osée… 
            Axel Kahn, Jean-Christophe Ruffin,  Jean Lasalle « le député qui marche » ont éprouvé le besoin de prendre leur bâton de pèlerins pour partir à la recherche du beau, du vrai, de l’authentique auprès de la nature, sans intermédiaire, sans escorte, sans assistance, en toute liberté corporelle et intellectuelle.
            Ce besoin de fuir ce monde décrié à l’envi par les médias (entre autres) qui se complaisent à le décrire et à le commenter comme détraqué et désespérant, vécu par chacun d’entre nous et ressenti à un degré variable comme oppressant, artificiel, exigeant et cruel, nous y pensons de temps en temps sans toutefois avoir le courage de  « franchir le pas »… « le premier pas ». Les marcheurs ci-dessus mentionnés y ont réfléchi depuis des années et l’ont préparé de longue date avec l’envie primordiale de se retrouver dans cette épreuve face à eux-mêmes dans la solitude, de faire une pause, de méditer en marchant comme les péripatéticiens d’Aristote et de se ressourcer au plus près de la nature, de ses paysages, de ses habitants citadins ou ruraux, de « la France profonde » comme on dit,  avec des rencontres éphémères de gens simples ou plus ou moins marginaux comme ils avaient l’impression de le devenir à leur tour au fil des jours de leur errance provinciale.
            Le médecin, écrivain et chercheur qui édite un blog relatant son périple au jour le jour, nous cite Rimbaud en découvrant dans sa démarche ce que voulait dire le poète quant il écrivait : « Je est un autre ». Cet homme qui a connu la reconnaissance de ses pairs dans les domaines scientifique, littéraire et politique, s’est dépouillé soudain de tous les oripeaux de la notoriété, pour devenir ce marcheur solitaire appréciant « la lenteur obstinée du pas humain » pour « laisser toutes leurs chances aux expériences humaines imprévues, insolites émouvantes et riches » qu’il rencontrera. Il ne se coupe pas du monde pour autant en faisant partager quotidiennement  sur la toile, ses coups de cœur, ses découvertes touristiques et humaines par ses commentaires et ses photos. Il se sent libre et heureux.
            L’académicien, ancien ambassadeur, écrivain de renom a pris la route de Compostelle par « le Chemin du Nord » moins fréquenté que la voie habituelle des pèlerins. Quand on lui demande le pourquoi de la chose il répond : « Comment expliquer à ceux qui ne l’ont pas vécu que le Chemin a pour effet sinon pour vertu de faire oublier les raisons qui ont amené à s’y engager ? On est parti, voilà tout. » Il ajoute : « en même temps que j’en mesurais l’inconfort et que je pressentais les souffrances qu’il me ferait endurer, j’éprouvais le bonheur de ce dépouillement. Je comprenais combien il était utile de tout perdre, pour retrouver l’essentiel. »  En l’occurrence, nulle motivation vraiment religieuse dans cette quête transcendante de pureté, mais le besoin d’un retrait, voire d’une retraite dans l’un ou l’autre des monastères rencontrés sur l’itinéraire mythique, faisant office de « douche virtuelle » bienfaisante, éliminant les miasmes du vécu quotidien dans ce monde qui bat la chamade avant un prévisible chaos.
            Le politicien lui, veut connaître la réalité des gens. Un titre journalistique l’a appelé « l’homme qui écoute le silence des exclus ». Le monde va trop vite et trop loin pour nombre de gens qui désespèrent de voir leur sort s’améliorer. Ce pyrénéen avec sa haute silhouette de berger affirme : « Je crois de toutes mes forces qu'il y a beaucoup à espérer. Ensemble, nous pourrions régénérer la démocratie et revivifier la République. Le jour où l'Homme retrouvera l'Homme, chemin faisant, paisiblement, ils reconstruiront un destin partagé". Il est conscient par cette démarche de la distance qui sépare ceux qui sont en charge de la République par rapport aux citoyens qui la composent et qu’il veut écouter au plus près. Il est sincère et optimiste.
            Nous autres golfeurs, pour la plupart éloignés nous aussi d’une réalité pénible et d’un quotidien misérable, dangereux et déprimant, nous réalisons à notre façon une « longue marche » balisée par les limites des parcours ludiques que nous offrent les golfs de France, de Navarre, voire internationaux. Peut-on trouver, en dehors du fait de mettre un pied devant l’autre, des similitudes entre les marches et les démarches de nos anachorètes ambulants et nous ?
            J’en vois une primordiale dans le fait de vouloir s’évader de la vie réelle, professionnelle, familiale ou environnementale. Rien de tel qu’une partie de golf pour vous « laver la tête »… De plus et bien qu’une partie se fasse le plus souvent à plusieurs, le joueur est seul face à son jeu, à ses exigences et à ses capacités. La balle devient son unique objet d’attention et le monde environnant oublié n’est constitué que par le tracé des trous qui se succèdent dans leur diversité. Le golf est un plaisir solitaire… Un parcours golfique permet lui aussi une rêverie recherchée par les marcheurs dont nous avons parlé. Enfin, le golfeur peut lui aussi se référer au « Je est un autre » déjà cité lorsque son corps, abondamment automorigéné, ne répond pas aux injonctions de son esprit dans la conduite de ses coups
           
            Cependant, on ne peut comparer ni l’état d’esprit, ni les efforts et les souffrances physiques endurées par les uns par les autres, et si quelques parcours sont pénibles à arpenter, le confort des chaussures y pallie amplement, et les ampoules aux pieds sont rares chez les golfeurs. Le sac porté ou roulé n’a rien à voir avec celui que le vrai marcheur a sur le dos et les kits de survie des uns ne sont pas de la même utilité que la bouteille d’eau et les fruits secs qui accompagnent la journée du joueur prévoyant. Enfin les rencontres fortuites et enrichissantes que font les marcheurs tout au long de leur périple sont assez exceptionnelles sur un golf, tant les joueurs se ressemblent peu ou prou et tant la routine des affinités entre membres s’installe immanquablement au bout de quelques années de pratique.
           
            Je concède qu’il était excessif de vouloir rapprocher des attitudes dictées toutes deux par des envies d’évasion comme les pèlerinages missionnaires des personnalités citées et notre pratique de simples adeptes d’un loisir insignifiant. Comment confronter la tête dans les étoiles d’un marcheur engagé à celle d’un joueur tout entière tournée vers le décompte dérisoire de ses points ? Comment mettre en parallèle un carnet de route et une carte de scores ? Comment comparer le vol coloré et harmonieux d’un pic épeiche qui regagne son nid à la morne trajectoire d’une balle égarée dans un sous-bois ? Je pense à mon dernier parcours joué dans le cadre du championnat du club qui contrairement à celui de Jean Lasalle ne me donne pas grand-chose à espérer…
                                                                                    Dudu

 

 La midinette            

      

 

 

Pour ne pas ressasser toujours la même idée du déclin, de la montée de l’obscurantisme et de la violence qui fait l’objet récurrent de mes obsessions dans mes précédentes rubriques, je propose un regard plus optimiste sur l’histoire de France et du monde.

« Midinette », que voici un terme obsolète qui fleure bon un passé joyeux, insouciant d’avant la première guerre mondiale, que l’on a appelé la Belle Epoque, où le mot « midinette » désignait des ouvrières (autrefois appelées « cousettes »), qui travaillaient dans les grands ateliers de confection de haute couture avec des salaires plus élevés que la moyenne. Les midinettes étaient réputées pour avoir des goûts simples, se pâmer devant les histoires « d’amourettes », être très romantiques et sentimentales, les faisant qualifier de « fleurs bleues ».

Elles ont été précédées par les « Grisettes » qui étaient des jeunes femmes vivant en ville avec, par contre, de faibles revenus, ouvrières dans la confection, dentelières employées de commerce réputées sexuellement accessibles. La Grisette est un type féminin dans la chanson populaire, le vaudeville et le roman au XIXe siècle. Jolie, soignée de sa personne, la grisette hérite de traits de la soubrette de comédie. Active, gaie, impertinente, débrouillarde, naïve, d'« esprit sémillant et goguenard», elle partage beaucoup de traits avec Gavroche.. Alfred de Musset en fait une héroïne dans son roman « Mimi Pinson », comme « Fantine » dans le roman « Les Misérables » de Victor Hugo. Une statue de « La Grisette de 1830 » se dresse Square Jules Ferry, le long du canal Saint Martin à Paris.

Le terme « midinette » vient de la contraction des mots « midi » et « dînette », celles qui font « la dînette à midi », autrement dit qui mangent à l’extérieur de leur foyer. À l’époque cela est assez mal vu, car sous entendant, pour les femmes, des tentations d’émancipation pouvant, dans l’optique du moment, conduire à la débauche. Du coup le terme devient assez péjoratif et désigne des femmes « libérées » qui fréquentent des lieux de plaisirs. Elles font naître un cortège d’images de bien-être et d’insouciance fantasmées de la Belle Époque avec les danseuses du « Moulin Rouge » immortalisées par Toulouse Lautrec, et avec la « La belle Otero », comédienne emblématique du moment.

Après la Grande Dépression des années 1873 à 1896, la France connaît comme d’autres pays industrialisés une période de croissance. On croit au progrès et à la modernité de certaines industries de pointe, comme l’automobile, l’aviation et le cinéma. C’est le triomphe des grandes dynasties de l’industrie métallurgique où elles font fortune. Au tournant du siècle, la bourgeoisie incarne la « classe de loisirs » par excellence, mais il marque aussi l’essor de la classe moyenne composée essentiellement d’employés du privé, de petits commerçants et d’artisans, mais également de fonctionnaires, en particulier dans l’instruction publique et les PTT.

Les découvertes de la radioactivité par Henri Becquerel en 1896 puis du radium par Pierre et Marie Curie en 1898 entraînent une révolution dans les domaines de la physique, de la médecine et de la chimie :

La culture, d'abord réservée à l'élite, se démocratise largement. De nombreuses formes de spectacle connaissent le succès à la Belle Époque, comme le music-hall et le café-concert, le cirque, mais également les célèbres revues des Folies Bergères et du Moulin Rouge

L'Exposition universelle de 1900 est organisée à Paris onze ans seulement après celle de 1889, marquée par l'inauguration de la Tour Eiffel.

Pour briller avec tant d’éclat, la “Belle Époque” n’en a pas moins ses ombres. Celle de la Tour Eiffel masque les “zoos humains” du tournant du XXème siècle, atroces exhibitions récurrentes des Expositions universelles qui vantaient sans fard un Empire colonial français alors à son apogée. Car la “Belle” Époque ne l’était pas pour tout le monde. La Belle Époque, c’est aussi le boulangisme, ce mouvement populiste qui fit vaciller la IIIème République de 1885 à 1889. On déplore également des troubles occasionnés par de grands bandits, « les Apaches », dont le plus célèbre est Bonnot et sa bande d’anarchistes.

C’est ensuite le premier assassinat d’un président de la République française, Sadi Carnot, poignardé à Lyon par un anarchiste en 1894. Puis quelques mois plus tard, l’éclatement de l’affaire Dreyfus, conflit social et politique majeur autour de l’accusation de trahison faite au capitaine Alfred Dreyfus, juif d’origine alsacienne. Erreur judiciaire, voire complot, sur fond d’antisémitisme, l’Affaire scinde durablement la société française pendant 12 ans, et a encore des relents nauséabonds de nos jours.

C’est aussi l’époque d’une lutte pour l’émancipation des femmes, et les « midinettes » sont au premier rang. En mai 1917, elles sont à l’origine d’une grève pour des augmentations de salaire qui sera suivie par des féministes, des pacifistes et des syndicalistes qui obtiendront gain de cause après des semaines de lutte.

Mais on gardera d’elles cette impression réconfortante d’un moment de l’histoire où la France est conquérante, apaisée et joyeuse.

Elles sont en majesté dans les tableaux de Renoir « Le déjeuner des canotiers », « Un dimanche après-midi à l’île de la Grande Jatte », de Seurat », les « Baigneurs à Asnières », de Rae Sloan Bredin « Picnic »…

Cette ambiance de repos et de fête se retrouve dans des chansons comme « C’est un petit bal Musette » chantée par Fréhel, « Quand on S’promène au bord de l’eau » par Jean Gabin, « Midinette de Paris » par Tino Rossi, « Le P’tit bal du samedi soir » de Renaud ...

Puisse revenir le temps béni des Midinettes, et celui du Chant des cerises où «nous serons tous en fête»            

      Mais pourtant c’est le son du canon qui sera perçu.

 

Dudu (et Wikipedia)

 


 

La force sombre

 

 

 

            Depuis que le monde est monde, il est tiraillé entre deux forces contradictoires qui s’en disputent la prédominance.  Comme dans le cosmos où les « trous noirs » empêchent toute forme de matière, le côté obscur des hommes empêche ceux-ci de vivre sereinement dans la paix et le bonheur pour  les plonger dans l’univers noir des atrocités et du crime.

            On aimerait croire Rousseau et son « homme bon » naturellement, ou le Pangloss de Voltaire  dans « le meilleur des mondes possibles », mais il n’y a qu’à voir autour de nous pour constater le chaos, la misère, la violence omniprésente qui inquiètent et perturbent nos vies, nous autres, pauvres terriens.

            Les religions, grandes pourvoyeuses de conflits, tentent d’expliquer le phénomène en invoquant un monde manichéen divisé entre « le Bien » et « le Mal » que l’humain aurait le libre arbitre de  choisir.

            La force sombre évoquée qui semble engendrer la malédiction de l’homme depuis qu’il est sur la terre, est sa propension à vouloir posséder plus, toujours plus. Un certain vocabulaire religieux appelle ça, « l’envie », et les chrétiens la stigmatisent comme l’un des sept « péchés capitaux» qui sont autant d’actes répréhensibles, négatifs  et fauteurs de trouble. Le péché pourrait représenter ce côté sombre, et qui serait une malédiction éternelle sur les humains, avec le mythe du « péché originel » engendré par la désobéissance d’Eve qui aurait cueilli « le fruit défendu » dans l’Arbre de la Connaissance du bien et du mal.

            Cette curiosité aurait dû amener le progrès, mais curieusement, si l’on en croit la Genèse, elle serait à l’origine de tous nos maux.

            Selon les époques, cette lutte entre le bien et le mal pourrait trouver son origine dans la croyance en l’existence des Dieux de l’Olympe de la mythologie, dont les pouvoirs étaient contestés par des divinités dissidentes, rebelles, comme Sysiphe, Prométhée, etc . , entrainant la rébellion, la contradiction, la violence. Chez les Chrétiens monothéistes, la foi en un « Créateur »,  contesté  par un ange déchu, Satan, des « Démons » et autres « Succubes », se rebellant face à l’autorité divine souveraine, pourrait créer par comparaison, une dichotomie des comportements humains, entre croyants et athées, soumis ou insoumis, les hommes de bonne volonté et les crapules.

            Nous savons que Islam veut dire « soumission » et que les préceptes du Coran, livre sacré, dictent  aux musulmans des lignes de conduite partagées entre le « halâl », ce qui est licite, autorisé, et le « haram » désignant ce qui  est interdit, illicite, soit deux agissements opposés qui peuvent innocenter ou  condamner les croyants. L’interprétation déviante de ces préceptes, qui sont pourtant dictés à des fins de bonne conduite, amène certains adeptes fanatisés, à répandre la terreur et la mort., le « côté obscur de la force ».

            Il est à l’œuvre dans toute l’histoire de l’humanité qui n’est faite que de guerres, de conflits ethniques, voire de génocides.

            Comment expliquer autrement la sauvagerie conquérante de tyrans comme Gengis Khan, Tamerlan, Mao, Staline, Hitler, Pol Pot…, les guerres de conquêtes des rois et empereurs occidentaux et asiatiques, ou les orgies de sang commises  par des peuples entiers comme les Yammanyas , 3000 ans av JC, conquérants de l’Europe Occidentale en exterminant la population locale, les Espagnols et les Portugais chassant les Amérindiens d’Amérique, les Musulmans s’emparant de l’Afghanistan et de l’Inde,  les Hutus exécutant un million de Tutsis, sans oublier les massacres entre croyants, des Chrétiens contre les Protestants à la Saint Barthélemy,  les Sunnites contre les Chiites, etc …

            L’actualité nous prouve que l’attirance de l’homme pour le crime et la violence est toujours présente, et que l’industrie militaire l’emporte sur celle de l’agro-alimentaire, laissant craindre qu’une troisième guerre mondiale qui anéantirait la planète, ne soit plus une hypothèse invraisemblable.

            Peut-on espérer qu’un Luke Skywalker puisse nous tirer d’affaire ? Souhaitons-le !

            Jean-Guy

 

La routine

           

 

Peut-on considérer la routine comme une attitude positive ou au contraire une suite d’actions mécaniques irréfléchies et sclérosées peu valorisantes ?

Si l’on en croit le philosophe Alain, il nous dit qu’il « aime mieux une pensée fausse qu’une routine vraie».

Deux autres penseurs et économistes renchérissent dans le négatif  en écrivant : « Si l’erreur a une mère, cette mère est la routine »(Zamakhschari), ou encore «  L’ignorance est attachée à la routine, ennemie de tout perfectionnement ». (Jean-Baptiste Say)

Dire que la routine engendre l’erreur est vérifié dans certains domaines comme en médecine où les soignants, par fatigue, paresse ou incompétence se laissent aller à des gestes répétitifs, machinaux, non réfléchis, inadaptés et donc dangereux pour la santé des malades. Pendant des siècles les « Diafoirus », masqués et chapeautés avaient pour routines celles que Molière raillait  dans son « Malade Imaginaire », « saignare, purgare et clysterium donare ! »

Dans le domaine auquel les hommes sont les plus constants depuis des siècles, c’est à dire les conflits armés, la routine est la plus sûre méthode pour perdre une  bataille. La lutte, comme le disait Danton, demande « de l’audace, toujours de l’audace !

Elle peut être dangereuse lorsqu’on est au volant lorsqu’elle remplace la vigilance sur des trajets familiers.

Elle est également comme un « tue l’amour » lorsqu’elle s’installe dans un couple, ce qui est hélas et pourtant le plus fréquent

Dans celui de la technologie et de la recherche scientifique, elle peut aboutir à des  catastrophes comme celles du naufrage du Titanic, les accidents de Bhopal, de Tchernobyl, de Fukushima, des marées noires, des ruptures de barrages, la fuite d’un virus hors d’un laboratoire, etc… qui sont dues à des manques de rigueur, et sans doute à des négligences routinières criminelles. En revanche, et par sérendipité, elle peut aboutir à des résultats positifs inattendus comme celui de la découverte de la loi de l’attraction universelle, de la dynamite, de l’aspartame, de la pénicilline ou du stéthoscope… voire de la tarte Tatin !

Certes, si les hommes sur terre s’étaient contentés de répéter les gestes et les pensées de leurs géniteurs et de leurs prédécesseurs, ils n’auraient pas découvert le feu, les métaux, la roue, le moteur à explosion, la pénicilline et … la guerre atomique !

Si s’en tenir à la notion d’habitude ou de « train-train » quotidien, imperméable à toutes innovations permet d’adhérer à ces critiques, le fait de se faciliter la vie avec des actions qui s’enchaînent de manière ordonnée, répétées chaque jour, peut être considéré comme positif.

Il semblerait que la routine soit nécessaire  pour accomplir par exemple, un travail à la chaine, peu valorisant certes,  mais imposé par l’industrie ou le commerce, et qui demande une succession de gestes habituels maitrisés et répétitifs pour une certaine sécurité.

Chez les sportifs la notion de routine est essentielle, tant dans les cycles rituels des entraînements que dans la recherche de la performance. Le déroulé d’un saut à la perche demande une succession de positionnements corporels extrêmement élaborés qui ne s’acquiert que par la répétition. Elle est nécessaire pour la précision dans les sports d’adresse comme le tir à l’arc, au pistolet, au fusil de biathlon, la pétanque, sans parler du golf où la « routine » est une institution de préparation aux différents gestes qu’il demande d’accomplir.

En pédiatrie, il semble que la mise en place d’une routine soit très importante pour les bébés qui ont besoin d’un cadre bien établi, où s’enchaînent de manière ordonnée des actions répétées quotidiennement.

Avec l’âge, on pourrait parler d’économie d’une énergie chaque jour déclinante, que la routine permettrait de faire, avec un minimum de gestes résumés aux plus utiles et rodés par l’habitude. L’organisation, l’ordre et le rangement facilitent la vie quotidienne des personnes âgées. Le manque de réflexion  qui en découle devrait être compensé par des activités intellectuelles, qui elles, par contre, peuvent être routinières, comme la lecture, les mots croisés ou les jeux de société.

On voit qu’il est difficile de se passer de la routine, et que les automatismes personnels mis en place protègent des incertitudes menaçantes et évitent la prise de décisions permanentes, pouvant libérer une certaine énergie vitale et une possible créativité.

Dans la routine, on cherche une zone de confort et de sécurité qui ne sera effective que dans la mesure où on reste vigilant et actif et toujours dans la recherche d’un dépassement de soi.

En cette période de fêtes, il ne faut pas confondre routine et tradition, et les enfants ne se plaindront pas de celle qui consiste à découvrir tous les ans les cadeaux du Père Noël au pied du sapin, et à s’en émerveiller, quant aux adultes ils ne boudent pas le plaisir de se retrouver entre amis pour fêter le traditionnel Nouvel An.

Jean-Guy

 

 

La colère

 

En cette période troublée, oh combien ! il semble que la colère soit le sentiment qui prédomine dans le monde entier, envahi par une fureur malsaine faisant s’entretuer ses occupants dans des combats atroces, barbares et sanglants, sans autres motifs que la haine et la détestation de l’autre dont l’exacerbation peut engendrer le terrorisme.

Je ne veux pas m’appesantir sur l’actualité dont les médias font leurs choux gras, mettant en relief l’impuissance et les contradictions des politiques de tous bords. Je vais en rester à des généralités permettant d’observer certains aspects de ce sentiment universellement ressenti par poussées individuelles ou collectives.

Un adage populaire nous dit que la colère est mauvaise conseillère, mais d’autre part des neurologues affirment que celle-ci « décuple les forces et anesthésie la douleur ». Serait-ce donc une bonne chose ?

Je ferai encore référence à La Bruyère pour en parler en une phrase : « Dire d'un homme colèreinégalquerelleuxchagrinpointilleuxcapricieux : «c'est son humeur» n'est pas l'excuser, comme on le croit, mais avouer sans y penser que de si grands défauts sont irrémédiables ».

Alors, que penser de cette animosité plus ou moins passagère qui semble gagner nos esprits contemporains confrontés de jour en jour à des événements susceptibles de l’engendrer ?

Est-ce un défaut (irrémédiable) comme le suggère La Bruyère, ou bien lié à un trait de caractère spécifique, une réaction naturelle de défoulement salutaire, une attitude artificiellement adoptée pour déstabiliser un interlocuteur pugnace ?

Être irritable, ne veut pas nécessairement dire colérique. Le coléreux peut devenir agressif, belliqueux, ce qui le rend momentanément infréquentable et dangereux.  Selon sa définition, la colère est état passager qui peut être contrôlé, bien que la « colère rentrée » puisse être néfaste à l’équilibre psychique.

En dehors d’une colère froide, silencieuse et immobile, une colère spontanée est une éruption qui s’éteint en général aussi vite qu’elle a débuté, à la manière d’une fusée d’artifice.

 L'injustice est un des mobiles de la colère. 

Tant que la recherche de la justice mobilise un individu, il trouve une justification à sa colère et veut la partager avec autrui. S’il l’intériorise il est en danger.

Elle n’est pas uniquement localisée dans le cerveau, elle provoque des modifications physiologiques et mentales préparant le corps au mouvement et à l’action le plus souvent maladroite.

La colère, lorsqu’elle est aveugle et dévastatrice devient de la fureur et engendre la peur.

Comme je l’ai dit en préambule, nous voyons de nos jours, avec l’actualité qui nous abreuve de nouvelles révoltantes concernant la marche du monde, une montée d’indignation des peuples qui ne supportent plus ces images de violence, d’injustice et d’inhumanité généralisées, et comme nous l’avons vu, ce dégout peut à son tour engendrer une violence qui se croit légitime, exacerbation d’une trop grande colère, comme nous l’avons vécu en France, avec l’épisode des « gilets jaunes ».

L’histoire est pleine de ces révoltes citoyennes, manifestations affectives de désagrément et de frustration collective qui va se traduire par des actions brutales, comme évoquées plus haut, allant jusqu’à la l’insurrection, voire la révolution. La colère constitue un formidable contre-pouvoir face aux idéologies de toutes sortes.

Mais sous l’emprise de la colère, il y a peu de place à la raison, seule capable de résoudre momentanément ou durablement les problèmes qui ont suscité cette colère. La psychologie comportementale propose des programmes de gestion de la colère pour en réduire le stress.

Comme la plupart des comportements humains que j’aborde dans mes rubriques, la colère peut être une source d’inspiration dans les arts.

Dans la peinture, Jérôme Bosch la représente dans son tableau « Les sept péchés capitaux ». Dosso Dossi dans une composition justement appelée « la Colère ».

En littérature, les premiers mots de l’Illiade d’Homère : « Chante, déesse, la colère d’Achille… » qui le poussera à accomplir ses exploits. John Steinbeck écrira « Les Raisins de la colère » se déroulant durant la Grande Dépression de 1929 aux Etats-Unis ; et plus récemment un thriller palpitant de S.A. Cosby intitulé simplement « la Colère » …

Au cinéma, « Douze hommes en colère » de Sydney Lumet ; « Aguirre ou la colère de Dieu » de Werner Herzog, « Star Wars » de Georges Lucas où la colère est une composante du chemin vers le « côté obscur de la Force » ; ou encore avec le super héros, « Hulk », l’homme vert (de rage !).

Pour ma part, je croyais trouver le calme en vieillissant, or je me réveille en maugréant et me couche en râlant. L’époque et ses régressions dans tous les domaines, éthiques, moraux, civilisationnels, artistique, comportementaux, mettant en grave péril l’avenir de notre planète, me tapent sur les nerfs. L’écrire me calme un peu ! Trop peu sans doute aux yeux de mon épouse !

Jean-Guy


 

Le « Sans Gêne »

           

 

 

       On peut se demander si le malaise sociétal dont souffre notre époque, et dont la violence en est le paroxysme, n’a pas pour origine, le « sans gêne » ?

            Le « sans gêne » est un monsieur (ou plus rarement une dame), qui se croit tout permis, sans s’occuper de ses voisins et des désagréments qu’il provoque par cette attitude égocentrée, insupportable socialement.

            La Bruyère dans son ouvrage « Les Caractères » avait déjà esquissé le portrait de cet être, parangon de l’égoïsme, dans ce qu’il a de plus régressif et antisocial.« Gnathon ne vit que pour soi, et tous les hommes ensemble sont à son égard comme s'ils n'étaient point ».

            L’histoire, puis la littérature, le théâtre et le cinéma ont immortalisé une « Madame Sans gêne », Catherine Hubscher, qui fut en réalité une femme bonne et généreuse, épouse d’un maréchal d’Empire qui n’oubliera jamais ses origines modestes, et qui pour avoir tenu tête à Napoléon et à Talleyrand avec son franc parler, lui valut ce patronyme. Quand on sait que c’est Sophia Loren qui l’incarna à l’écran, on ne peut que l’admirer…

            Il ne s’agit donc pas de ce sans gêne là, mais de celui qui rend la vie communautaire pénible, voire insupportable, allant jusqu’à générer des conflits.

            Pour redonner la parole à La Bruyère, son Gnaton : « ... embarrasse tout le monde, ne se contraint pour personne, ne plaint personne, ne connaît de maux que les siens, que sa réplétion et sa bile, ne pleure point la mort des autres, n'appréhende que la sienne, qu'il rachèterait volontiers de l'extinction du genre humain ».

            Ne voit-on pas chez nos contemporains ce comportement égoïste qui ne fait que s’accentuer de nos jours, conforté par un manque d’éducation, l’abandon de toute morale ou de croyances transcendantales, la course au profit et le recours au mensonge et fausses nouvelles, facilité par les fameux « réseaux sociaux ».

            La technologie permet de substituer au monde réel un monde virtuel comme ce « metaverse » où les êtres humains sont remplacés par des avatars volumétriques, des doubles digitaux, voire de hologrammes. Elle permet également de répandre des « fakes news » à travers le monde médiatique et de falsifier des images avec le Deep Fakes, pour la plus grande confusion des lecteurs et spectateurs asservis.  

            C’est aussi, pouvoir se procurer par internet toutes sortes de produits illicites, allant de la drogue à des armes de guerre, des objets en ivoire prohibés à des animaux exotiques rares ou dangereux, des bijoux ou des œuvres d’art volés, des films gores ou des femmes faciles d’un soir, d’envoyer des insultes et des menaces de mort anonymement, sans parler du Dark web où tous les vices et les dévoiements possibles et inimaginables sont disponibles en un clic de souris, et cela en toute liberté sans autre contrainte que sa propre irresponsabilité.

            Quand on ajoute à cela, les performances de l’Intelligence Artificielle en particulier sous une de ses formes interfaces appelée ChatGPT, on atteint un degré de deshumanisation vertigineux qui permet l’indifférence sociétale généralisée.

            Cette agitation qui s’apparente à un mouvement brownien, devient incontrôlable, et déboussole tellement nos contemporains qu’il les pousse à se croire autorisés à toutes les dérives dictées par la satisfaction exclusive du moi.

            Le « ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse » n’a plus cours, pour être remplacé par « je fais ce que je veux et je t’em...».

            J’ai pris conscience il y a peu de ce « j’m’enfoutisme » lorsque j’ai vu un quidam près d’une poubelle, jeter négligemment un paquet d’ordures au pied d’un balayeur qui avait tout d’un immigré. Ce manque de respect, peut-être aggravé par un racisme latent, m’a révulsé et conforté dans mon pessimisme sur la nature humaine.

            Aussi je me pose la question, quel monde laisse-t-on aux générations futures ? Pollué, brutal, impitoyable, où il ne fera pas bon vivre, comme dans une jungle où régnera « la loi du plus fort » ?

            Espérons que parmi ces jeunes, se concrétisera une prise de conscience, et qu’un vent de révolte salutaire, non violente, qui n’aura rien à voir avec les « Black Block », leur permettra d’inventer un monde nouveau d’où les « sans gênes », tous ces tenants d’un « après–moi, le déluge », seront exclus

            Dudu


 

 


 

La Fiteco


 

Le golf est une activité sportive que l’on peut pratiquer à tous les âges et souvent très longtemps dans une vie. La Golf Garden Party de Fiteco en est une illustration exemplaire.

À l’exception des plus jeunes, les âges étaient représentés par tranches.

Les plus chenus, même chauves, constituaient un bon pourcentage d’invités en ce dimanche 10 septembre. J’ai admiré certains de leurs accoutrements voyants, voire excentriques, qui donnaient un air de fête à cette multitude rassemblée sur la terrasse ensoleillée du restaurant.

Les épouses, et autres dames de la catégorie, faisaient également preuve de distinction dans des tenues plus ou moins élégantes, allant du short, bermuda ou jupe qui mettaient en valeur leurs jambes bronzées par des jours de plein-air sur des fair-way, sur des plages et plus rarement avec des siestes sur le pont d’un yacht. Certaines étaient sans doute fières d’exhiber leur « patine antiquaire » qui, à leurs yeux, devait leur donner de la valeur.

Comme l’adolescence précède la maturité, il y a à mes yeux un âge que j’appellerais « présénescence » qui précède le grand âge. Ce sont de jeunes retraités, encore émerveillés par tout ce temps de loisir qui leur est soudain permis. Parmi ceux-ci, le golf est une découverte un peu tardive, mais qui va occuper une bonne partie de leur temps. Se retrouvant devant un verre au 19 ème trou, ils ne parlent plus boulot, mais commentent à l’infini leur dernière partie.

Et puis il y a ces jeunes gens encore en activité, anciens sportifs dans d’autres sports, qui se sont essayés à taper dans la balle et ont montré des qualités qui les ont fait rapidement progresser, au point d’être parmi les meilleurs de leurs clubs, et de rafler les lots en compétition.

Avec 154 joueurs, cette compétition est la plus prestigieuse du Golf du Perche, et les nouveaux dirigeants de la Fiteco en sont bien conscients en assurant les convives rassemblés dans l’attente de la lecture du palmarès, de la pérennité de l’épreuve, avec le dévouement et la complicité de Matthieu, parfait organisateur aidé de quelques bénévoles de son bureau.

La journée fut chaude, mais supportable car un peu ventée, et le parcours de la Vallée des Aulnes offre de nombreuses places d’ombre en raison de sa végétation. C’est l’occasion de féliciter les green keepers pour le travail qu’ils font pour maintenir ce golf comme l’un des plus beaux et attractifs de la région.

Les conversations post épreuves, laissaient entendre une satisfaction générale de tous les compétiteurs. J’y ai trouvé une certaine hypocrisie, car se dire satisfait d’avoir fait un score minable, ayant passé « une excellente journée en compagnie de gens agréables » ne m’apparaît pas entièrement sincère, comme de dire que cumuler les « grattes » et les « tops », « leur en touchait une sans faire bouger l’autre » selon une célèbre expression présidentielle.

Il est vrai que cette euphorie, est préférable à une jérémiade qui est une spécificité bien française en ces temps d’incertitude générale.

Alors, encore merci Matthieu et la Fiteco, et à l’année prochaine ! Inch Allah !

Dudu


 

La connerie
 
 
 
 
      C’est bien de cela dont parlait Einstein lorsqu’il disait : « Deux choses sont infinies : l’Univers et la bêtise humaine. Mais en ce qui concerne l’Univers, je n’en ai pas encore acquis la certitude absolue. »
      Depuis que le monde est monde, elle a donné de multiples exemples de sa permanence et de sa nocivité, mais lorsque je m’intéresse à ma contemporanéité,  je ne peux que me désoler de constater son universalité dans tous les domaines qui sont en rapport avec l’humain, entrainant une perte de tolérance et une difficulté de vivre ensemble.           
      Y a-t-il quelque chose de plus absurde et de plus con, que de brûler la voiture de ses voisins, voire de ses parents, ou l’engin mécanique d’un entrepreneur en bâtiment, pouvant entrainer sa faillite et qui mettra un certain nombre d’ouvriers au chômage par ce geste imbécile. Certains, pour qui tout geste insurrectionnel est le symptôme d’une société en crise, y verront une intention politique.         
      Mais, sous prétexte du sentiment d’abandon, peut-on pardonner à certains décérébrés d’incendier des mairies et de s’en prendre aux maires qui sont les élus les plus à même de les écouter ? Est-ce vraiment un geste politique que de lancer des cocktails Molotov aux forces de l’ordre, de caillasser et d’empêcher les secours, les pompiers, les médecins, ou les infirmiers de remplir leur mission de sauvetage auprès des victimes d’accidents ou d’émeutes déclenchées par de soit disant citoyens « en colère » ?          
       À défaut de prendre la Bastille, ces pseudo révolutionnaires, vont briser les vitrines de banques et de grands magasins pour y faire simplement du pillage.             
      Ce désordre épidermique permet à certains tenant de l’ordre de renforcer leur influence sur l’échiquier politique, en préconisant des mesures drastiques dont certaines attentent aux libertés fondamentales qui sont les garants d’une démocratie véritable.           
      Ces nouveaux modes de communication, appelés « réseaux sociaux » permettent la diffusion de la connerie sur une échelle encore jamais atteinte. Les « fake news », que l’on veut minimiser sous le nom absurde de « vérités alternatives », inondent l’univers médiatique, désorientant les auditeurs et les lecteurs. Un nouvel environnement est né avec la « comploshère » » comprenant les « antivax, les climato sceptiques, les platistes, les créationistes, les soucoupistes » et autres, qui   se regroupent autour de « penseurs », philosophes sulfureux, négationnistes condamnés, maigres vedettes du showbiz ou présentateurs télé bouffons qui détournent l’actualité avec des théories délirantes sur le terrorisme omniprésent ou sur l’Armagédon imminent par exemple, ainsi la non conquête de la lune, ou celle d’un gouvernement suprême aux mains d’un clan restreint tout puissant qui gouvernerait le monde, dont le plus connu serait les « Illuminati ». Manipulateurs mentaux, qui en augmentant la dépendance et l'enfermement dans un système de croyances où l’opinion le dispute à la science, déshumanisent, comme l’ont toujours fait les sectes de tous genres.           
      À propos de l’environnement dont on semble découvrir l’importance pour une survie de l’humanité, on peut se poser la question de savoir si les mesures envisagées dans l’urgence, ne sont pas autant de conneries à long terme.            
      En effet, que penser de la production d’énergie, dite renouvelable, mais intermittente par le solaire ou le vent ? On ne sait toujours pas stocker l’électricité, sauf en petite quantité avec des piles fabriquées avec une grande dépense d’énergie et avec des métaux rares qui coûtent chers, et nous rendent dépendants des pays producteurs de ces métaux. Quels carburants pour les véhicules de demain ? Le nucléaire est redevenu « à la mode » après une longue, trop longue, période de rejet, et le problème de ses déchets n’est toujours pas résolu. L’information continue, l’omniprésence du téléphone cellulaire nous apportent-t-ils plus de bienfaits de que de malfaisance ? Les milliards dépensés pour des voyages stellaires touristiques sont l’exemple de la connerie absolue et un scandale, lorsqu’on imagine que ces dépenses pourraient servir à venir en aide à bien des populations déshéritées dans le monde.        
      Mais les défenseurs de l’environnement et certains « écologistes » enragés, pour se faire connaître, poussent la connerie jusqu’à s’en prendre à des œuvres d’art ou interrompre par divers moyens des activités culturelles.  Audiard faisait dire à Blier dans « Faut pas prendre les enfants du bon dieu pour de canards sauvages » : « La connerie à ce point-là, moi, je dis qu’ça devient gênant ».               
      Mais la pire de toutes, qui vient de ressurgir en ce moment, c’est Prévert qui la dénonce dans son poème, « Oh Barbara, quelle connerie la guerre… »
 
 
Dudu


 

Le soulagement

 

 

À défaut de l’être moralement, c’est sans doute l’une des satisfactions corporelles la plus accessible et courante qui nous est donnée d’avoir à peu de frais.

      L’illustration la plus parlante et drôle qui me vient à l’esprit c’est cette scène dans le film « Mon nom est personne », où le conducteur du train que va dérober Terence Hill qui l’assiste avec malice dans les urinoirs, arrive, après de multiples efforts et avec des mimiques significatives inoubliables qui marquent un immense soulagement, à vider sa vessie. Il serait hypocrite de dire que nous ne connaissons pas tous ce petit plaisir quotidien qui s’accompagne d’un relâchement musculaire apportant un bien–être passager mais bien réel, surtout quand il a été retardé pour divers raisons.

      Dans le domaine physique le soulagement peut provenir du déchargement d’un poids trop lourd et qui peut sans doute être ressenti par les humains comme chez l’âne ou la mule dont on a surchargé le bat.

      Il ne faudrait pas qu’Atlas soit soulagé du poids du monde bien que l’envie pourrait lui pendre à la vue de ses dérives.

      Mais la sédation d’une douleur par la prise d’un antalgique peut également apporter un véritable soulagement, comme peut l’être l’extraction par un praticien habile, d’une dent gâtée, celle d’une épine dans le pied ou encore de chausser enfin une chaussure à sa pointure ou de retirer le caillou qui s’y trouvait.

      Dans les moments de crise morale, lorsque tout va de travers et que le découragement, voire la dépression vous guette, le soulagement peut être obtenu, soit par la pharmacopée, soit par la psychothérapie. La morosité ambiante actuelle voit l’éclosion de multiples cabinets de médiums et autres magnétiseurs qui se targuent d’apaiser vos inquiétudes et vos angoisses. Il y a un « marché » du soulagement… L’environnement familial ou amical est très important, à l’écoute du désarroi du sujet en mal-être. La parole permet d’analyser les causes de celui-ci, d’en soupeser la gravité, de partager sa douleur et en fin de compte, de se « soulager ».

      La peur, l’anxiété, l’incertitude entrainent avec elles un état de stress et une impression de danger propre à vous déstabiliser. Il n’y a pas de plus grand soulagement que lorsque l’on réalise que toutes ces menaces sont vaines et écartées.

      C’est un soulagement pour moi de constater que les derniers résultats de mes analyses sanguines et de ma coloscopie ne montrent rien d’anormal.

      Pour une parturiente on parle plutôt de délivrance que de soulagement lorsqu’après les affres de l’accouchement elle expulse enfin son bébé.

      Les parents sont soulagés de voir leur progéniture grandir harmonieusement et avoir des  succès dans leurs études. Ils sont également soulagés de ne plus les avoir à leur charge quelques années plus tard.

      n politique, les dirigeants sont soulagés de constater que les manifestations populaires ne se sont pas transformées en révolution ou émeutes sanglantes, et que la répression policière n’a pas fait de victimes. Les jours de vote, de bons scores les rassurent.

      Mais soulager peut aussi signifier délester. C’est ainsi qu’un malfrat peut vous délester de votre portefeuille ou de votre sac en bandoulière.

      Chez le médecin, on blague en disant que s’il ne nous a pas soulagé de notre douleur, il nous a soulagé de 50 €.

      Lorsqu’on est soulagé on peut être apaisé et détendu, un état perçu comme une sorte de quiétude bienfaisante qui peut se manifester par un soupir.

      Enfin un écrivain, longtemps angoissé par les pages blanches, se sent soulagé quand il écrit le mot « fin » à son ouvrage.

      Sans me prendre pour tel, c’est ce que je ressens !

      Dudu


 

La sieste

 

 

 

 

 

En cette période troublée où les médias ne nous servent qu’une messe où l’on ne chante que le « Dies Ire », j’ai trouvé bon de vous parler de la sieste, cet instant reposant qui permet un lâcher prise nécessaire pour retrouver des forces et peut-être un meilleur moral.

 

Qui mieux que Van Gogh dans son tableau « La méridienne », qui peint deux personnages allongés et dormant au pied d’une meule de paille, leurs sabots et leurs outils aratoires à leurs côs, aurait pu mieux illustrer cet éphémère et bienfaisant abandon d’un labeur harassant quotidien

 

On parle souvent de sieste « post prandiale », cette somnolence qui nous gagne après le repas, et qui correspond à un signal de notre horloge biologique.

 

Elle est plus ou moins culturelle, et varie selon les régions. Dans le midi et dans certains pays tropicaux elle semble obligatoire compte tenu de la chaleur des débuts d’après-midi qui dissuade de toute activité. Sa durée est variable, entre la micro-sieste de certains qui y puisent un regain d’énergie en quelques minutes, le « petit péné » occitan, et celle plus courante de 10 à 20 mn, jusqu’à la sieste « à l’espagnole » ou celle permise pendant les vacances qui peut durer jusqu’à 2 heures voire davantage, alanguie et bercée par le doux balancement d’un hamac sur la plage d’une île paradisiaque.

 

Les bébés et les jeunes enfants ont besoin de faire la sieste, car l’agitation débordante de ces derniers le reste du temps, nécessite d’être compensée par ce moment de tranquillité temporaire.

 

Les effets bénéfiques de la sieste, comme coupure antistress, ne sont plus à démontrer


Elle favoriserait la mémorisation et permettrait d’assimiler de nouvelles données, comme si le cerveau se remettait à neuf.

 

Il semblerait d’autre part que ceux qui la pratiquent sont moins sujets aux accidents vasculaires.

 

De plus, celle-ci augmenterait les performances intellectuelles et libérerait la créativité à l’instar de génies comme Archimède, Newton, Einstein, Hugo ou encore JFK…

 

Selon une enquête récente il semblerait que dans l’Hexagone ses habitants dorment moins de 7 heures par nuit, qui ne seraient pas compensées par une sieste que seulement un Français sur cinq pratiquerait.  Serait-ce en corrélation avec ce pessimisme et ce moral en berne dont ils seraient de plus en plus coutumiers ?

 

En Chine la sieste est quasiment obligatoire et c’est un droit constitutionnel. De là à vouloir partager la vie des Chinois ! 

 

Bien que dans les deux cas il y ait une perte momentanée de conscience, il ne faut pas confondre sieste et sommeil, cet assoupissement diurne et ce repos nocturne. Si la sieste est commandée par notre horloge biologique, nous nous réveillerons automatiquement après un temps de repos réparateur suffisant, et curieusement la caféine ne nous empêchera pas de dormir, mais nous permettra d’ouvrir les yeux plus facilement.

La sieste demande une routine, d’horaire rituel, de confort en position allongée, au chaud, mais pas trop, en évitant le lit. Une isolation sensorielle, déconnection visuelle et auditive est nécessaire, et des techniques respiratoires, le yoga ou la méditation permettent un endormissement plus rapide.

 

Enfin, si le nourrisson a besoin de faire la sieste chez lui ou à la crèche, les personnes âgées, dont le nombre d’heures de sommeil tend à diminuer, ont également besoin de cette pose dans le canapé de leur salon ou dans les fauteuils ou chaises roulantes de leur maison de retraite.

 

Mais hélas ! dans bien des cas de sénilité, il ne s’agit plus de sieste, mais bien d’une certaine fatigue de vivre, d’un désintérêt social isolant, qui les extraient de leur environnement et les poussent à se réfugier dans un semi coma oublieux à longueur de journée

 

Avant ce « naufrage », profitons de ce réflexe bienfaisant réparateur, et visitons dans nos rêves des contrées apaisantes et heureuses, où « Là, tout n’est qu’ordre et beauté, Luxe, calme et volupté ».

 

Dudu

 

L’empathie

 

 

L’empathie est-elle une réaction bienveillante naturelle, c’est à dire ancrée dans la nature de l’homme, à la manière dont Rousseau imaginait « un homme bon »  à la naissance, et que « la société »  viendrait «à dépraver et à pervertir » ?

Or qu’est-ce que l’empathie ?

C’est tout simplement la capacité de se mettre à la place des autres. Ce n’est ni de la compassion ni de la sympathie, elle autorise l’harmonisation de nos relations sociales.

Dans sa version la plus optimiste elle permettrait :

  • de comprendre l’autre afin de le connaître davantage et de se connaître de la même façon grâce à nos différences, qui excluent une identification mutuelle,
  • de favoriser l’acceptation de chacun, ce qui ne semble pas évident de nos jours où règne un individualisme affirmé,
  • d’augmenter l’absence de jugement (c’est automatique au fur et à mesure qu’on ressent de l’empathie vis-à-vis des autres),
  • d’encourager la compréhension réciproque (ce dont nos politiques auraient grand besoin !)
  • de promouvoir une entraide sans position de sauveur du monde comme dans les « heroic fantasy ».

C’est une disposition d’esprit qui demande sans doute une éducation où le respect d’autrui est une  valeur primordiale, à l’instar de ce qu’enseigne une éducation religieuse qui fait dogme « d’aimer son prochain ».

Et pourtant, paradoxalement, les plus grands conflits qui ont ensanglanté, et ensanglantent encore le monde, sont menés en se réclamant des principales religions monothéistes. Il a fallu attendre le Siècle des Lumières avec certaines affaires d’intolérance absolue (Cals, La Barre) pour qu’un Voltaire, avant quelques autres, se révolte et crie « Écrasons l’infâme !».

Mais le fanatisme ou le sectarisme, ne sont pas les seuls à pousser les exaltés, dépourvus d’empathie, à la violence. L’histoire est jalonnée par l’apparition périodique de « bourreaux » de l’humanité dont les ambitions d’hégémonie, de conquête et de pouvoir personnel, font des ravages dans un monde en perpétuel chaos.

La présence épisodique de ces  « méchants » qui asservissent leurs peuples, n’incitent pas en général les hommes de bonne volonté à montrer de l’empathie envers ceux-ci qui souffrent, et sont confrontés, comme le sont en ce moment les innombrables victimes d’un séisme historique, à une aide spontanée. Et pourtant elle a lieu  ( Dieu merci ???) en dépit des imprécateurs rétrogrades qui sévissent encore de nos jours pour émettre cette idée stupide que ces cataclysmes sont le fruit de l’inconséquence de nos mœurs !!!

Dans une de ses formes extrêmes de compréhension mutuelle, l’empathie va jusqu’à engendrer ce qu’on appelle « le syndrome de Stockholm », où la victime en vient à tisser des liens d’attachement, voire d’amour, vis-à-vis de son agresseur. Son opposé est le « syndrome de Lima », où les rôles sont inversés, mais toujours du domaine de l’empathie.

Rousseau aurait-il raison en attribuant à l’homme une bonté naturelle innée, face à Hobbes pour qui l’état de nature est « un état de guerre de chacun contre chacun » ?

 

Dudu

 

 

La Convivia 23

 

 

 

Les bornes électriques ayant progressivement remplacé les stations de carburants fossiles destinés aux véhicules à moteur thermique, la production électrique nationale ne pouvait plus alimenter les motrices du réseau ferroviaire de l’Hexagone. Les TER, les TGV et les grandes lignes internationales devaient de nouveau faire appel au charbon pour réhabiliter les locomotives à vapeur. Comment en était-on arrivé à ce qu’un prétendu progrès écologique soit à l’origine d’une régression historique, en particulier dans les transports en commun ? Les restrictions de pétrole et de gaz engendrées par une guerre interminable entre l’Otan et la Russie, obligeaient les usines et grandes industries à alimenter des générateurs avec du bio carburant encore assez artisanal et des granulés de bois qui devenaient de plus en plus rares et chers. Pour protéger l’environnement, il fallait protéger la forêt et replanter des arbres au lieu de les abattre. Les COP de tous numéros se succédaient avec de belles promesses non suivies d’effets, et en particulier celle de la protection de milieux naturels terrestres et maritimes qui était assez modeste, et arrivait bien tard pour avoir une efficacité substantielle. 

La surexploitation des ressources de la mer et sa pollution par les rejets chimiques et le plastic qui formaient un sixième continent infect et mortifère, le réchauffement de celle-ci faisant fondre les calottes glacières au point d’inverser les courants marins garant d’un équilibre du climat, la raréfaction du plancton diffuseur d’oxygène, constituaient autant d’atteintes morbides dans ce milieu indispensable à la vie sur terre. 

Les éoliennes, sujettes à polémiques sur leur utilisation de métaux rares, avaient, de plus, du mal à s’implanter dans les paysages ruraux et maritimes. Le solaire et ses panneaux, étaient toujours soumis aux importations chinoises fluctuantes selon les humeurs politiques du moment. De son côté, le nucléaire tellement vanté pour une expansion prometteuse, était en grande partiedépendant de l’uranium enrichi venant de  Russie. Ainsi, notre pays, assez donneur de leçons en matière de liberté et de droits de l’homme, était certes encore libéral et démocratique, mais paradoxalement  grandement tributaire de pays autocratiques, voire dictatoriaux dans l’importation ou la fabrications de produits manufacturés ou de médicaments. On pouvait craindre que l’issue des conflits en cours construirait l’avenir de la France et du monde.

Il était déplorable de voir l’idéologie écologique contrecarrée par un individualisme forcené qui privilégiait un fallacieux confort personnel en matière de dépense d’énergie et de transport. L’expression « après moi le déluge »  n’avait jamais été autant d’actualité.

Pour compléter le désarroi de l’humanité terrestre, la pandémie de la Covid démontra qu’un microscopique organisme vivant et autonome, capable de se transformer pour survivre indéfiniment, avait été capable d’envahir, de polluer et de transformer la vie de la planète entière en quelques heures. Aucune puissance au monde n’avait réussi ce prodige. 

Et puis un jour, ce qu’un virus malfaisant avait pu accomplir pour déstabiliser les humains, un virus bienfaisant, la Convivia 23 capable de mobiliser intellectuellement ce qu’il y avait d’altruisme, d’ingéniosité constructive et de bienveillance chez l’homme, vint miraculeusement à son tour le « contaminer » pour donner de l’espoir afin de construire un monde meilleur, libéré de l’égoïsme, la rancœur et la violence de ses habitants pour laisser place à l’amour, la paix et la prospérité. Amen !


Bonne année à tous !

 

Dudu


Petit conte de Noël

 

 

 

Rosalie a 14 ans. Elle habite à Vaupillon dans la ferme de ses parents, les Boussard, fermiers de père en fils depuis 120 ans. Elle est en 3e au collège Jean Monet à La Loupe, et est une bonne élève. 

Pour Noël elle compte bien avoir le cadeau dont elle a parlé à sa maman, un téléphone portable comme en ont pratiquement toutes ses copines. Sa meilleure amie s’appelle Coralie. Elle habite également Vaupillon, mais ses parents, les Duroy, ne s’entendent pas avec ceux de Rosalie. Cela remonte à une vielle histoire de champs mitoyens dont ils se disputaient la limite. Il avait fallu que la justice s’en mêle pour mettre fin à leur querelle, et depuis chacun faisait très attention à ne pas donner un trait de charrue au delà de la limite que le cadastre avait arrêtée. Cette querelle laissait une rancœur qui les empêchait de se fréquenter et par là même, empêchait leurs deux filles de se recevoir dans leur maison.Elles en souffraient beaucoup, et pour se rencontrer en dehors de l’école, elle devaient se faire inviter chez des copines qui n’habitaient pas forcément près de chez elles, et leurs parents n’aimaient pas beaucoup les voir prendre leur vélo, craignant un accident provoqué par des conducteurs trop pressés, ou même un enlèvement crapuleux comme on en déplore régulièrement dans le pays.

Vraiment ennuyées par cette situation qui gâchait leur plaisir de se retrouver plus souvent, elles imaginèrent que ce Noël était peut-être l’occasion  de créer un événement capable de réconcilier leurs parents. Oui, mais lequel ? 

Les Boussard avait un vieux chien, Médor, auquel ils tenaient beaucoup, mais qui était usé par l’âge et dont les jours étaient comptés. Les Duroy avait une chienne, Diane, à peu près dans le même état. 

Les filles avaient alors suggéré à leur maman respective, au caractère plus souple et à l’humeur moins revendicativeque leur mari, d’acheter et d’offrir respectivement, un chiot pour les Boussard et une petite chienne pour les Duroy.D ‘abord un peu réticentes, les mamans se laissèrent convaincre. 

C’est ainsi qu’à Noël Rosalie trouva son i phone au pied du sapin, Coralie le jean au genou déchiré que ses parents lui avaient toujours refusé d’acheter, et qu’un jeune chiot et une jeune chienne furent offerts aux Boussard et Duroy qui apprécièrent  ce cadeau au point de se réconcilier, et de s’inviter les uns chez les autres pour fêter le Nouvel An.

Ce fut un beau Noël pour les deux amies qui purent dès ce moment se voir autant de fois qu’elle le voulaient à condition de rester en contact avec leurs parents au moyen du téléphone portable de Rosalie. Coralie n’eut aucun mal à convaincre ses parents de lui en acheter un à elle aussi.

Souhaitons, sans trop se faire d’illusions, que l’année 2023 puisse nous permettre, grâce à une jeunesse intelligente et responsable, de vivre ce genre d’histoire heureuse et réconfortante dans la marche d’un monde qui pour l’instant nous inquiète.

Bonne année à tous !

Dudu

 


 

 Pourquoi préférer le juste à l’utile

 


 

 

 

Avant de se prononcer sur la pertinence d’une préférence, essayons de définir ce qu’on entend par  juste et utile.

Qui décide de ce qui est juste ? La plupart des religions veulent toujours faire un distinguo entre « justice des hommes » et « justice divine », laquelle s’apparente à ce qu’on appelle « une justice immanente » qui punirait le pécheur d’une action réputée mauvaise.

Les Etats dans le monde entier, établissent des lois qui varient selon les cultures et les traditions, et que des « magistrats de justice » sont chargés de faire respecter.  Un même fait peut être différemment apprécié selon les lois en vigueur dans des pays différents et à différentes époques. Souvenons-nous de « l’affaire Callas » défendue par Voltaire qui écrivait « écrasons l’infâme » en parlant des lois religieuses qui régissaient  les comportements de l’époque. Dans les pays musulmans, une justice qui se réfère à « la charia » entraîne des châtiments peu admis en Occident.

Alors qu’est-ce qui est juste dans ces attitudes variées ? Et quelle est la légitimité de ceux qui les appliquent puisqu’ils se réclament tous, soit d’une administration où la séparation des pouvoirs est gage d’impartialité, soit d’une mission divine indémontrable ?

Un exemple d’actualité douloureux pour illustrer la réflexion : l’incendie de Notre Dame de Paris.

L’émotion ressentie peut avoir deux causes, l’une esthétique et l’autre relative à la foi.

L’esthétique fera référence au « nombre d’or » qui donne cette impression de grâce et d’harmonie que l’on retrouve dans toutes œuvres d’art où il est respecté. Ce confort de l’œil ressentit pendant des siècles à la contemplation des chefs d’œuvres classiques, picturaux et architecturaux, a été mis à mal avec l’art contemporain qui a bousculé tous les codes. Il a fallu une certaine curiosité artistique pour admettre la disparition de la perspective et la vision pluri dimensionnelle d’un Picasso pour donner tant de force à un tableau comme Guernica. Il ne s’en dégage pas moins une spiritualité et un sentiment de transcendance que l’on peut ressentir devant une cathédrale.

Quant à la foi, elle ne s’embarrasse pas d’esthétisme à priori et peut être contradictoire dans ses jugements selon les religions.

Chez les catholiques elle a besoin de symboles forts qu’au cours de l’histoire les religieux ont vénérés et bâtis. Les édifices religieux en sont les plus représentatifs, et font parti d’un patrimoine culturel précieux. Une catastrophe comme celle évoquée plus haut ne peut qu’attrister et choquer les croyants.

Chez certains musulmans dont la foi s’est pervertie en fanatisme, qui voient dans toute représentation artistique une offense à leur Dieu, ils verront sans doute dans l’incendie de Notre Dame un juste châtiment.

Pour prendre un autre exemple, est-il juste dans un pays démocratique où l’enceinte judiciaire est l’endroit où se rend la justice, remplaçant « la vox populi » expéditive, de vouloir opposer ce principe sacré en droit qu’est la présomption d’innocence », à cette nouvelle notion issue d’un certain « féminisme » militant, de « présomption de crédibilité » ?

Et l’utile ?

Le dictionnaire le définit comme « ce qui rend service ».

Service à qui ?

L’utile pourrait rejoindre le juste si l’on admet qu’il est profitable au plus grand nombre. C’est le pragmatisme des gouvernants qui se veulent efficaces dans la conduite d’une politique orientée vers la sécurité, l’équité et le bien être de tous. L’utile est alors avantageux et profitable dans une société moderne, efficace et innovante.

Mais l’utile peut être détourné et être au service du profit de quelques uns qui y voient le moyen de s’enrichir d’une façon opportune. Deux des devises de la République française sont alors bafouées en niant l’égalité et la fraternité.

C’est alors l’aspiration des peuples à plus de justice sociale, qui leur fera préférer le juste à l’utile.

 « Rien n'est juste que ce qui est honnête ; rien n'est utile que ce qui est juste. » nous dit Maximilien de Robespierre

 

Dudu


 

sourire

 

 

Question : quand avez-vous vu  pour la dernière fois quelqu’un sourire en marchant dans la rue?

 

Je mettrais la main au feu que c’était quelqu’un avec un téléphone portable à l’oreille dont l’interlocuteur ne pouvait en aucun cas l’apprécier.

Ce pourrait être anodin et réjouissant sauf lorsque cetinsupportable soliloque béat se produit dans les transports en commun où certains passagers se croient obligés de nous faire partager à haute voix les misérables épisodes de leur vie.

Pour les autres passants que vous  avez croisés, il y a de fortes chances pour qu’ils marchent d’un pas pressé vers des obligations de la vie quotidienne ou des rendez-vous plus ou moins agréables, en ayant une mine soucieuse ou renfrognée.

Notre époque tourmentée ne facilite pas le sourire. On dit même que les Français sont dans le monde un des peuples les plus angoissés et pessimistes. Les plus gros consommateurs d’anxiolytiques ! Je ne suis pas sûr que les gens du midi, pourtant réputés pour leur bonne humeur sous un ciel plus clément, adeptes de la « galéjade », ne soient pas contaminés à leur tour par cette morosité ambiante qui a été accentuée ces dernières années par cette épidémie du Covid qui a fait disparaître encore davantage les sourires derrière des masques. 

Qu’est-ce que sourire ?

C’est, d’après une définition classique, le fait de « prendre une expression légèrement rieuse, en esquissant un mouvement particulier des lèvres et des yeux ».

Il n’y a pas de plus beau sourire que celui de l’enfant qui, vers deux mois, est capable de manifester sa satisfaction, sa joie aux yeux émerveillés de ses parents.

Mais il existe plusieurs façons de sourire exprimant des sentiments différents :

- le sourire peut donc indiquer la joie, la satisfaction, la sympathie ou la reconnaissance, et est souvent suivi d’un adverbe : sourire affectueusement, agréablement, gentiment, malicieusement.
- mais aussi on peut sourire d’aise, de bonheur, d’espoir. 
- sourire d’un air amical, moqueur, entendu, complice, engageant… on dit même enjôleur !
- mais aussi, amusé, incrédule.
- sourire « dans sa barbe », sous cape, exprimant la raillerie.
- sourire « à », témoigne de la sympathie, de l’affection de l’intérêt pour quelqu’un.
- il peut également exprimer une insatisfaction : sourire amèrement, douloureusement, avec angoisse, gravité, mélancolie, tristement. 
- il peut être affecté ou contraint, embarrassé, juste poliment ou carrément idiot !
- on pourrait enfin évoquer le sourire « énigmatique » de la Joconde.

Je répète que ce comportement jovial et rassurant nous manque toujours un peu plus pour bien « vivre ensemble », mais peut-on avoir le sourire devant les catastrophes annoncées comme le réchauffement climatique, la faim dans le monde ou les récentes déclarations de menace nucléaire proférées par un autocrate dément qui veut se maintenir au pouvoir à tout prix, devant l’intimidation terroriste, la montée des extrémistes, en particulier de droite, dans des pays démocratiques ou la possibilité de mourir pour une mèche de cheveuxdans un pays où l’obscurantisme sévit toujours ?

La convivialité qui est nécessaire pour vivre en société, ne peut se passer du sourire, et son absence en dit long sur le malêtre de notre époque où les gens ne se saluent plus.

À défaut de rire, la camaraderie, l’amitié, la vie de couple sontgrandement facilitées par l’apparition d’un sourire sur les visages de ses acteurs, qui, au sein de la vie privée, peuvent oublier un instant tous les malheurs du monde.

Une citation pour clore momentanément cette rubrique : « Les rides devraient simplement être l’empreinte des sourires ». Mark Twain

Dudu

 

 


 

Dégoût et des couleurs

 

 

 

 

 

Vous connaissez sans doute cette pièce de Yasmina Reza, « Art  », jouée dans le monde entier, et qui met en scène trois amis qui arrivent à se déchirer en contemplant un tableauentièrement blanc acheté à grands frais par l’un d’entre eux.

C’est une œuvre qui mêle le comique et le tragique en révélant le caractère profond des protagonistes,  l’amitié n’est jamais exempte de  rapports de force, de mensonges, de bassesses… C’est ce qui caractérise les  rapports humains.

L’art permet à chacun d’exprimer ses goûts qui, comme dans l’expression « des goûts et des couleurs » ne se discutent pas, sous peine d’entraîner des chamailleries comme dans la pièce ci-dessus mentionnée.

L’histoire de l’art  est pleine de scandales célèbres à propos d’œuvres incomprises par le public de toutes les époques.

En 1546 par exemple, la fresque « Le Jugement dernier » de Michel-Ange qui orne le mur de l’autel de la chapelle Sixtine, offusqua les autorités ecclésiastiques qui se donnèrent le ridicule de « saloper » ce chef-d’œuvre en faisant recouvrirles nus de voiles pudiques qui ne furent retirés qu’en 1994.

« Le déjeuner sur l’herbe » de Manet ne fut reconnu comme œuvre majeure qu’au salon des refusés.

Il a fallu 30 ans avant que « Impression, soleil levant » de Monet soit distinguée comme la première œuvre impressionniste.

Le « Nu couché » de Modigliani ameuta les visiteurs qui firent fermer la galerie pour obscénité provocatrice, et que dire de « L’origine du monde » de Courbet.

« La nuit étoilée » de Van Gogh fut également éreintéepar des critiques d’art ayant perdu leurs repères picturaux habituels, incapables  de capter l’évidente angoisse du peintre, transposée par la violence des traits et des couleurs rageusement jetés sur la toile.

La musique n’échappe pas à ces incompréhensions premières.

En 1912, Arnold Schönberg fit scandale avec son « Pierrot lunaire » précurseur de la musique atonale dodécaphonique qui sera adoptée par de nombreux compositeurs modernes comme Alban Berg, Anton Webern, Olivier Messiaen ou encore Pierre Boulez.

Le chahut qui accueilli la première du « Sacre du Printemps » d’Igor Stravinsky est resté célèbre, ses détracteurs de l’époque ayant rebaptisé l’œuvre de « massacre du printemps » !

Les musiques d’Eric Satie, Béla Bartok, Edgard Varèse et bien d’autres, provoquèrent également des rejets passagers avant d’être rangées parmi les classiques incontournables.

En architecture les innovateurs provoquent des réticences, voire des quolibets comme Le Corbusier à Marseille avec sa Cité radieuse appelée « La maison du fada », Gaudi à Barcelone et la Sagrada Familia ou les réalisateurs du Centre Pompidou à Paris. Les tours de Jean Nouvel, un « starchitecte » mondialement connu, construites à l’est de Paris ne font pas l’unanimité. Mais certains ont sciemment déliré avec humour dans leurs réalisations oniriques comme le Facteur Cheval avec son Palais Idéal ou Raymond Isidore avec sa « maison Picassiette ».

Les monuments alimentent, ou ont alimenté, également bien des débats, à commencer par la tour Eiffel dressée en1889 pour l’Exposition universelle et qui devait être démontée avant qu’on ne l’utilise pour servir démetteur radio et télé. Pour rester dans la capitale, les colonnes de  Buren et la Pyramide du Louvre, la Grande bibliothèque François Mitterrand, firent l’objet de beaucoup de polémiques. 

Le théâtre est aussi victime de la censure politique ou religieuse, par intolérance ou fanatisme. Ainsi le « Tartuffe » de Molière fut longtemps interdit avant l’intervention de Louis XIV, ainsi que « Le malade imaginaire ». Des classiquescomme « Le mariage de Figaro » de Beaumarchais, « RuyBlas » de Hugo, « La Dame aux camélias » de A. Dumas (fils)furent longtemps considérés comme « sulfureux ».

Avec ce qu’on a appelé « le 7e Art » les querelles se sont déchainées, et certains films ont fait l’objet soit de censure,comme « Nuit et Brouillard », « Les sentiers de la Gloire », « Afrique 50 », ou stigmatisés comme trop violents ou immoraux comme « Orange Mécanique », « La Religieuse », « La grande Bouffe », « Et… Dieu créa la femme », « La passion du Christ », « Pulp Fiction », « l’Exorciste », « FunnyGames », « L’Empire des sens » ou « Lolita » pour n’en citer que quelques uns. 

La littérature est sans doute le domaine artistique le plus sujet à controverse. La critique littéraire est à la fois indispensable, mais aussi la plus sujette à la subjectivité de leurs  auteurs. Parmi les chefs d’œuvre les plus controversés on peut citer les œuvres de Sade, « les Liaisons dangereuses » de Choderlos de Laclos, mais aussi plus près de nous : « L’Amant de Lady Chatterley » de D.H. Lawrence, « Madame Bovary » de G. Flaubert, « Lolita » de V. Nabokov, « Ulysse » de J. Joyce, « Tropique du Cancer » d’Henry Miller ou « J’irai cracher sur vos tombes », son pendant européen, de Boris Vian.  

Certains écrivains ou poètes ont été considérés comme « maudits », à l’instar de Baudelaire et ses « Fleurs du mal », Verlaine, Rimbaud, Gérard de Nerval, Eugène Sue, , Jean Cocteau 

Enfin de nouvelles formes d’art populaire se sont fait jour, dont l’un des précurseurs est Andy Warhol, comme le « Street art » ou  « Graffiti », le Rap dans la chanson et le hip hop ou la breakdanse, qui ont eu du mal à se faire reconnaître comme arts à part entière.

Pour une conclusion provisoire, je laisserai la parole à André Gide qui en 1946 disait :  « Pour moi, je veux une œuvre d’art où rien ne soit accordé par avance ; devant laquelle chacun reste libre de protester »

Dudu

 

La

 

 

La colère

 

 

 

La colère décuple les forces et annihile la douleur. Ce phénomène est mainte fois décrit par d’éminents neurophysiologistes, et a sans doute été constaté chez vous lorsqu’il vous arrive de « péter les plombs ».

La colère a l’instar d’autres sentiments peut avoir une couleur ; elle est le plus souvent noire et fait voir rouge, mais elle rend la peau verte chez un personnage de fiction comme l’est Hulk. Celui-ci peut engendrer chez ses adversaires une peur bleue !

Notre époque favorise plus que jamais cet état affectif violent, tant sont nombreux les sujets de mécontentement, de désagrément et de frustration.

Mon cheval de bataille en l’occurrence est toujours cette dénonciation de cette peste contemporaine que constitue la falsification de l’information qui annihile le jugement  et pervertie le sens des mots comme on peut en trouver sur des réseaux sociaux spécialisés dans les « fakes news » et la divulgation des obsessions maladives des adeptes d’un « complotisme » mondial. On en vient à inverser les responsabilités, et à accuser les victimes à la place des bourreaux, ce qui ne peut que susciter l’incompréhension et la juste colère des honnêtes citoyens.

En cette période électorale, l’outrance, l’invective, la malhonnêteté intellectuelle sont les ingrédients d’une rhétorique emphatique assez peu convaincante aux yeux des électeurs qui répriment leur colère devant tant de médiocrité et qui se réfugient dans l’abstention.

Lorsqu’elle est collective elle peut prendre la forme d’une grève qui traduit un profond sentiment d’injustice et d’ignorance de la part des responsables qu’ils soient politiques ou patronaux. Elle peut également engendrer des manifestations publiques, liées à des mouvements de masse plus ou moins organisées par des associations ou des syndicats, mais aussi qui peuvent être spontanés. Les manifestations de mai 68 en sont une illustration historique. Cette colère peut aller jusqu’à l’insurrection contre l’autorité, entraîner des violences incontrôlées et provoquer des changements de régime.

Dans la tradition catholique, la colère fait partie des sept péchés capitaux. La perte de contrôle qu’elle entraîne favoriserait d’autres dérives coupables à ses yeux comme la paresse, l’orgueil, la gourmandise, l’avarice, l’envie et la luxure, autant de comportements déviants qui sont diversement appréciés selon les convictions de chacun.

S’acharner à résoudre des difficultés tant morales que matérielles, sordides ou récalcitrantes sous l’empire de la colère est rarement suivies d’effet positif, et la maladresse qu’elle entraîne occasionne des accidents plus ou moins graves, comme se taper sur les doigts avec un marteau.

Justement les objets sont souvent rebelles et semblent s’ingénier à vous compliquer la vie comme une vis qui résiste à nos efforts, une serrure qui ne trouve plus sa clé, des cartes qui ne vous donnent jamais la main, la tartine qui tombe toujours du coté de la confiture ou une balle de golf qui ne franchit jamais un obstacle d’eau.

Le numérique constitue un bon vecteur de frustration avec ses identifiants erronés, ses mots de passe oubliés, ses interfaces toujours modifiées alors qu’on était content d’avoir enfin maîtrisé la version précédente, ses incessantes publicités qui perturbent votre programme, sa communication « digitale » à travers le web, les médias sociaux ou les terminaux mobiles incontrôlables. Chaque « erreur » entraîne une explosion de colère instantanée qui fait perdre le sens de la mesure, rejetant sur le logiciel ce qui  n’est que la conséquence d’une incompétence crasse de l’utilisateur, lequel n’hésite pas à se morigéner avec fureur dans des termes quelquefois les plus grivois.

On dit traditionnellement que la colère est mauvaise conseillère, mais la colère ne devient mauvaise conseillère que lorsque celle-ci est étouffée, ravalée, refoulée. Quand il n'est pas possible de discuter calmement, montrer que l'on est en colère peut amener les autres à vous écouter enfin.

Mais il ne faut pas que la colère soit confondue avec la haine qui semblerait en être une sublimation, mais qui est d’une autre nature. C’est un sentiment destructeur, négatif, et qui n’engendre qu’agressivité, obsession morbide et désir de vengeance.

Positive, la colère désabusée de Céline comme « mauvaise humeur chronique» serait pour certains le « carburant de l’artiste ».

Enfin, l’adrénaline est une hormone du plaisir sécrétée lors d'une dépense d'énergie comme dans le rire et le sport, mais également lors de la colère. Grâce à elle le corps reste en bonne santé plus longtemps.

Alors se défouler sans contrainte par des explosions sonores ou gestuelles évite les tensions et la macération intellectuelle, évitant la mélancolie et le stress.

Rugissez sans vergogne, nom de Dieu !

DUDU

 

 



L’ultracrépidarianisme

 

 

 

 

 Désigné en Belgique comme le mot de l’année 2021, ce néologisme vient de l’expression latine « Ne, sutor, ultra crepidam » qui veut dire « cordonnier pas plus haut que la chaussure », phrase prononcée selon Pline l’ancien, par un peintre qui demandait un avis technique  à un savetier sur le dessin d’une chaussure, lequel s’avisa de donner son avis sur l’ensemble de l’œuvre picturale. 

Cette attitude a vu son illustration exacerbée par l’épisode de la Covid qui a permis à tout un chacun de donner son avis sur cette épidémie d’un nouveau genre, qui dérouta jusqu’à des professeurs de médecine chevronnés. Elle fut, et est encore, commentée avec assurance par nombre de non-spécialistes, prodigues en opinions et injonctions. C’est unetendance naturelle, accrue dans le contexte sanitaire, que de parler de choses qu’on ne connaît pas plutôt que de  reconnaître son ignorance devant les médias, souvent en introduisant le propos par la formule ; « Je ne suis pas médecin, mais je pense que… »

À en croire Wikipédia, « la couverture médiatique de cette pandémie a en effet amplifié ce phénomène pourtant ancien qui touche même la communauté scientifique puisque de nombreux titulaires du prix Nobel se sont déjà distingués d’ultracrépidarianisme (prenant alors le nom de « nobélite » dans ce cas précis). Au premier rang desquels Kary Mullis, biochimiste américain disparu l’été dernier, ( …) qui a par ailleurs affirmé que l’astrologie fonctionne et devrait être enseignée, que le VIH ne causerait pas le sida, que le réchauffement climatique n’existait pas, etc . »

Les médias favorisent en effet ce travers de diverses manières :

diffuser de préférence les propos les plus polémiques, les plus incisifs susceptibles d’attirer l’audience, de faire le « buzz » comme il est de coutume de dire, et qu’une certaine circonspection ne peut engendrer. 
- la multiplication des émissions-débats qui mêlent des sujets très disparates, amène trop souvent les participants à se prononcer sur des sujets hors de leur domaine de compétence. On a entendu des « humoristes » ou des chanteurs populaires tenir des propos insanes sur fond de complotisme universel.
la vulgarisation journalistique dont le but est méritoire, a pour effet inverse de donner à celui qui reçoit cette information superficielle le sentiment légitime de sa supériorité face à l’ignorant. On voit dans ce cas la nécessité et l’importance de donner ses sources. 

Au comptoir, entre deux tiercés et trois lotos, les amoureux du ballon rond sont prêts à remplacer le sélectionneur de l’équipe de France, et en cette période électorale, ils sont plusieurs millions de conseillers du futur président de la République.

 L’autre vecteur, objet de mes abjections préférées, est celui de ce que l’on nomme les « réseaux  sociaux ». Sur ceux-ci circulent les idées les plus farfelues, les plus invraisemblables ou alarmistes, sans aucunes références crédibles à moins qu’elles ne soient expressément fabriquées. À l’inverse du Ahmed de Coluche qui « avait des idées sur tout, mais surtout des idées », le « savant » 2.0 n’a pas d’idées mais des « opinions » qui sont le plus souvent indémontrables.

La mauvaise foi le dispute à l’ignorance, et toutes les occasions sont bonnes pour faire valoir un soit disant esprit d’indépendance et de révolte envers une société du profit, dirigée par des prévaricateurs accusés de malversation. Ces « éveillés » sont les ennemis de la « bienpensance », se déclarant vigiles d’un monde plus juste, plus responsable et apaisé. Si l’intention est louable, la démarche est contestable, car elle peut aboutir jusqu’à la résurgence de croyances abjectes qui accusent et fustigent de paisibles citoyens exposés régulièrement dans l'histoire à la vindicte populaire. On a pu lire récemment un « Qui ?» comme un slogan sur les panneaux des manifestants anti-pass sanitaire. 

Ce sont ces mêmes éternels insatisfaits de l’ordre établi qui répandent avec aplomb des contre-vérités sur les drames que suscite la guerre en Ukraine, en se ralliant aux versions mensongères de la propagande officielle russe.

Ne cautionnons pas Mr Prudhomme, archétype de la sottise satisfaite,à qui Henry Monnier fait dire : « C’est mon avis et je le partage » !

Dudu

 

 

 

Le bruit

           

 

 

 

Le bruit a le plus souvent une connotation péjorative, et lorsqu’il est associé à la notion de fureur, il provoque un sentiment d’angoisse engendré par l’évocation d’un climat de violence, de destruction et de désespoir, à l’image des personnages du roman éponyme de William Faulkner.

            Il faut distinguer le bruit du son qui en est cependant le constituant dans son ensemble.

            Le son est une sensation auditive produite par une variation de la pression d’air, qui se propage dans tous les milieux ambiants (eau, air, gaz, béton, bois, verre…), à l’exception du vide, et cette variation a pour origine la vibration d’un corps qui agite les molécules d’air environnantes.

            La variation de ses fréquences calculée en hertz, donne sa tessiture de l’aigu au grave avec au deux bouts du spectre les ultra et infra sons, inaudibles pour l’homme. Par son niveau sonore calculé en décibels, il peut s’apparenter au bruit insupportable lorsque celui-ci dépasse les 130 db , seuil de la douleur. Il faut noter que le bruit le plus fort masque toujours le plus faible.

            Depuis que je suis passé du côté des malentendants, ce sujet me tient davantage à cœur, et je fais plus que jamais la distinction entre bruit et activités sonores.

            Appareillé, le bruit d’une mobylette me devient insupportable, comme celui d’un engin de chantier trop proche, d’un souffleur de feuilles chez mon voisin, d’une voix féminine haute perchée et tumultueuse. Une publicité radiophonique ou télévisuelle qui élève systématiquement son niveau sonore m’agace tant par la futilité de son propos que par le bruit qu’elle engendre, avec une grande surenchère sur de prétendues aides auditives.

            Je me rends compte que sans bruit, atteint d’une surdité totale, je serais isolé du monde, et que je ne serais plus consolé par l’harmonie des sons que produisent le chant des oiseaux, les accords d’une symphonie de Brahms ou un prélude de Debussy, le bruit du vent dans les branches et celui des vagues au bord de la mer, ou encore l’intonation rassurante des voix lors d’une conversation apaisée entre parents et amis. 

            Hélas ! et pour d’autres raisons, j’entends de moins en moins le bruit sec et rassurant d’une balle orgasmique bien centrée par l’un ou l’autre de mes clubs de golf.

            Par contre, je ne supporte plus le bruit engendré par la cacophonie des assemblées où tout le monde parle en même temps. Aucune assistance auditive n’est à l’heure actuelle capable de filtrer ces conversations mélangées comme un salmigondis sonore. Les réunions de famille, moments si précieux de tendresse et de joie, perdent, « à mes oreilles »,  beaucoup de leur charme en raison des difficultés que j’ai maintenant à entendre et comprendre mes proches.  

            Je me souviens du temps pas si lointain où le silence engendré par le confinement régnait sur la terre. Plus d’avions dans le ciel, plus de véhicules sur les routes et dans les villages désertés par sa population cloitrée chez elle, plus d’activités sonores nulle part avec des industries en sommeil. La nature reprenait vie avec les rumeurs familières d’avant la civilisation bruyamment motorisée. On pouvait « écouter le silence » uniquement troublé par le son des cloches comptant les heures ou appelant aux offices.

            Le bruit, le bruit infâme des canons vient de nous réveiller avec horreur.

            Y aura-t-il encore un Rostropovitch pour nous bercer du son de son violoncelle sur les ruines du nouveau mur qu’un despote illuminé, obsédé par le souvenir d’une grande Russie, avide d’expansion, veut à nouveau ériger en Europe et dans le monde, entre la Démocratie et des régimes totalitaires oppressifs, ennemis des droits humains.

            Dudu

 

Autodafé

           

 

Nous sommes en 2022 et on brûle encore des livres !

L’inquisition n’existe plus, mais on compte encore de nos jours des disciples de Savonarole, ce dominicain italien qui fit brûler de nombreuses œuvres d’art à Florence en 1497 par pudibonderie religieuse.

On nomme autodafé la destruction par le feu de livres ou d'autres écrits, pas forcément dans des pays ou des civilisations primitives et obscurantistes, non ! Aux Etats-Unis, en France, en Turquie, en Inde et j’en passe. C’est moins le fait d'une opposition culturelle, religieuse ou politique que celui de la phase ultime de l’individualisme, de l’intolérance, de l’ignorance de l’autre, de ne plus l’écouter, voire de le considérer comme un ennemi. C’est l’ère de l’universalisme, de la victimisation à outrance, du confusionnisme, où tout se vaut, de la perte de repères ou les contre-vérités équivalent à la conscience raisonnée. C’est aussi celle de la violence, sans doute  provoquée par la peur ; peur de l’étranger, peur du lendemain incertain dans tous les domaines : économique, moral, culturel, religieux, sociétal…

Le nouveau visage, « à la mode », de cette confusion universelle est représenté par toutes les dérives que peut entraîner ce qu’on appelle le « wokisme », terme issu de l’anglais voulant dire « éveillé », et qui est par ailleurs, lorsqu’il est sincère et non faussé, une démarche positive de prise de conscience sur les injustices sociales, en particulier celles engendrées par le  racisme et le sexisme.

L’opposition ou la crainte qu’il suscite s’explique par ses excès, et ceux-ci alimentent l’intérêt des médias par les « débats » contradictoires et animés qu’ils organisent, et qui « passent bien à la télé » et qui font vendre. Les politiciens en campagne s’en emparent souvent dans l’outrance verbale et autres aspects de ce que ce courant peut susciter.

            Beaucoup le ressentent comme une insécurité culturelle lorsque, par exemple, elle remet en cause le patriarcat jusqu’à l’effacement de l’identité sexuelle, l’anti-racisme revanchard jusqu’à la cancel-culture, ou culture de l’effacement qui va jusqu’à provoquer la destruction de statues de figures historiques majeures, de la consécration des minorités jusqu’à l’intersectionnalité, qui désigne la situation de personnes qui subissent des dominations, des discriminations. Ça en fait des concepts, mais le wokisme est également un terme fourre-tout tellement imprécis qu’il ressemble à une menace obscure.

Pourtant c’est en s’en réclamant peu ou prou, que des élèves de la Sorbonne ont interdit une communication sur le terrorisme ; que certains étudiants à Lille ont empêché le déroulement d’une conférence de François Hollande et déchiré et brûlé son livre,  que l’Unef a promu une réunion interdite « aux hommes cisgenres » à Panthéon Sorbonne, qu’un dessin de Charb est refusé sur Twitter et que sa « Lettre aux escrocs de l’islamophobie qui font le jeu des racistes » soit censurée par des ignares qui le l’ont pas lu, qu’une pièce de R. Garcia au Théâtre du Rond Point est perturbée par des intégristes, et que dans certains pays, dit « civilisés », on interdise aux élèves la lecture des illustrés comme Tintin, Lucky Luke, les Schroumpfs, Astérix ou encore Maus sous prétexte d’un prétendu racisme ou machisme. Il n’y a pas jusqu’au baiser du Prince Charmant réveillant La Belle au Bois Dormant qui offusque ces censeurs décalés qui y voient une agression sexuelle…

Nous sommes en 2022 et on brûle des pianos et des harmoniums.

C’est en Afghanistan où les talibans ont repris le pouvoir pour y faire régner à nouveau l’obscurantisme le plus acharné, que les artistes ne peuvent plus s’exprimer, que le chant est proscrit, le dessin interdit, que les instruments de musique sont brisés, les livres confisqués et détruits, au nom d’une recherche de sainteté et de pureté qui a pris dans l’histoire l’inquiétant visage de la purification et qui, de tout temps et à travers des régimes totalitaires, a avili et asservi l’homme.

« La pureté est dangereuse » avertit le philosophe BHL dans une démonstration  où il cite des doctrinaires allant de Saint-Just à Khomeyni , de Savonarole au FIS algérien dont les convictions conduisent à l’intégrisme et à son cortège de meurtres.

Dudu

 

Le pouvoir

           

 

 

Dans l’actualité de ces jours-ci on peut lire :

«  Quatre élèves de 14 à17 ans ont été tués mardi au lycée d’Oxford, une petite ville au nord de Detroit, et il y a eu six blessés dont un enseignant.

            L’auteur de la fusillade, Ethan Crumbley 15 ans, a été inculpé « d’acte terroriste" et « d’assassinats".

            Ces faits divers à répétition aux Etats-Unis ne découragent pas les enragés yankees de la NRA, excipant du 2e amendement qui garantit à tout citoyen américain le droit de détenir des armes. Celle d’Ethan était un « cadeau de Noël » !

            Ce genre de cadeau, fait entre autres à de très jeunes enfants, donne le pouvoir de disposer de la vie des autres. C’est un pouvoir de nuisance exorbitant qui heureusement épargne encore nos civilisations européennes qui ne  sont cependant pas exemptées de violence.  

            À propos de pouvoir avec un clin d’œil, on peut citer cette réplique de Clint Eastwood  dans « Le bon, la brute et le truand , « … le monde se divise en deux. Ceux qui ont le pistolet chargé…et ceux qui creusent. Toi, tu creuses. »

            En France, le pouvoir a longtemps disposé du droit de vie ou de mort vis à vis des criminels de sang. Sous un certain régime pour lequel c’est un acquit historique, la peine de mort a été abolie en dépit d’une opinion publique réticente. C’est une victoire humanitaire majeure et la démonstration que le pouvoir politique peut aboutir lorsqu’il est exercé avec fermeté et conviction.

            Un autre exemple d’autorité régalienne en dépit des réticences populaires, est la conquête par une femme humaniste et pragmatique de la légalisation de l’IVG .

            Le pouvoir est donc proche de la question de la possibilité.

            Mais il faut savoir qu’il n'existe aucun pouvoir qui ne connaisse de contestation.

            Dans un système simple, le pouvoir ne peut être que rapport de forces (force morale ou force physique).

            Lorsqu’on dit « qui veut peut, et qui ose fait », on extrapole sur le possible dont dispose un pouvoir en place par rapport à des lourdeurs historiques, traditionnelles ou religieuses qui freinent toutes tentatives de transformation et de progrès. Il y a  une réelle contradiction entre la volonté d’émancipation et de mieux–être des peuples, et leur réticence devant les mesures capables de les engendrer. On veut bien du changement, mais chez les autres.

            On aurait pu penser que l’instruction, les facultés savantes, les diplômes universitaires, pouvaient donner un certain pouvoir à ceux qui les possédaient. On s’aperçoit à l’usage que ce pouvoir est largement contesté et battu en brèche par les pseudos informations consultées par un grand nombre de citoyens dont la culture est celle qu’ils acquièrent sur les réseaux sociaux.

            Avoir du pouvoir est le seul moyen de forcer cet obstacle en vue de faire avancer les choses, quitte à provoquer les opposants, qui selon leur force et leur crédibilité, peuvent fomenter une « révolution ». Elles sont quelques unes dans l’histoire de France a avoir changé, et souvent amélioré, la condition humaine.

            On voit  dans le contexte contemporain, qu’un homme  actuellement au pouvoir qui a intitulé sa profession de foi de ce titre révolutionnaire, s’est heurté, se heurte et de heurtera peut-être, à une réalité que son pragmatisme a enregistré et qui l’a empêché de mener à bien les réformes promises.

            La perspective du pouvoir donne à ceux qui veulent le conquérir, une vision fantasmée de celui-ci, engendrant des propositions utopiques et outrancières propre à toutes campagnes électorales. Celle que nous vivons n’y échappe pas.

            Elle a de plus une caractéristique particulière avec l’irruption bienvenue et réjouissante de candidatures genrées avec 5 candidates à l’élection présidentielle. Si l’on voulait faire de la sémantique élémentaire on pourrait dire que le pouvoir est du genre masculin, la soumission du genre féminin, aggravée par certains, du déni de compétence. Culturellement, et sans  que se soit anodin, c’est toute la charge symbolique que constitue le port du voile chez les femmes soumises à l’autorité, le pouvoir, des hommes. La laïcité est-elle une notion suffisante, a-t-elle un pouvoir suffisant, pour résoudre ce problème émergeant d’une politique migratoire qui en engendre de beaucoup plus complexes encore, en particulier celui de vouloir substituer un pouvoir divin impérieux à celui des lois qui régissent la République ?

            On ne connaît pas jusqu’ici un pouvoir qui a pu mener à bien la politique pour laquelle il a été élu.

            Seuls les pouvoirs autoritaires, voire dictatoriaux, qui musèlent, menacent et éradiquent les forces libertaires et contradictoires, peuvent se targuer de gouverner comme ils l’entendent selon des idéologies totalitaires, avilissantes et autocratiques faisant fis des droits de l’homme.  

            Soyons fiers et confortés de pouvoir vivre, quoiqu’on en dise, dans une république libre, égalitaire et fraternelle.                                                                 

 

            Dudu

 

                                                                                                         

           

 


Le pass et la java

 

 

 

 

Quand le pass est

Quand le pass est là 

La java s’en 

La java s’en va

Il y a de l’orage dans l’air 

Il y a de l’eau dans le 

Gaz entre le pass et la java

 

Pour cette fin d’année 

On voulait faire la fête

Mais  l’ministre d’la Santé

Nous a pris la tête

Fermé les boites de nuit

Les grandes farandoles

Les rues du grand Paris 

Celui des années folles.

 

Quand le pass est

Quand le pass est là 

La java s’en 

La java s’en va

Il y a de l’orage dans l’air 

Il y a de l’eau dans le 

Gaz entre le pass et la java

 

Quand dans un restaurant

Du coté d’Montparnasse

Je sors le document

Qu’on appelle le Q pass

Le masque sur le nez

Comme un cambrioleur

J’demande à déjeuner

On me dit qu’c’est pas l’heure

 

Quand le pass est

Quand le pass est là 

La java s’en 

La java s’en va

Il y a de l’orage dans l’air 

Il y a de l’eau dans le 

Gaz entre le pass et la java

 

Quand pour les réveillons

J’invite mes enfants

Il sont tous des baillons

Qui leur cachent les dents

Et je vois qu’à leurs yeux

Ils cachent un beau sourire

Et qu’ils sont heureux 

Qu’on puisse se réunir

 

 

Le pass est politique

Car se faire vacciné

C’est contraire à l’éthique

De tous ces cinglés

Qui pensent que le virus 

A bien choisi son camps

Par un long processus

Qui nous rend dépendant

 

Quand le pass est

Quand le pass est là 

La java s’en 

La java s’en va

Il y a de l’orage dans l’air 

Il y a de l’eau dans le 

Gaz entre le pass et la java

 

Pass et java copains

Ça n’pourra pas se faire

Et c’est pas pour demain

Qu’ils seront comme des frères

Pour qu’ce vilain virus

N’menace plus notre peau

Il faut qu’on fasse chorus

En dépit des idiots

 

 

Dudu

aidé de Nougaro

 

 

 

Que devient la raison ?

        

        

 

 

Il y a peu, mes lecteurs assidus s’en souviennent, je divaguais sur le thème de la justesse.

        

À l’heure où le « n’importe quoi » envahit nos esprits ensemencés par le torrent médiatique omniprésent dans nos vies, je ne peux m’empêcher de m’alarmer et de vous faire part de mes réflexions angoissées devant cette perte de jugement qui semble être partagée par un grand nombre de mes concitoyens qui seraient enclins à confondre le vrai du faux, opinions et faits avérés. C’est le règne des « fakes news » traduites en français par « infox ».

        

Mais le véhicule le plus efficace, le plus virulent et nauséabond de ces fausses communications, est celui des réseaux dits « sociaux » qui permettent de répandre anonymement et en toute impunité, des insultes, des calomnies, du harcèlement quelquefois mortel et des théories farfelues de complotisme dans tous les domaines, informatifs, politiques ou historiques.

        

Les exemples de cette dérive contemporaine sont légions et je n’ai que l’embarras du choix dans cette démonstration.

 

La pandémie qui depuis plus de deux ans maintenant est le fait majeur qui mobilise et inquiète la terre entière, permet de donner libre cours aux interprétations les plus fantaisistes et mensongères à longueur d’articles et d’émissions audiovisuelles qui sont quotidiennes et envahissantes par leur universalité. Il y en a même qui la nient…

        

La virulence multiforme de ce virus opiniâtre est inédite, et laisse les « savants » et les chercheurs peu assurés dans leurs commentaires, et pour une fois sans certitudes avérées. Cela ouvre la voie à de multiples « délires » divulgués par des esprits dont l’anticonformisme est la base de leur raisonnement. L’un de ceux-ci s’est taillé une certaine notoriété en prétendant guérir avec un remède banal et en prédisant l’extinction de la maladie à court terme. Ses admirateurs sectaires dans leur avidité de croire ont le goût de prendre leur désir pour la réalité. Comme le dit Raphaël Enthoven, les contredire c’est bâillonner Cassandre .

        

Un autre sujet où la désinformation et l’aliénation font rage, c’est tout ce qui touche au phénomène de l’immigration qui sera inexorablement un fait de civilisation universel, non seulement politique mais aussi et surtout, engendré par le dérèglement climatique qui chassera des populations entières, victimes de la sécheresse ou de la montée des eaux, vers des terres habitables à défaut d’être accueillantes. La réponse à ce grave problème est-elle dans la construction de murs entre nations ? Combien de morts de froid ou de noyés faudra-t-il pour que ce que l’on appelle, sans savoir ce qu’elle représente, la Communauté Internationale, réagisse ?

        

La religion est, et sera toujours, un sujet qui préoccupe les hommes. L’extravagance a atteint ses limites avec ce Prix Nobel qui vient de publier un ouvrage où il prétend donner des « preuves scientifiques » de l’existence de Dieu. C’est la thèse revisitée du « Grand Horloger » qui serait à l’origine de l’Univers, aggravée par certains qui refusent le Darwinisme pour lui préférer cette absurdité du « Créationnisme ».

        

Le fait religieux, et le catholicisme en particulier, sans parler de ses déboires récents concernant la pédo-criminalité de certains de ses serviteurs, est un frein au progrès depuis des siècles, de Galilée à la répression de la libre pensée avec l’Inquisition, du retard qu’il a occasionné en médecine chirurgicale par sa phobie du sang à l’anti IVG qui a provoqué des drames comme en Pologne récemment. Il faut cependant reconnaître que les Dix Commandements sont à l’origine de la Déclaration universelle des Droits de l’homme qui fut un grand pas civilisationnel.

 

En matière d’entrave au modernisme, la Thora et le Coran ne sont pas en reste, sans parler des dérives de l’islamisme qui déteste et rejette les valeurs occidentales de

liberté, de justice et d’égalité entre les hommes et les femmes. Dernièrement l’esprit religieux vient de fausser le jugement du Conseil de l’Europe, infiltré par les Frères Musulmans, qui a financé la campagne « La liberté est dans le Hijab » !!!

        

Pour compléter ces quelques remarques sur les symptômes d’un certain dévoiement intellectuel, il faudra que je vous parle un jour du « wokisme » et de l’abolition des genres avec l’apparition du « iel »…

        

En cette période de cacophonie médiatique, de controverses stériles et de confusion mentale, essayons de raison garder et peut-être d’écouter calmement, comme dans la célèbre chanson… « le son du silence ».

 

        

Dudu


 

Halloween

 

 

 

Si la tradition continue d’être respectée dans son pays d’origine, l’Irlande, Halloween semble perdre de son attraction en France. La Toussaint est suffisamment triste sans qu’on y ajoute ces défilés morbides d’enfants déguisés en fantômes, sorcières, monstres et vampires qui viennent quémander aux portes en disant « Trick or treat ! », « des bonbons ou un sort ». 

De plus, on pourrait penser que depuis deux ans, cette fête horrifique se prolonge tout au long de l’année avec pour effigie, non plus une tête de citrouille évidée, mais une sphère rougeâtre couronnée de spicules en forme de trompes à qui on a donné le nom de coronavirus. Les irréductibles partisans de cette fête s’en inspireront peut-être. 

 

On a connu son cousin il y a quelques années responsable du SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) et on a su l’enrayer avec efficacité. Mais celui-ci est beaucoup plus vicieux et sait se défendre aux agressions médicamenteuses sensées le combattre en mutant très rapidement avec des variants de plus en plus agressifs et contaminants.

 

Chaque pays lutte avec des moyens et des philosophies contradictoires, selon que l’on veut protéger ou pas des populations et des générations différentes. Certains dirigeants devront sans doute se justifier devant l’histoire pour une gestion catastrophique de cette pandémie qui a fait des centaines de milliers de morts dans leur pays et de par le monde. 

 

Dans le pays de Pasteur, on ne manque pas d’opposantsaux vaccins dont les arguments ne peuvent tenir la route devant l’évidence de son efficacité. On n’a jamais vu dans l’histoire un vaccin aussi vite mis au point, avec des méthodes connues, vérifiées expérimentalement, et cela sur plus de quatre milliards d’individus ! Que leur faut-il de plus ? 

On sait que ce dévoiement intellectuel est malheureusement due à la politique qui fait dériver le plus élémentaire bon sens et pollue tout raisonnement rationnel.

 

Le Français est frondeur dans son ADN, et cela lui a sans doute permis d’avancer au cours des  siècles dans son histoire. Il est cependant dommage que cette attitude soit souvent accompagnée de conflits, d’actions violentes, et responsabled’un moral qui est l’un des plus pessimistes au monde. 

 

À ce propos, et sans vouloir polémiquer, je ne saurais vous recommander à nouveau la lecture du livre d’Hervé Le Bras, « Se sentir mal dans une France qui va bien ».

Il est probable qu’à défaut d’Hallowen, on voit de nouveau défiler, non point dans les rues, mais sur les ronds points, « des gilets jaunes ». 

 

Notre président a fait allusion aux « Gaulois réfractaires ». Le général de Gaulle en disait ceci : « Les Gaulois n’ont pas changé. Leurs chefs détestent obéir. Mais ils adorent discuter ».

Dudu


 

 

De la justesse


 

 

 

 

Avant toute chose, et pour répondre à la suggestion d’une de mes sympathiques lectrices qui m’a incité à disserter sur la justesse, je voudrais m’attacher à trouver les mots justes pour le faire, car comme le disait Camus, « mal nommer les choses ajoute au malheur du monde »

 

La justesse des mots et de leur interprétation sont des choses primordiales à défaut desquelles des conséquences désastreuses peuvent se déclencher. Dans l’histoire, une lecture fausse, une erreur de traduction, une formulation volontairement sibylline, comme le fut par exemple la dépêche d’Ems, entraîna la France dans la guerre de 1870, prémices de celle qui allait suivre en 1939. 

La planète ne survivra à un dérangement climatique apocalyptique que par la justesse des décisions internationalessur l’environnement que les dirigeants du monde auront sans doute bien du mal à prendre en toute lucidité et responsabilité.

 

Dans un autre domaine sur lequel et je reviens comme une obsession, les débordements verbaux de certains manifestants antivax et antipass m’exaspèrent en parlant de « dictature », de terrorisme d’état et autres balivernes faisant injustement référence à la dernière guerre. C’est d’autant plus inadmissible et choquant que cette époque a engendré pour le plus grand bien de l’humanité une catégorie de gens qu’on appelé « les Justes » qui devraient faire honte à ceux qui les déshonorent par leurs propos scandaleusement anachroniques et inconvenants.

 

On a la liberté de prendre le risque de tomber malade en ne prenant pas les précautions recommandées, mais elle s’arrête quand elle met en danger la santé des autres. Certains arguments faussement libertaires ne sonnent pas justes. Il faudra sans doute beaucoup de temps et de polémiques pour reconnaître un jour la justesse des mesures prises pour enrayer la pandémie qui ravage les 5 continents.

 

Je vais faire une tentative d’analyse de ce vaste sujet qu’est la justesse en prenant justement comme support, (pourquoi pas ?) « Les Jeux Olympiques de Tokyo » qui me permettront d’illustrer un peu la subtilité de ce concept, à ne pas confondre, avec celui de justice qui viendra pourtant souvent compléter la notion de vérité.

 

Pour faire une première différence entre justesse et justice, je prends l’exemple ironique de Calimero lorsqu’il dit « C’est vraiment trop inzuste » en zézayant, il se plaint d’une injustice, victime dérisoire du syndrome de la persécution, un peu comme les manifestants ci-dessus mentionnés.

Une première approche de ce qu’est la justesse, c’est de dire qu’une chose est exacte, conforme à ce qu’elle doit être, qu’elle est juste. Le contraire du juste, au sens de la justesse, n’est pas l’injuste, mais le faux. Si je prends l’exemple du sport, l’injuste et l’inexact sont principalement illustrés par le dopage. Les résultats et le palmarès d’un conçurent dopé sont évidemment irrecevables par rapport à ses concurrents sains, et la sanction de justice sera de l’éliminer. 

 

Une deuxième manière d’aborder la notion de justesse est de dire qu’une chose est faite avec exactitude, précision, sans faute ni écart. Les gestes de tous les sportifs, qu’ils soient gymnastes, plongeurs de haut vol, athlètes ou équipiers d’un sport collectif, doivent être exécutés avec précision, rigueur et régularité pour être efficaces, engendrant souvent une harmonie visuelle comme celle que donne, par exemple, un saut à la perche réussi, l’envol d’une gymnase au cheval d’arçon. Tir à l’arc et aux armes à feu, prises de judo et autres approches des sports de combat demandent de la justesse, de la dextérité et de l’adresse.

On retrouve  bien évidement cette notion dans tous les gestes des artisans chevronnés dont les éléments constitutifs d’une réalisation se doivent d’être « ajustés ». Il en est de même chez les artistes qui réalisent des œuvres d’art nepermettant pas l’approximation, encore que certaines œuvresde cet art, dit contemporain, permettent d’en douter. Par contre, un chanteur se doit de chanter avec justesse, un musicien d’orchestre de jouer juste, un acteur de donner de l’authenticité à ses personnages par sa justesse d’interprétation. 

 

La justesse n’est pas quelque chose qui se constate mais qui se reconnaît. La justesse d’un raisonnement s’apprécie  au résultat qu’il engendre. Ce peut–être la qualité de choses qui se rapportent l'une à l'autre avec une grande exactitude, comme la répétition des mêmes causes qui engendrent les mêmes effets, le passage d’un témoin à la course de vitessepar équipes, la concordance d’un duo vocal ou encore la simultanéité des mouvements de la natation ou des plongeons synchronisés, de la gymnastique rythmique, etc.

Tomber juste, c’est en effet tomber exactement là où il fallait, quand il fallait, au bon moment, à point nommé ou « à pic » comme on dit. Pour insister sur les Jeux Olympiques, on ne peut pas dire que la Covid 19 soit tombée au bon moment, pour engendrer une inexactitude de date en parlant des jeux de Tokyo 2020 qui se déroulent en 2021. Ce décalage dans le temps n’a pas empêché ceux-ci de se dérouler avec juste que qu’il faut d’enthousiasme et d’émotion devant des performances tout juste époustouflantes, avec des records olympiques justement homologués, avec cependant quelques uns réalisés « de justesse » ! Ça n’est que justice que de le reconnaître et d’attendre avec impatience que ces jeux viennent à Paris justement !

 

En attendant, j’ai le sentiment qu’il serait juste que les Talibans participent aux Jeux paralympiques compte tenu de leur handicap mental !

Une citation pour finir : « Celui qui ne veut agir et parler qu'avec justesse finit par ne rien faire du tout. » (Friedrich Nietzsche).

Jean-Guy


 

 

Du doute

 

 

J’ai des doutes sur la pertinence d’écrire sur le doute.

 

Ce sentiment ordinaire, quotidien, universel et récurent peut s’analyser à différents niveaux dont le plus élevé fait référence à la philosophie. 

On parle alors du doute cartésien qui pourra piquer l’intérêt de mes amis lecteurs intellectuels ou non.

 

Le doute ordinaire est l’expression d’un sentiment d’incertitude, tant sur l’évènementiel que sur les personnes. Il est fréquent, et c’est un état naturel de l’esprit qui s’interroge, quisurgit spontanément, et a plusieurs significations selon que l’on emploie les formules, « j’en doute », marquant un soupçon concernant l’existence ou la réalisation d’un fait, ou encore, « je doute de lui » hésitation sur la conduite à tenir face à quelqu’un que l’on ne connaît pas bien, ou « je m’en doute » qui est plutôt une affirmation d’acceptation raisonnée 

 

Douter est une marque d’intelligence, car cela demande de la réflexion, une certaine capacité d’analyse avant une prise de décision. On oppose au doute ordinaire « la foi du charbonnier »,qui est une expression d’origine religieuse exprimant le fait d’avoir une conviction absolue sans aucun support rationnel. 

 

Nous avons à l’heure actuelle à propos du vaccin anti covid, un « front du refus » qui conteste la pertinence et de lalégitimité à obliger les gens à se faire vacciner. Les arguments scientifiques sont mis en doute ainsi que la compétence des chercheurs et des médecins, et en fond de sauce, une opposition latente à toutes formes de pouvoir. La peur le dispute à la mauvaise foi. Craindre des effets  secondaires hypothétiques à long terme, en prenant le risque d’une contamination invalidante immédiate, me semble être une attitude totalement irrationnelle et irresponsable. Non seulement ils doutent, mais ils redoutent !

 

De plus, vouloir  comparer ces décisions de salut public à une coercition insupportable exercée durant la dernière guerre mondiale est inepte et même obscène. Probablement le fait de gens qui « ne doutent de rien », persuadés qu’ils détiennent la vérité vraie !

Pour élever le débat, évoquons les Sceptiques qui étaient des philosophes qui pensaient, non pas que la vérité était inaccessible, mais qu’on n’était jamais sûr de l’avoir atteint.  « Que sais-je ? » se demandait ainsi Montaigne, l’une des grandes figures du scepticisme de la Renaissance. 

Loin d’envisager le doute comme un renoncement définitif à la vérité, Descartes oppose ainsi au doute négatif des sceptiques, ce que l’on a appelé le doute méthodique. C’est l’attitude du sujet pensant qui considère tout jugement sur tout objet de connaissance comme douteux afin de tendre vers la plus grande certitude possible, la certitude première étant celle du sujet pensant lui-même. Cela amène notre philosophe à exprimer cette vérité par la formule, « Cogito ergo sum ». 

Ainsi, douter ce n’est pas renoncer à la vérité mais entreprendre une démarche pour la trouver. 

 

Juridiquement, un accusé dont on ne peut démontrer la culpabilité faute de preuves, est innocenté au « bénéfice du doute ».

 

Il est des proverbes qui affirment les bienfaits du doute : « Le doute est le commencement de la sagesse », ou encore « Dans le doute abstiens-toi ! »Pourtant j’ai des doutes sur la bonté innée de l’homme selon Rousseau. J’ai des doutes sur sa capacité à lutter contre le dérèglement climatique. J’ai des doutes sur sa volonté à vouloir vivre en paix. J’ai des doutes sur l’utilité du tourisme spatial pour promouvoir les loisirs pour tous. J’ai des doutes quant à la disparition des états totalitaires. J’ai des doutes sur une diminution à long terme des inégalités sociales. J’ai des doutes sur l’évolution de l’intelligence humaine en regard de l’intelligence artificielle. J’ai des doutes sur le pouvoir des médiums à communiquer avec l’au-delà En matière de sport, toutes performances hors normes suscitent le soupçon de fraude par le dopage, et le doute s’installe quant à l’honnêteté de leurs réalisations.

Vous pouvez allonger la liste au point de s’interroger sur le moyen de vivre sans douter. 

On ne peut parler du doute sans évoquer « le doute religieux »qui est une incertitude sur l’existence  de Dieu et qui sera le fondement du « pari de Pascal » : si Dieu n’existe pas, le croyant et le non-croyant ne perdent rien. Par contre, si Dieu existe, le croyant gagne le paradis tandis que le non-croyant est enfermé en enfer pour l'éternité.

 

On aurait pu trouver dans la religion une sorte de conclusion sur le doute en évoquant le comportement de l’apôtre « Thomasl’incrédule » qui ne croyait que ce qu’il voyait. Or, depuis quelque temps maintenant on est confronté à des phénomènes inédits qui se manifestent sous la forme de « fakes news », traduit en français par « informations fallacieuses », et qui sont principalement transmises par ce qu’on appelle « les réseaux sociaux », ou encore la falsification des images par des manipulations informatiques. On ne peut plus croire avec certitude, ni ce qu’on lit, ni ce qu’on entend, ni ce que l’on voit, et le doute est un moyen de se protéger des mensonges et autres délires « complotistes » que des firmes internationales malveillantes sont chargées de concevoir et de diffuser dans le monde pour le déstabiliser dans la confusion et le chaos.

Pourtant, par rapport à l’autorité rationnelle des faits avérés, il y a dans le doute une notion de possible, une part de rêverie et d’imagination qui donne à la vie une dimension poétique et exaltante que nous devons entretenir pour ne pas rester trop «raisonnable », matérialiste, trop plein de certitudes décevantes. 

Sans aucun doute, cet essai vous fera douter de la justesse de mes réflexions. 

 

Dudu


 

De l’attente

 

 

 

Dans une vie on est inévitablement confronté à un épisode d’attente.


Dans notre monde du numérique, le citoyen informatisé ne supporte plus l’attente, considérée comme une perte inadmissible de temps. La technologie s’efforce de lui donner satisfaction en inventant des moyens de communiquer, des ordinateurs, des tablettes, des Smartphones de plus en plus performants, et la 5G ou la fibre optique ne seront sans doute pas suffisantes pour assouvir sa fébrilité addictive.  Est-ce que l’exigence du « tout tout de suite » est un progrès dans la construction de soi et dans la recherche du bonheur, je n’en suis pas persuadé. 

 

L’attente est une expérience qui peut nous entraîner vers l’euphorie la plus gratifiante ou au contraire être un moment de grande angoisse.

 

La plus courante est celle qui concerne notre santé lorsque nous attendons le verdict d’un examen biologique ou radiologique, et que nous sommes à nous ronger les sangs dans la salle d’attente (la bien nommée !) du praticien qui nous suit. Dans ces moments là, l’imagination est notre plus grande ennemie, car elle échafaude des scénarios le plus souvent pessimistes, dont l’issue est rarement heureuse. C’est sans doute une sorte d’autodéfense qui nous met en condition pour entendre une sentence redoutée ou qui, au contraire, en se préparant au pire, se ménage une bonne surprise. 

 

Puisque nous sommes dans le domaine médical, je ne peux que constater, en le déplorant, que les soignants dans leur ensemble, probablement débordés de leur côté, ne font pas grand cas de l’emploi du temps de leur patientelle en abusant des retards dans leurs rendez-vous, ce qui multiplie les temps d’attente de celle-ci dans leurs consultations, et explique sans doute cette condition de « patients »  impatients. 

 

Hospitalisé, le malade est allongé sur un brancard dans le couloir d’un service chirurgical dans l’attente d’une anesthésie pour une opération du cœur, de la pose d’une prothèse ou tout autre intervention. Le va et vient des infirmières qui frôlent sa couche sans le voir, ne contribue pas à apaiser son appréhension. C’est un grand moment de solitude.


Cette attente est quelquefois justifiée par des exigences naturelles, et l’image la plus caricaturale de l’homme stressé, est sans doute celle du papa que l’on a éloigné de sa parturiente épouse, attendant dans l’angoisse la venue de leur premier enfant. Cette attente-là est le plus souvent récompensée par le bonheur d’entendre un premier vagissement, annonciateur de ceux qui perturberont les nuits des nouveaux parents.

 

L’attente des résultats d’examen pour le potache est plutôt oppressante, comme l’est celle de son bulletin d’embauche pour l’ouvrier. 

 

Au restaurant notre tolérance de l’attente est proportionnelle à la notoriété de celui-ci. 

 

Notre attente de la fin de la pandémie nous semble interminable.

 

Chez les croyants, l’attente est vécue différemment selon qu’ils attendent un Messie ou redoutent l’Apocalypse.

 

Plus pénible à évoquer est l’attente des victimes aux mains de leurs bourreaux qui s’en servent comme d’un raffinement supplémentaire pour créer de l ‘angoisse chez celui qu’il veulent faire avouer ou châtier par la torture. Le tortionnaire n’a pas d’horaire, sauf à faire durer la terreur, et après une première séance d’atrocités qui a laissé pantoise sa victime, il laisse passer de longues minutes, des heures, voire des jours, avant de s’en approcher à nouveau. Sur son lit de souffrance le malheureux attend dans l’inquiétude et essaie de se préparer à de nouveaux tourments, à supporter l’insupportable. Il faut saluer le courage de ceux qui ne flanchent pas, à l’image d’un Jean Moulin, et de  bien d’autres, ou la lucidité résignée d’un Damien le régicide, qui avant d’être supplicié aurait dit : « la journée va être rude ! ».

 

Heureusement il est des attentes sources de contentement. Celle du futur papa que j’évoquais plus haut peut également être évoquée comme positive ; ne dit-on pas l’attente d’un «heureux événement » ?  Pour madame, se représenter la montre ou le collier que son mari lui a promis pour son anniversaire est un moment d’attente agréable, comme pour monsieur qui guette la livraison de la voiture de ses rêves. 

 

Les joueurs  se servent de l’attente pour générer des émotions fortes. La Loterie Nationale, le Tiercé et les jeux de hasard des casinos, leur procurent des poussées de dopamine, cette hormone qui allume dans le cerveau les circuits de récompense. 

 

Mais il en est d’autres qui remontent à l’enfance comme l’attente de  la venue du Père Noël, de celle de retrouver ses parents après une longue absence, et celle, contemporaine, de pouvoir enfin embrasser ses grands-parents confinés depuis de longs mois par la Covid. L’espoir optimiste est la condition

 

impérative pour une attente heureuse. 


À propos d’attente heureuse, on peut citer malicieusement cette boutade de Georges Clémenceau : « le meilleur moment de l’amour, c’est quand on monte l’escalier ».

 

Dudu  

 

À la recherche du latin perdu

 

 

            Mes « humanités », comme on appelait autrefois ces années d’études de la 6e au  bac, on duré 9 ans au lieu de 7 en raison du latin que j’avais du mal à maîtriser dans cette filière classique. Je pense que la scientifique se serait déroulée de la même façon avec mon « analphabétisme numérique ». Une version, étudiée la veille de l’examen, m’a évité de tripler ma première.

            Pourtant je ne regrette pas ce parcours laborieux qui m’a initié (avec peine il est vrai !) à la subtilité du latin qui est à l’origine de bien des langues occidentales, italien, espagnol, roumain,  occitan,  portugais, français, leur donnant une sonorité plus ou moins reconnaissable à leurs racines communes en modulant les accentuations. J’aime ces Québécois qui s’obstinent à préserver le parler de leurs ancêtres provinciaux, ces « maudits Français » !

            Il me revient en tête une phrase célèbre tirée des « Catilinaires «  de Cicéron : « Qousque tandem, Catilina, abutere patientia nostra » que même des non latinistes pourront traduire. C’est confirmer que nous aussi, nous avons été nourris au lait de la louve de Romulus et Remus.

            Et comme la mémoire est ainsi faite de bribes résurgentes, comme de petits nuages dans un ciel bleu,  me vient à l’esprit une phrase en espagnol appris en deuxième langue  après l’anglais : « Te conozco, bacalao, aunque vengas disfrazado ». C’est déjà un peu plus ardu à traduire, mais elle est couramment employée en Occitanie pour dire que quelqu’un se paye votre tête.

            Après toutes ces années je ne parle correctement aucune de ces trois langues, ce qui, en dehors de ma « cancritude », constitue sans doute un échec patent de la pédagogie linguistique à l’école. Que peut-on tirer utilement parlant, à part une curiosité historique  ou une prétention à l’érudition, de l’étude des œuvres  de Cicéron, Sénèque ou César, de Shakespeare et Cervantes ? C’est l’italien que je maîtrise le mieux après des cours du soir suivis durant ma vie d’adulte…

            De nos jours, le latin, qualifié de langue morte, a été longtemps un langage destiné à enjoliver la messe avec tout un répertoire repris en chœur par les fidèles qui n’en comprenaient pas un mot des antiennes liturgiques, entonnant à pleins poumons des « Ora pro nobis » ou «  Gloria in excelsis deo ! », et depuis une réforme de soi-disant modernité, comme le chantait Brassens. « Sans le latin, sans le latin, la messe nous emmerde ! »

            En écoutant certaines femmes et hommes publics, politiciens ou journalistes, je me dis que notre belle langue devrait retrouver quelquefois les fondamentaux de son origine latine, ou grec,  lui donnant toute ses nuances et ses résonances, nous permettant de traduire des mots usuels en reconnaissant leurs radicaux, leurs préfixes, leurs suffixes qui en  constituent la formation. . Ainsi « équidé» qui vient de equus, cheval ; « apiculture », d’apis, abeille, « gynécologue », de gyno, femme, etc.  « Incultus » veut dire « en friche » !

            Je ne résiste pas à vous rapporter une phrase d’une député dont je tairai le nom, « On s’est lancés en roockies, on a débarqué sans connaître les codes ni le fonctionnement… On a tenu 35 heures de stream en se relayant, avec au total 1000 followers  et 5720 viewers uniques »… en français dans le texte !

            Je préfère citer Roger Martin du Gard, qui est à mes yeux un grand écrivain, semblable à un maitre verrier choisissant et agençant méticuleusement les mots de la langue de Molière, comme les éclats de verre pour un vitrail, et qui écrivait : « La vie serait impossible si l’on se souvenait de tout. Le tout est de choisir ce que l’on doit oublier ». Ou encore, « Le problème de la patrie n’est peut-être au fond, qu’un problème de langage. Où qu’il soit, où qu’il aille, l’homme continue à penser avec les mots, avec la syntaxe de son pays ».

                C’est avec ces mots et cette syntaxe bien français (le masculin l’emporte avant la mode de « l’inclusive language » !) que je vous transmets mon appétence et mon amour pour ma langue maternelle : « Sermo patrius ! »

Dudu


Éloge de la nuance


 

 

Pour peu que l’on s’intéresse à l’actualité et aux médias qui se chargent de la transmettre et de la commenter, de quoi peut-on s’étonner en dehors de « l’outrance » qui y règne. 

Cette exagération des attitudes et des propos qui l’accompagnent est partout, envahissant tous les domaines de la vie publique et sociale, les protagonistes de celle-ci ne faisant aucun cas de l’avertissement de Talleyrand qui disait « Tout  ce qui est excessif est insignifiant ». 

La  caricature de cette dérive nous est donnée par les titres racoleurs et simplistes des journaux de tous bords et par les chaînes d’information continue où des journalistes patentés s’adonnent  à des joutes oratoires aussi vaines que bruyantes,le degré des décibels émis étant inversement proportionnel à la médiocrité des arguments. 

L’un de ceux-ci est particulièrement répandu par les opposants farouches du chef de l’État qui ne démordent pas de l’idée que les mesures entreprises pour lutter contre la pandémie sont moins sanitaires que politiques. Une telle assertion est tellement polémique qu’elle suscite le tumulte ci-dessus cité, sans qu’aucune preuve avérée puisse entraîner une adhésion totale des partis. Des spécialistes de la contradiction systématique et de l’outrance, sont invités sur les plateaux télévisés, pour engager des joutes verbales qui feront le « buzz » et booster l’audimat. Il n’en ressort rien de constructif. 

Depuis plus d’un an, il n’y a pas un jour, pas une heure,sans qu’on nous « informe » sur les derniers ravages de la Covid-19, et sur les initiatives prises - à titre provisoire – pour essayer de l’enrayer. C’est un sujet très préoccupant en effet,et il est légitime que chacun y réfléchisse et le commente, en acceptant ou non les fameux « gestes barrière » et d’hygiène recommandés par le  Ministère de la Santé, sachant que ceux-ci ne sont pas uniquement une protection individuelle, mais aussi et surtout, un moyen d’éviter de contaminer les autres. 

Mais n’entend–t-on pas à ce sujet une surenchère sur ce que certains appellent une « dictature sanitaire » ? N’y-t-il pas là une confusion mentale qui décrédibilise ces auteurs qui veulent ignorer que les dictatures ne « restreignent » pas les libertés mais les « suppriment ». 

« Dedans avec les miens, dehors en citoyens » est-ce une maxime sortie du « Petit Livre Rouge « ?

La vaccination est le nouveau sujet de critiques au sein des commentateurs avisés - ou pas. Ne pas donner de perspective d’espoir pour sortir de cette mauvaise passe est considéré comme anxiogène par certains, mais donner un calendrier précis des injections prévues par catégories d’âge, ne rassure et ne convainc pas plus. Il y a des « antivax »enragés que l’on estime à environ 30% des Français. C’est vraiment beaucoup pour le pays de Pasteur, inventeur de la vaccination. La polémique sur l’Astra Zeneca ne facilite pas les choses il est vrai, pas plus que celle sur la fameuse chloroquine d’un certain professeur marseillais. Mais il faudrait sans doute un peu plus de modération, de raisonnement et d’honnêteté chez ceux qui ne peuvent nier que le vaccin a éradiqué des maladies mortelles comme la tuberculose, la variole, le paludisme, la diphtérie, la coqueluche, la rougeole et bien d’autres

On dit que la France a la chance d’avoir 60 millions de virologues !

Pour rester dans l’actualité, n’y a-t-il pas également outrance chez certains élus se réclamant de l’écologie, de vouloir supprimer le rêve d’Icare chez les enfants, ainsi que les arbres de Noël et le Tour de France ? L’écologie punitive n’a aucune chance de susciter l’adhésion de nos concitoyens qui ont déjà du mal à respecter un tant soit peu la nature, par exemple en ne jetant pas leurs plastiques, leurs cannettes ou leurs masques dans les rues. 

«  Quand les hommes sont fous, le bon sens leur fait mal à la tête » : Alfred de Vigny

 

Dudu

 

État d’âme

 

 

 

            En cette fin d’hiver, alors que le printemps nous fait des clins d’œil  avec des journées ensoleillées aux températures au dessus de la moyenne des saisons, entrecoupées d’autres journées moins clémentes, venteuses, voire carrément glacées, qui n’incitent pas à sortir, il me vient à l’esprit un verbe qui pourrait décrire mon état  général : je m’étiole !

            Plus souvent employé pour désigner l’état de dépérissement d’une plante, puis-je me comparer à un végétal pour parler de ce « coup de mou » passager sans doute provoqué par cette période de confinement  qui entraîne une certaine angoissante solitude et nous isole les uns des autres ?

            Que dit le dictionnaire à propos de ce mot ?

« Se dégrader en perdant toute énergie, toute vitalité de manière alarmante pour devenir fragile et devenir souffreteux »

 

            Me dégrader, ça je veux bien l’admettre et je le constate au fur et à mesure que les années s’accumulent, et cela malgré des efforts pour garder un semblant de forme physique et des facultés intellectuelles les plus  convenables possibles.

            Pour l’énergie, si elle est passablement entamée  en cette période de confinement et de couvre feu imposés, elle ne m’a pas complètement abandonné, me permettant de m’adonner à mes hobbies habituels de marche, de golf, d’écriture, de lecture et de peinture.

            Quant à la vitalité, c’est peut-être là que je  pourrais sentir une baisse d’intensité, qui sans être alarmante,  me donne le sentiment de me fragiliser sans pourtant aller jusqu’à être souffreteux.

            N’ai-je pas supporté sans problème ma vaccination antivirale ?

            Je ne crois pas être seul  à éprouver ce malaise saisonnier, assez récurrent chaque  année en  cette période  post hivernale qui voit la nature s’éveiller lentement avant l’explosion du « sacre du printemps », qui, nous l’espérons, nous permettra de revenir à une vie  dite « normale ». Mais voilà que pour la deuxième année consécutive, en mars, ce mal-être domestique accentue sa pression avec des sentiments de peur, de lassitude et d’incertitude sur notre avenir sanitaire, social et économique. Les sondages affirment que le moral des Français, et en particulier de ses étudiants, est au plus bas.

            Pour ma part, je m’étiole peut-être, mais je garde le moral en essayant de relativiser et de comparer le malheur des défavorisés et des peuples opprimés et démunis de tout.

            Cependant, dans ce contexte déprimant, ne doit-on pas se réjouir de voir ces mêmes « Gaulois réfractaires »  ne pas renoncer à leur tradition contestataire de polémiques  médiatiques, d’agitation et d’appel à la révolte. ? Serait-ce une parade à « l’étiolement » ?

            Par contre, peut-on accuser le manque d’exercice physique, de compétitions sportives et  de fréquentation des salles obscures, pour tenter d’expliquer le comportement révoltant d’une jeunesse marginale qui fait régner dans des quartiers  pas forcement défavorisés, un regain de violence  meurtrière qui fait dire à la Presse que nous vivons un moment de dérèglement moral qui pourrait s’apparenter à celui décrit dans le film de Kubrick « Orange Mécanique » ? Je ne le crois pas, mais reste très inquiet devant cette précocité dans le crime, cette banalité de la violence, cette barbarie d’un autre âge où l’on n’accorde plus aucune  valeur à la vie humaine.

            Il faut que nos dirigeants se penchent aussi sur ce douloureux problème en plus de celui que pose les effets dévastateurs de la Covid qui impose des mesures contraignantes et pénibles pour chaque citoyen, et qui sont systématiquement critiquées au rythme de leurs annonces  officielles hebdomadaires, voire  journalières. Le gouvernement semble, avec calme et détermination, poursuivre sa ligne de conduite qui supporte la comparaison avec celle des autres pays  en se référant au mot de Talleyrand : « Quand je m'observe je m'inquiète, quand je me compare je me rassure. »

            Quand je regarde les jonquilles  de mon jardin et les feuilles vigoureuses qui annoncent les tulipes du printemps qui sont loin de s’étioler, je ne peux qu’être positif à mon tour et avoir foi en l’avenir, avoir de l’espoir et vous souhaiter d‘y croire avec moi.

Dudu

 

Rêverie d’un jardinier amateur

         

 

 Ça y est ! Je me suis adonné à l’un de mes passe-temps favori, lequel n’a lieu qu’une fois par an

J’ai reçu, comme tous les ans à la même époque, mes 20 sachets de graines de la SAJA (Société des Amateurs de Jardin Alpin) que j’avais commandés en septembre. Il s’agit d’un travail minutieux de contrôle des graines numérotées pour les identifier et de leur restituer leur nom scientifique au moyen d’un répertoire, tant sur les sachets eux-mêmes que sur les étiquettes qui serviront de repère sur les pots de semis. Parallèlement je note sur un cahier spécial, qui doit contenir à l’heure actuelle plus de  300 noms de plantes, le nom latin des nouvelles, avec leurs caractéristiques spécifiques de sol, d’exposition, de hauteur, de couleur et de date de floraison.

Ce travail préliminaire accompli, il reste à préparer un substrat spécial, léger, aéré et riche qui va recevoir les graines semées à l’aide d’un semoir calibré. La vingtaine de pots remplis de cette terre humidifiée reçoit un échantillon dûment répertorié des précieuses graines sélectionnées et distribuées par d’autres membres de l’Association et qui proviennent de leur jardin.

J’ai essayé plusieurs techniques pour une pousse sécurisée, dans une pièce de la maison, dans  une serre froide ou chauffée, pour ne retenir depuis ces dernières années qu’une  exposition à l’air libre qui alterne gel et réchauffement comme dans la nature. De toutes façons, chez moi, quel que soit le mode, il faut savoir qu’environ la moitié de ces graines, pour diverses raisons inexplicables, lèveront. Certaines ont perdu leur pouvoir de germination, mais pas que !

            Mais quelques temps plus tard, je ne peux décrire la joie, l’émotion, le plaisir que j’éprouve à la vue de l’éclosion de ces plantules vertes, de bonne volonté, si menues, si fragiles, porteuses d’espoir de voir se développer la plante que j’ai choisie pour sa forme, sa beauté ou sa rareté, et qui fera l’orgueil de ma rocaille.

Il y a encore un long chemin semé d’embûches avant d’en arriver là. La croissance de ces plantes de montagne, que nous, gens de la plaine,  nous efforçons d’acclimater dans un environnement contre-nature, est affaire de spécialistes qui demande beaucoup de précautions et de soins. Je suis loin d’en être un, et je n’ai que mon obstination à renouveler l’expérience pour persévérer dans l’échec. Depuis que je cultive ces plantes délicates, il ne m’en reste à peu près qu’un dixième qui végète au milieu des cailloux.

Aussi, je sais me contenter de ce plaisir éphémère que constitue l’éclosion d’un Edelweiss, d’une Gentiane,  d’une Campanule ou d’un Saxifrage et de bien d’autres. J’ai l’impression d’être à l’origine du monde en participant à donner la vie ! Après, advienne que pourra !

Il est vrai que quand j’étais petit, on me parlait d’une graine plus facile à planter qui donnait soit des choux, soit des roses d’où sortait un petit garçon ou une petite fille…

Je tenais à vous faire partager ce petit moment de bonheur simple qui donne du charme à la vie… de retraité.  Et vous que vous est-il arrivé d’heureux aujourd’hui ?

 

Dudu


 

Effet secondaire

 

 

 

Mon chien ne tenait plus en place depuis maintenant 3 jours, 3 jours au cours desquels nous n’avions pas pu faire notre promenade bi-journalière. Même l’alinéa 8 de « l’attestation de déplacement dérogatoire du couvre-feu » qui permettait les« déplacements brefs, dans un rayon maximal d’un kilomètre autour du domicile pour les besoins des animaux de compagnie »venait d’être abrogé. Depuis trois mois maintenant, une sortie unique dans la semaine m’avait permis jusqu’ici de nous ravitailler en produits dits de « première nécessité », et cela constituait le seul moment où je pouvais un peu me dégourdir les jambes, et croiser mes semblables silencieux, masqués et méconnaissables qui déambulaient dans les rues comme des zombies.

Cette injonction impérative de « rester chez soi » était l’objet de polémiques violentes et ininterrompues  dans les médias et sur les fameux « réseaux sociaux » où les anonymes laissaient libre cours à leurs débauches numériques, pleines de défoulements injurieux et morbides. Des manifestations  d’opposants en mal de défoulement avaient  régulièrement lieu dans les rues des grandes villes, occasionnant des blessés et des arrestations. On déplora même des assassinats parmi les employés de Pôle Emploi,perpétrés par un cadre licencié rendu fou par le chômage. Des étudiants déprimés par la solitude et le travail « en ligne » éreintant, se suicidaient par dizaines. Les Français, comme « 66 millions de procureurs » accusaient  leurs dirigeants d’incurie, face à un phénomène sanitaire interplanétaire inédit dont personne(à part  de « beaux esprits » spécialistes de la polémique et de la contradiction stérile) ne pouvait se vanter de connaître la solution pour le résoudre. La vie quotidienne était réglée par des injonctions venues d’en haut qui étaient fluctuantes et souvent contradictoires, au gré des « facéties » de ce foutu virus décidément très ingénieux et carrément primesautier. 

On pouvait distinguer deux catégories de Français. Les « villotiers » comme les appelait Gaston Couté, et les ruraux. Certains des premiers avaient la chance de posséder une ou plusieurs résidences secondaires en province dans lesquels ils pouvaient se retrancher pour éviter un confinement étouffant. D’autres, les plus nombreux, n’avaient qu’un espace vital très restreint,  où devait s’entasser leurs familles nombreuses peu habituées à vivre ensemble, comme emprisonnées. On déplorait de nombreux drames domestiques où la discorde et la violence prenaient des proportions inédites. Les femmes et les enfants en étaient les premières victimes. Ce phénomène était plus rare dans les petites villes et villages, où la plupart des habitants possédaient un jardin, si minime fût-il, qui permettait de prendre de la distance, de « prendre l’air » et d’admirer la nature. 

C’est ce que j’étais en train de faire en caressant mon chien sur ma terrasse, assis sur un fauteuil en rotin, un verre à la main et un cigare aux lèvres. Je connaissais chaque massif et chaque pierrede mon jardin de rocaille, et je m’émerveillais de la voir se transformer tout au cours de l’année, selon les saisons, en déclinant immuablement ses couleurs du blanc des  Perce-neige,au jaune des Narcisses, au violet des Cyclamen, au bleu des Gentianes jusqu‘à l’explosion  symphonique colorée du printemps. Mon attention fut attirée par la forme inhabituelle des Primevères qui me semblaient beaucoup plus grosses  que d’habitude et dont les couleurs étaient altérées  dans un gris malsain et inquiétant. Les pousses de Tulipes me paraissaient exagérément importantes et grisâtres elles aussi. Je regardais avec stupeur les poissons rouges  de mon bassin sauter en l’air  en faisant des cabrioles dignes de celles que font les cétacés euphoriques en pleine mer. Ils me paraissaient également plus gros en cette sortie d’hiver où ils avaient vécu sous la glace.  Mon chien lui-même avait un comportement que je ne lui connaissais pas, grognant et tournant en rond sur place comme trouver sa place sur un coussin imaginaire.

Très intrigué, j’appelai mon épouse pour lui faire remarquer ces changements inquiétants dans mon habituel et confortable environnement. Elle m’assura qu’elle ne voyait rien de ce que je venais de décrire, et, incommodée par la fumée de mon cigare, elle rentra dans la maison. Le chien la suivit. 

Resté seul sur ma terrasse, je levai les yeux vers le ciel bleu azur juste pollué par un nuage en forme de Coronnavirus qui semblait me défier. Je me rappelai alors que je venais de me faire vacciner, et que mes hallucinations pouvaient être un éventuel effet secondaire non décrit par la Science, que je devrais peut-être signaler, quitte à passer pour un doux illuminé. 

Je n’en ai rien fait, et je vous prends pour seuls confidents, sachant que je n’ai pas de chien !

Prenez soin de vous ! 

Dudu

 


 

La non formulation de vœux (partie 1)

 

 

 

 

Amis, de grâce ne montrons

Pas pour ce nouveau réveillon

Un air revêche

Tant d’années se sont passées

Où nous avons tous essayé

D’être de mèche…

 

J’ai l’honneur fou

De ne pas vous souhaiter l’an neuf

N’exprimons pas

Comme à chaque fois

De nouveaux bluffs

 

Laissons le champs libre aux oiseaux

Nous serons de nouveau prisonniers sur parole

Au diable les optimistes vœux

Et tous ces beaux souhaits heureux 

Qui tous s’envolent

 

J’ai l’honneur fou

De ne pas vous souhaiter l’an neuf

N’exprimons pas

Comme à chaque fois

De nouveaux bluffs 

 

Je me souviens que tout petit

On me disait que dans la nuit

Le Père Noël

Me déposerait des cadeaux 

Des chocolats et des gâteaux 

En ribambelle

 

J’ai l’honneur fou

De ne pas vous souhaiter l’an neuf

N’exprimons pas

Comme à chaque fois

De nouveaux bluffs 

 

Et quand je suis devenu grand

À l’âge où l’on fait un bilan

Un inventaire

J’ai côtoyé bien des humains

Parmi lesquels quelques gens bien 

Et leur contraire

 

De ne pas vous souhaiter l’an neuf

N’exprimons pas

Comme à chaque fois

De nouveaux bluffs 

 

Maintenant je suis en retraite

Je suis pourtant toujours en quête

D’un avenir

Qui serait plus ou moins radieux

Où les hommes seraient heureux

Plein de plaisir

 

 


 

 

La non formulation de vœux (partie 2)

 

 

 

 

J’ai l’honneur fou

De ne pas vous souhaiter l’an neuf

N’exprimons pas

Comme à chaque fois

De nouveaux bluffs 

 

Or cette année qu’est-ce que j’ai vu ?

De la violence plein les rues

Des gilets jaunes

Une pléthore de revendications

Une envie de révolution

Dans l’hexagone                                                                                                                                                                                                                                                                    

 

J’ai l’honneur fou

De ne pas vous souhaiter l’an neuf

N’exprimons pas

Comme à chaque fois

De nouveaux bluffs 

 

On dit ce siècle spirituel

Il est pourtant irrationnel

Et régressif

Voir la montée de l’intégrisme

Et du plus noir obscurantisme

Très agressif

 

J’ai l’honneur fou

De ne pas vous souhaiter l’an neuf

N’exprimons pas

Comme à chaque fois

De nouveaux bluffs 

 

Il ne manquait plus qu’un virus

Pour aggraver le processus

Des avanies

Bouleverser la vie des gens

Les obliger au confinement

Gâcher l’envie

 

J’ai l’honneur fou

De ne pas vous souhaiter l’an neuf

N’exprimons pas

Comme à chaque fois

De nouveaux bluffs 

 

D’avoir souhaité une bonne année

À tous ceux que l’on aimait

Et d’être heureux 

Ça n’a pas vraiment réussi

Et c’est pour ça que je dis 

Année sans vœux 

 

J’ai l’honneur fou

De ne pas vous souhaiter l’an neuf

N’exprimons pas

Comme à chaque fois

De nouveaux bluffs   
 

 

 

cc G. Brassens, Jean-Guy


 

Éloge de la cécité.

 

 

Qu’un voyant puisse faire l’éloge d’une infirmité aussi handicapante peut paraître une provocation. Et pourtant, ayant fréquenté des « mal voyants » selon un vocable hypocrite qui ne veut plus appeler les choses par leur nom, je peux témoigner de leur capacité à mieux appréhender la vie dans ses valeurs essentielles.

La première, qui fait défaut à beaucoup de ceux qui ont des yeux pour voir, c’est la capacité d’écoute. Les aveugles, car c’est comme ça qu’ils n’ont pas peur de se nommer, ont besoin d’une attention soutenue pour pouvoir dialoguer avec un interlocuteur. À défaut de lire sur vos lèvres, ils tendent l’oreille et semblent« boire » vos paroles. Il est apaisant d’avoir une conversation avec eux. 

De plus, il leur faut entraîner leur mémoire, qui suppléera intelligemment aux documents écrits, en étant immédiatement sollicitée dans une référence, une argumentation. Cette mémoire leur permet d’autre part d’avoir souvent une grande culture puisée dans des lectures déchiffrées en braille ou à l’écoute d’émissions plus enrichissantes que les variétés débiles.

Il est couramment fait référence à l’exacerbation des autres sens comme l’ouïe, l’odorat et le toucher.  Ajouter à cela un sens de l’orientation et de l’équilibre, on aurait presqu’envie de se crever les yeux pour se fier à ceux d’un labrador. 

J’ai écrit dans un magazine qui leur était destiné, un article sur les progrès plus rapides qu’ils sont susceptibles de faire sur des skis en raison du manque d’appréhension vis-à-vis d’une pente qui effraie les voyants, empêchant ceux-ci de privilégier la proprioception nécessaire pour maitriser l’équilibre. Autre sport qui nécessite une parfaite coordination sans appréhension visuelledes obstacles, est le golf où des champions comme  Zohar Sharon se distinguent. Ils peuvent également pratiquer avec talent l’athlétisme, la natation, l’aviron, la voile, le judo, le cyclisme qui font partie des sports paralympiques pour aveugles. 

Dernier argument, ils ne sont pas soumis à la « tyrannie de l’image ». 

C’est une sorte de confort que de ne pas être agressé par ces photos provocantes de vulgarité à la Une des journaux à scandales, et être épargné de la vision d’atrocités commises de par le monde sur les réseaux sociaux qui en sont le véhicule privilégié.

Qu’y-t-il de plus agaçant et futile que ces reportages sur site qui vous déroulent en boucle des séquences filmées qui n’apportent rien à la relation des faits. Les journalistes et leurs invités spécialisés enchaînent les banalités et les réflexions contradictoires sur fond d’images répétitives sans intérêt, et on a envie de dire « vive la radio ! », et que dire de la publicité envahissante qui prétend nous embellir la vie sur mensonges incessants. 

La musique leur est un mode privilégié, d’écoute et de pratique. Dans les variétés, on connaît le succès de chanteurs comme Ray Charles, Stevie Wonder, Gilbert Montagné. 

Dans d’autres domaines on peut citer des gens célèbres comme Homère, Galilée, et même Monet, à la fin de sa vie, qui étaient aveugles.

Souvent l’image retarde la réflexion ou la pollue. Les yeux précèdent la pensée et privilégient l’évidence apparente. Or, il ne faut pas toujours se fier à la première impression qui devra être modifiée, parfois contredite, par une analyse objective. 

La littérature et l’art en général, sont les instruments privilégiés de cette dichotomie. 

La pièce de théâtre de Yasmina Reza, « Art » en est l’exemple emblématique, qui révèle la faculté de chacun d’interpréter différemment ce qu’il voit en fonction de son tempérament ou de sa culture. Le bidet, rebaptisé « Fontaine » de Marcel Duchamps en est un autre. 

Avec des images « mentales », celles-ci,  on peutfaire une pause, retrouver son calme face aux événements traumatisants chaque jour renouvelés, se ressourcer dans la méditation. Loin des objets, loin des images, on ferme les yeux et on respire, mais on évite toutefois de se mettre la tête dans le sable pour tenter d’échapper à la marche du monde. C’est le conseil que je vousdonne en conclusion de cette petite réflexion sur la puissance du regard capable de corrompre notre jugement et qui devra peut-être se prolonger par un prochain éloge de la surdité.

 

 

Dudu

 


 


 

Qu’est-ce qu’être savant à notre époque ?

 

Il est toujours utile de consulter le dictionnaire lorsque l’on se pose ce genre de question, et pour faire suite à ma précédente rubrique, j’ai découvert qu’il existait des « savants idiots » au sein des patients atteints de ce qu’on appelle le « syndrome du savant » également appelé « Savantisme » qui, d’après Wikipedia, est décrit « comme un syndrome rare dans laquelle les personnes ont des troubles du développement (y compris l’autisme) et ont un ou plusieurs domaines de compétence, de capacité ou d'excellence qui sont en contraste avec les limitations d'ensemble de l'individu. Il peut être génétique ou acquit. »

Ces personnes ont en général un QI assez bas mais ont tous une mémoire prodigieuse, certains avec des capacités phénoménales en mathématique dont le calcul éclair, de mémoire photographique, de mnémotechnique, de génie artistique pictural ou musical. D'après Treffert, psychiatre américain, environ la moitié des personnes avec le syndrome du savant sont autistes, tandis que l'autre moitié a un autre trouble du développement, un retard mental, une lésion ou une maladie cérébrale. 

Le cinéma s’est inspiré de ce syndrome en campant des personnages comme « Rain Man », « Forest Gump » ou encore « Good Doctor ». Il aime également les savants fous du genre « Docteur Folamour », « Mabuse », « No » »… Quant à la Bande Dessinée elle nous divertit avec l’archétype du savant joyeux et distrait à la manière du professeur Tournesol.

Sans être atteint de ce syndrome rare, on rencontre des personnes « normales » dont nous admirons la culture et l’érudition, et que l’on peut désigner sans hésitation comme « savant », et qui nous enrichissent par leurs travaux et leur conversation.

Le Larousse en détaille les caractéristiques :  

 Qui a des connaissances étendues dans divers domaines ou dans une discipline particulière 
 Qui porte la marque de connaissances approfondies : 
 Se dit d'une revue, d'une publication scientifique.
 Qui dénote du savoir-faire,  de l'habileté 

 

On pourrait ajouter que notre littérature s’enorgueillit  de posséder des « femmes savantes » et le spectacle de chiens homonymes.   

En dehors de ceux qui témoignent d’une ou de plusieurs de ces compétences avérées, nous côtoyons à longueur de temps des gens qui se disent « savants », et il n’est que de prêter l’oreille aux conversations, dites de comptoir, pour se rendre compte du degré d’autorité de certains en matière de jugements culturels, de comportements sociaux et surtout de politique, qu’elle soit, étrangère, intérieure, juridique, sécuritaire, pédagogique, environnementale et j’en passe… Cela fait le charme des pauses après matches autour d’une bière ou d’un vin chaud.

 

Une chose m’interpelle en matière de sémantique, et je vais devoir prendre des précautions de langage en abordant ce sujet délicat. Que faut-il conclure lorsque je compare les travaux de véritables savants qui font des recherches sur l’origine du monde et de la vie sur terre, en envoyant des satellites dans l’espace ou en disséquant l’infiniment petit, qui fouillent les ruines d’antiques civilisations, qui font des études anthropologiques et s’intéressent aux génomes humains, luttent contre les maladies et ceux des « savant » (c’est  comme ça qu’ils sont perçus) salafistes engagés dont l’épistémè se borne à étudier et à commenter des écrits du VIIIe siècle qui prêchent la loi du Talion , interdisent toute forme d’art, récusent d’emblée toute théorie sur l’évolution, et dont les ouvrages font flores dans les librairies islamistes  

On vient de constater avec effroi à quelles extrémités sanglantes leur lecture dévoyée peut conduire. 

Il y a sans doute une forme d’habileté à promouvoir une telle confusion sur le mot « savant ».

On attribue à Montesquieu cette remarque savoureuse, qu’il faut remettre dans son contexte historique : « J’aime les paysans, ils ne sont pas assez savants pour raisonner de travers ».  

Avec l’âge le savoir acquit s’estompe au rythme de la mémoire qui défaille, mais comme le dit Gabin dans sa chanson : « Maintenant JE SAIS, JE SAIS QU'ON NE SAIT JAMAIS ! »

 

 

Dudu


 

De l’idiotie 

 

 

 

 

 

 

On connaît la savoureuse réplique de Georges Courteline « passer pour un idiot aux yeux d’un imbécile est une volupté de gourmet ».

 

L’auteur de « Messieurs les ronds de cuir » aurait sans doute pu inverser la phrase et  dire « passer pour un imbécile aux yeux d’un idiot est une volupté de fin gourmet » à moins qu’il y ait une différence sensible entre les deux termes.


Voyons les définitions du Larousse :

- Idiot : « personne sans intelligence dont les synonymes sont nombreux : abruti, imbécile, bête, con »…
- Imbécile : « qualifie une personne stupide, qui manque,d’intelligence avec des synonymes semblables : abruti, bête, crétin, andouille, con… »


Au vu de ces définitions une inversion semble en effet possible, mais il est évident que c’est pour la beauté et l’équilibre de la phrase que Courteline l’a formulée ainsi, car écrire que « passer pour un con aux yeux d’un con … », en dehors du fait d’être vulgaire, sonnerait beaucoup moins bien aux oreilles d’un « fin gourmet », cultivé et subtil par définition.


Pourquoi ai-je envie de parler d’idiotie dans cette énième rubrique qui est plutôt censée parler de golf ?


Parce qu’il me semble qu’elle n’a jamais été aussi présente dans notre vie quotidienne, notre environnement, et particulièrement en ces temps où les valeurs traditionnelles s’étiolent et où l’insécurité et la peur semblent paralyser un grand nombre de mes concitoyens. 


Prenons l’exemple des médias qui sont le lieu invasif du déferlement des idioties quotidiennes.


Un exemple d’actualité emblématique de cette idiotie crasse diffusée sur les écrans et les ondes, c’est cette polémique dérisoire sur le nombril des étudiantes qui perturberait les capacités d’attention de leurs camarades scolarisés. Ne peut–on s’interroger sur l’indécente futilité de ce sujet en regard des scandales que sont la recrudescence des femmes battues ou des enfants abusés par des proches, ou encore l’écho des conflits inquiétants dans le monde ?


C’est aussi cette approche par le petit bout de la lorgnette de prétendre que le port d’un masque, précaution vitale en dehors d’autres solutions, est une atteinte aux libertés fondamentales du citoyen, et d’en faire le sujet d’émissions polémiques envahissantes. 


L’idiotie c’est encore de donner la parole à des « people», autre façon de désigner la bêtise, qui donnent leur avis sur des sujets pour lesquels ils n’ont aucune compétence, ou au contraire utilisent celle-ci pour accentuer la confusion dans les esprits afin d’affirmer une personnalité arrogante, clivante et « anti-système. »


C’est de stigmatiser systématiquement avec des certitudes d’experts, les hésitations des responsables pour résoudre des problèmes sanitaires dont personne ne peut prétendre connaître la nature, tant leur soudaineté et leur originalité sont inédites, ni prévoir leur évolution dans le temps. 


C’est encore vouloir se préoccuper uniquement de l’audimat en laissant des histrions prononcer des propos dont l’outrance décrédibilise leur auteur. 


Les débats télévisés sont le plus souvent inaudibles en raison du manque  de respect  des interlocuteurs vis-à-vis des uns des autres qui se coupent la parole, à la manière d’un Trump ignare et insolent, président d’un pays où plus de la moitié de ses habitants pensent que le meilleur moyen de lutter contre la Covid est la prière…


Idiot ou imbécile le fait de vouloir réécrire l’histoire en déboulonnant ou en effaçant certains de ses acteurs comme le faisaient les Soviets en retouchant des photos ?


Idiot ou imbécile de se servir de ce qu’on appelle « les réseaux sociaux » pour harceler, divulguer des fausses nouvelles, des photos trafiquées, des contre-vérités ? 


Idiot ou imbécile de mutiler des chevaux ?


Le comble de l’idiotie est sans doute atteint avec l’abattage des arbres de la forêt amazonienne, poumon vital de la planète, pour permettre à des enfants obèses de se goinfrer de pâte chocolatée à base d’huile de palme.  Pourront-ils la remplacer par du miel lorsque les abeilles, en raison de l’incurie généralisée du monde agricole, auront disparu ? Cette idiotie le dispute au scandale de la pêche industrielle qui vide les mers de ses poissons.


Enfin, et pour recadrer mon propos, qu’y a-t-il de plus idiot que de tricher au golf en « améliorant » son score réel en se leurrant soi-même ?


Quant à l’imbécillité, on pourrait en donner le premier prix à cet individu qui, se trompant d’adresse, a tenté d’assassiner deux journalistes avec un hachoir, sous les yeux admiratifs de son géniteur.  Il y a des familles où on est con de père en fils !


Il est bien évident que ces quelques exemples ne constituent pas une liste exhaustive de l’idiotie universelle, et je vous laisse le soin de la compléter.


Puisque j’en suis à citer Courteline, je ne résiste pas à ajouter à la citation précédente, celle-ci qui me convient bien : « Je ne pense jamais, ça me fatigue ; ou si je pense, je ne pense à rien ».

 

 

Dudu

 

 
Les nouveaux amoureux 

                                   

           
 

Je me demande bien ce qu’aurait pu chanter Georges Brassens en voyant ces nouveaux amoureux sur nos bancs publics de nos jours.

 

La 2, la 3, la 4 G ne réussissant pas à nous isoler suffisamment socialement, on nous annonce une 5 G plus efficace, plus rapide, plus préformante et probablement plus nocive pour l’environnement, afin de courir tête baissée et toujours plus vite vers ce que Philippe Meyer appelait « un progrès qui fait rage et un futur qui ne manque pas d’avenir ».

 

Cette 5 G,  non contente d’affoler les hyménoptères et sans doute les oiseaux migrateurs par l’intensité et l’omniprésence de ses ondes néfastes, va permettre aux humains, déjà très isolés par la Covid, de ne plus communiquer que virtuellement, de ne plus se voir, se toucher, s’étreindre et encore moins de s’embrasser fraternellement et amoureusement. Cela va renforcer ce qui existe déjà depuis trop longtemps, à savoir les fameux « gestes barrières » qui nous isolent les uns des autres, nous transforment en zombies masqués dont on ne voit plus que les yeux inquiets et ternes, et qu’on  ne peut approcher qu’à moins d’un mètre.

 

Il n’y aura que les détraqués et les assassins qui chercheront les contacts physiques afin de violenter, de violer et anéantir leurs victimes innocentes et désarmées. Les forces de l’ordre, par contre, devront faire preuve de tact et de modération dans leurs interventions pour rassurer la population, essayer d’éviter tous ces crimes et poursuivre leurs auteurs.

 

Dans ce contexte anxiogène, on aimerait de nouveau croire que la musique adoucit les mœurs. Or, ce que j’entends dans les médias me semble être des sons et des paroles plus agressifs qu’apaisants. J’en appelle à Aznavour pour nous rappeler le temps des « Plaisirs démodés » et retrouver celui de danser « collé/serré » avec une partenaire qui me montrerait de nouveau son visage souriant.

 

Ce sont sans doute des considérations d’octogénaire inquiet, non pas pour lui, je vais bien merci, mais pour la marche du monde telle que nous l’appréhendons, et pour l’avenir que nous laissons à nos enfants et petits-enfants.

 

Je suis d’un naturel optimiste et veux penser que l’homme s’en sortira comme il l’a toujours fait depuis qu’il est sur terre, que nos dérives d’aujourd’hui seront les enseignements de demain, et que, comme le disait Hegel, je continue à aimer mieux « écouter la forêt qui pousse plutôt que l’arbre qui tombe »

 

Dudu           


 

 

Un triple ban pour le banc neuf ! 

 

 

 

 

Ça y est ! J’ai enfin pu poser mes fesses et reposer mon corps déjà fourbu par les huit premiers trous de l’aller sur ce banc tant réclamé et attendu par un nombre de plus en plus grand de membres dont la moyenne d’âge s’accentue inexorablement d’années en années.

 

Ne vous moquez pas les « jeunes », le temps passe plus vite que vous ne l’imaginez, et ce banc ne vous est pas interdit !

 

Ah ! Quel soulagement de faire une pose à ce moment et à cet endroit du parcours où ça « bouchonne » régulièrement les jours de compétitions.

 

 Les plus « motivé », inquiets de leur prestation à mi parcours, confortablement installés sur ce banc providentiel, en profitent pour sortir leur carte et calculer leur score avant d’essayer de gagner le concours d’approche.

 

Les autres reposent leurs jambes pour affronter le long transfert qui les mènera au 10 e trou avec peut-être une halte au bar pour acheter une boisson ou un sandwich.

Ce banc est d’autant mieux venu que pendant son absence on pouvait apercevoir avec envie, plus haut à gauche, le banc du 5 qui lui, était resté comme un défi à notre délassement.

 

Ainsi, nouveau spectateur assis et serein, nous pouvons contempler, admirer ou nous réjouir secrètement du « top » ou de la « gratte » de notre adversaire du jour en match-play.  

 

Ce repos transitoire n’est pourtant pas pour moi un gage de réussite pour atteindre ce green devenu plus accessible depuis la disparition du pommier planté là comme le célèbre « arbre d’Eisenhower » à Augusta qui contrariait son jeu  au départ du 17. Peut-être faudrait-il faire disparaître également ce bunker accueillant devant le green !

 

Quoi qu’il en soit, tout arrive à qui sait attendre, et nous sommes nombreux à rendre hommage à l’AS et à son président pour cette ultime amélioration du parcours que constitue ce banc pour lequel les nouvelles dispositions sanitaires ne nous demandent pas encore de le "désinfecter" à grands coups de gel hydro-alcolique ou autres produits antiviraux. 
 

Dudu



Sur le banc.

 

 

 Il y a sans doute peu d’entre vous qui se souviennent de cette émission culte de Radio Luxembourg animée par Raymond Souplex et Jeanne Sourza et qui s’intitulait « Sur le banc », déroulant jour après jour une série de sketches tous plus hilarants les uns que les autres. 

L’évocation de cette pièce aujourd’hui ne se justifie que par l’impatience que j’éprouve de revoir enfin ce banc que je réclame depuis 2 ans au départ du 9e trou. C’est sans doute celui où l’attente est la plus fréquente et la plus longue lors des compétitions. J’aurais aimé m’y asseoir pour déguster un petit pain fourré de chez Stéphane à l’occasion de la Summer Cup, ou m’abriter tranquillement sous mon parapluie lors de la « Pluie & Pluie Cup » qui a quand même été une réussite par la participation élevée des joueurs, par la somptuosité du buffet final et la variété des récompenses.  Il sera donc en place dans un avenir prochain me dit Matthieu, et on peut également se réjouir dès maintenant de retrouver la plupart de ceux qui avaient disparus tout au long du parcours. Alors avant de dire un grand merci à l’AS et à son président, je dis « wait and see » !

On peut s’attarder sur ce que le banc peut évoquer dans bien des domaines différents.

Ce qui vient à l’esprit lorsqu’on parle de banc, c’est la chanson de Georges Brassens et « ses bancs publics » sur lesquels viennent « se bécoter les amoureux » qui, n’en déplaise « aux passants honnêtes », ont « des petites gueules bien sympathiques ». 

L’un des scandales contemporain est la disparition de ces bancs publics dans l’espace urbain que l’on remplace par des sièges les plus inconfortables possible pour empêcher les « clochards » de s’y étendre. Voir un SDF sur un carton sur un trottoir est sans doute plus esthétique et admissible que sur un banc simple ou double à dossier central comme il y en avait dans chaque rue parisienne ou de grandes villes.

Les bancs sur les quais des métros et des abribus ont également disparus pour la même raison. La misère est inconfortable par définition pour ceux qui la subissent, elle met mal à l’aise ceux qui la contemplent.

Cette anomalie révoltante, inciterait des citoyens compassionnels à envoyer sur « le banc des accusés » les responsables de ce manque d’humanité afin de les inscrire « au banc d’infamie » !

 On connaît également « le banc de scie » qui lui, a les faveurs des ouvriers du bois et des bricoleurs de tous poils. C’est un engin qu’il faut manier avec précaution car avide de doigts et de membres humains. Il faut éviter à tout prix que cet éventuel handicapé soit mis « au ban de la société », et il pourra éventuellement se rééduquer sur un « banc de musculation », ou à condition de ne pas être manchot sur un « banc de gymnastique cheval d’arçons », ou encore sur un « banc de nage » pour de l’aviron…

Plus apaisant et esthétique, il faut connaître, au pied de la Dune du Pilat et face à la Pointe du Cap Ferret, le Banc d’Arguin, un banc de sable blanc qui change continuellement de forme au gré des vents et des courants marins. Arguin accueille une multitude d’oiseaux dans une réserve naturelle. On peut y deviner au loin un « banc de poissons ».

Le « banc de neige » est plus connu sous le nom de congère, un banc de roches est appelé une strate, et enfin, je vous soumets ce texte comme un « banc d’essai » avant de « fermer le ban ».

Dudu


En ce début juillet 2020, l’esprit paresseux entretenu par le confinement, je retrouve un texte des années 90, où l’on comptait encore en Francs.

Je vous le livre en vous priant de relativiser son actualité. 

Il était intitulé :

 

 « Un monde parfait »

 

« Jean-Guy, tu nous ferais bien une petite diatribe pour le prochain bulletin » m’a dit Charles-Henri.

« Diatribe » Cf Larousse) : critique amère et violente, pamphlet. »

J’en conclus que pour certains, mon Président en particulier, j’aurais, au mieux, l’esprit critique, et au pire de l’amertume et de la violence sans doute mal dissimulées. Il est vrai que par les temps qui courent, cela n’aurait aucun caractère d’originalité tant il semble que ce soit  une attitude très partagée par mes concitoyens, quoique très déconseillée, sous peine de saper le moral national. Aussi serait-il également mal venu par des propos critiques, des saper le moral des golfeurs, mes frères, qui ont déjà trop tendance à la cyclothymie en rapport direct avec la santé de leur swing. 

Le SWING, voilà un sujet pourtant qui ne prête guère à l’optimisme ! Celui qui vous dit qu’il « est en swing » est forcément un néophyte. Les joueurs confirmés savent que c’est un état tellement éphémère qu’ils n’en parlent plus, ou seulement à des intimes comme d’une crise d’hémorroïdes.  Le swing, c’est comme l’horizon : inaccessible ! Cependant nombre d’entre nous depuis dix ans, embarqués sur le golf du Perche qui tangue, roule et vire au milieu des vagues herbeuses et ondulantes de ses collines, poursuivent la même chimère avec l’espoir d’accoster un jour à bon port. 

Cette métaphore maritime, amis golfeurs, est peut-être de nature à vous rasséréner tant il est vrai, tous les marins vous le diront, que ce n’est pas le but à atteindre qui est exaltant mais le voyage et ses escales. Le Birdie peut être un petit oiseau des îles…

Mais ne joue-t-on au golf justement pour oublier les calamités conjoncturelles que nous inflige une époque de plus en plus moderne, comme dirait Ph. Meyer, où le progrès fait rage dans la mélancolie ? Aussi, tournons le dos au réel, entrons dans la parenthèse, franchissons le miroir pour retrouver le monde rassurant et traditionnel du golf régi par le « Royal et Ancien », cultivons les joies simples, les émotions pures, quasi enfantines que procurent la petite balle, les copains, les sorties, le bar et la table ! 

Que la croisière s’amuse sous le haut commandement de notre Pacha, seul (bon) maître à bord qui gouverne avec tant de sollicitude, d’abnégation et d’assiduité le bâtiment, sa route, son intendance et ses loisirs. E la nave va !

Dans ces conditions, Charles-Henri, pourquoi diatriberais-je ?

Parce que nous sommes de moins en moins de licenciés ? Cela nous permet de jouer en toute tranquillité. Parce que nous avons peu de jeunes ? Ne sont-ils pas très agaçants de jouer mieux que nous ? Parce que nous ne participons pas aux journées de promotion proposées par la Ligue ? N’est-il pas plus agréable de jouer entre amis ? Ces compétitions ne sont-elles pas envahissantes et improductives ? Parce que les arroseurs tombent de plus en plus souvent en quenouille ? Cela ne nous regarde pas. Parce que le buffet est passé à 90 F ? Cela incite à manger des sucreries tellement recommandées aux sportifs. Pourquoi ne pas se plaindre tant qu’on y est, qu’il fait trop sec cet été ?

Non ! Décidemment la diatribe cette fois, très peu pour moi !

De toute façon, « nobody is perfect ! »

Dudu


 

Mise au point

 

 

            Je viens de refaire mes premiers 9 trous depuis trois mois. Je dois faire amende honorable par rapport à mon dernier édito « décovid golf » envoyé hier. Les contraintes imposées pour jouer, ne sont pas si contraignantes que ça, en tout cas comme elles sont vécues au Golf du Perche !

            Nous avons pu, mon partenaire attitré et moi, faire notre partie aux heures qui nous sont familières, soit vers 14 h 30. La nouveauté a été de devoir retenir le départ par téléphone, mais cela correspond à une routine ordinaire dans tous les golfs, et cette démarche permet à Lolo de ne pas s’ennuyer derrière son bureau, si tant est qu’elle s’ennuie habituellement !

            Rien d’insolite sur le parking, où des immatriculations variées indiquent la notoriété de ce golf, ce qui est une bonne chose.

            Ne pas embrasser Lolo est une frustration, comme l’est celle que nous devons accepter avec tous nos amis et nos proches. Lui parler derrière une protection transparente  est devenu routinier dans tous les commerces et magasins, et n’empêche pas les échanges d’informations.

            Réussir son premier drive avec son nouveau drive offert pour son dernier anniversaire,  bien calé dans des chaussures neuves confortables, pas de bouchon devant et pas de bousculade derrière, contribuent à retrouver ce jeu agréable et le parcours toujours aussi beau.

            Les « mousses » provisoires ne sont pas gênantes, pas plus qu’elles ne facilitent le putting pour des pars en série, en attendant « l’éjecteur de balles » qui le sera sans doute davantage en raison des contacts qu’il nécessitera. 

            Par contre, j’ai dû constater que « les gestes  barrières »  ne semblaient pas nécessaires aux habitués que nous avons pu retrouver au bar, qui se sont moqués en voyant les masques que Gérard et moi avions autour du cou, ce qui est évidemment contraire aux recommandations officielles. Il est vrai que la terrasse permet une distanciation raisonnable et que boire avec un tissu sur la bouche ne soit pas vraiment pratique.

            On a retrouvé un Fabrice reposé et en forme, et une ambiance conviviale comme avant cette interminable interruption, ainsi que les propos plus ou moins tolérants et polémiques qui caractérisent les fameux « Gaulois réfractaires » …   

            C’était la mise au point d’un golfeur sceptique, mais heureux de retrouver le plaisir de pratiquer sa passion ludique et salutaire pour son équilibre physique et moral.

Dudu


 

Décovid golf.  
 

 

On a toujours su, ou pressenti, que le golf était un jeu « à part ». 

La permission qui nous a été donnée de le pratiquer à nouveau sous certaines conditions de protection sanitaire, nous en donne une nouvelle démonstration flagrante.

Le premier paradoxe qui nous frappe, c’est cette distorsion entre l’extrême simplicité théorique de ce jeu qui consiste à envoyer avec le moins de coups possible une petite balle d’un point A à un point B, et l’obligation qui nous est faite d’observer de nouvelles règles qui le compliquent, et qui ne figurent pas dans le répertoire officiel dicté par le Royal et Ancien de St Andrewdéjà bien difficile à appliquer.

On s’aperçoit alors, que ces mesures tatillonnes, nécessaires sans doute, ajoutent à la concentration indispensable du joueur pour envoyer correctement sa balle, une attention stressante supplémentaire pour observer les fameux « gestes barrières » édictés par la FFG. 

La convivialité inhérente entre joueurs d’une même partie est gravement entamée par la distanciation recommandée qui nous éloigne les uns des autres, avec le risque de considérer « l’autre » comme un ennemi, comme on peut le constater dans les rues où l’on croise des inconnus masqués comme des malfaiteurs.

Les « simagrées » recommandées sur le green enlèvent toute spontanéité et simplicité à ce jeu que les enfants pratiquent avec bonheur sur les golfs miniatures, à savoir envoyer une balle dans un trou en se jouant des obstacles qui balisent son parcours.  

Se laver les mains avant de toucher les hampes, se servir « d’éjecteurs de balles », éviter de toucher la balle du partenaire, garder ses distances avec celui-ci, ne plus lire sa ligne de putt avec lui, etc… donne à ce jeu un côté fastidieux et contrarie sa dimension détendue et chaleureuse qui le rend si attrayant.

Quant au 19 e trou, qui fait l’un des charmes du golf, comme peut l’être le baiser d’une bimbo au vainqueur d’étape, la réglementation en vigueur le prive d’une insouciance de bon aloi qui en faisait le lieu des retrouvailles et du réconfort pour tous, et en particulier pour les déçus du jour au score trop élevé sur leur carte. Y croiser des zombies au visage dissimulé derrière un masque n’a rien d’engageant avant de reconnaître au regard et à la voix, un copain rassurant.

Fabrice  s’efforce d’en atténuer la rigueur, mais là encore, la distanciation règlementaire fait régner, malgré tout, une ambiance un peu factice et moins spontanée, heureusement compensée par la qualité des mets servis. 

Et enfin, être obligé, comme dans un golf « normal », de réserver son départ, retire au Golf du Perche de son originalité et de sa souplesse tant appréciées par ses membres fondateurs.

Ces réflexions sont celles de quelqu’un qui n’a pas encore foulé le parcours, mais qui imagine ce que vous autres qui rejouez, peuvent ressentir.

Si je me trompe, tant mieux !

À bientôt quand même !

Dudu

 

   


 

   Propos  oiseaux

 

 

 

Voilà bientôt six semaines que je n'ai pas picoré une miette sur la terrasse du golf. Je suis désormais obligé de chercher ma pitance comme le  font la plupart de mes congénères, en chassant des insectes qui se raréfient, ou au loin, dans les déchets des humains négligents
 

Mais où sont-ils passé ces humains ?
 

Depuis un temps, que je trouve de plus en plus long, je n’en vois plus sur le terrain que trois ou quatre spécimens qui ne se déplacent qu'avec des engins qui font du bruit.   

 

Je constate qu’ils profitent de cette pose pour améliorer le parcours, et faire des travaux depuis longtemps retardés.

 

J'ai vu que Dudu pourra s’asseoir sur son banc au départ du 9 !

 

Heureusement que cette nuisance sonore ne dure pas, car cette désertion locale inattendue, a pour moi un avantage auquel je ne croyais plus : le silence de la nature qui nous permet, à nous les oiseaux, de lancer avec une force et une conviction retrouvées, toutes les trilles d'un désir printanier vers la partenaire qui trouvera que je chante mieux que mon rival. Je n'ai d'ailleurs pas tardé à la trouver, et nous avons fait un nid dans ce grand tilleul qui donne son ombre au restaurant, et que j'avais jusqu'ici évité en raison de l'agitation qui règne habituellement sous sa ramure
 

Pour nourrir nos petits qui n’ont pas tardé à éclore, il aurait été vraiment pratique de nous hasarder entre les jambes et sur les tables des clients de Fabrice. Mais le restaurant est fermé, et  je me demande comment Fabrice s’en sort sans recette depuis toutes ces semaines ?
 

Trouve-t-il comme moi certains avantages à cet arrêt forcé ? Du repos sans doute, lui qui a travaillé comme un forcené depuis qu’il a repris ce restaurant. Ce doit pourtant être un gros sacrifice financier, et il doit espérer comme moi une reprise rapide de son activité
 

Il y en a d’autres pour qui cette situation inédite doit poser des problèmes, ce sont les propriétaires du golf. Certes, Philippe et Charles ne comptent pas sur le golf de la Vallée des Aulnes pour gagner leur vie, mais ce doit quand même être un sérieux trou dans leur budget
 

Et puis je pense à tous ces habitués que je voyais en semaine et souvent les week end, ces inséparables qui après chaque partie s'attablaient pour boire leur  bière, un Chose ou une menthe à l’eau.  Pour eux la compensation est sans aucun doute les économies de bar à la fin  fin du mois. Qu'ont-ils trouvé comme dérivatifs, le golf  semblant être la principale occupation  de leur journée de retraités ?

 

Peut-être sont-ils abonnés aux cours en ligne de « Joël mon Coach de Golf » qui, moyennant finance, distille chaque jour des conseils et des exercices pour profiter de ce confinement pour améliorer son jeu « en chambre »
 

Vous voyez que pour une « tête de piaf »  je connais quand même pas mal de choses
 

Que faire en attendant de vous retrouver tous, golfeuses, golfeurs ?

 

Lire... pas seulement des revues de golf, mais redécouvrir les classiques de la littérature française « La Peste » livre prémonitoire, « Les Liaisons da  dangereuses »,  « Voyage au bout de la nuit » en oubliant le pamphlétaire antisémite, « Notre Dame de Paris » , « Les Misérables », « La terre », etc . Et  Et   puis les étrangers, « La Métamorphose », « Le portrait de Dorian Gray », « Le joueur », « Le meilleur des mondes », « Des souris et des hommes" ... Loisir d'intello, il est vrai !

 

Retrouver les auteurs de ces chefs d’œuvres  pourrait être un premier exercice qui vous divertira quelques instants.

 

Revoir « de Funès » à 14 h tous les jours sur la 2 devient vite fastidieux, et ceux qui n’ont pas de hobbies, de famille avec qui échange   sur « WhatsApp », de jardin,  d’aquarium… que sais-je,  risquent de sombrer dans l’alcool et la mélancolie
 

On se revoit quand ? J'ai hâte de vous retrouver dans vos tenues de golfeurs, surtout celles des Lelan. 

 

Votre président vous envoie une directive de la FFG pour une réouverture le 11 mai, qui, à mon avis de volatile qui n'en a pas l'usage, donne au  autant envie de reprendre un club  que de faire l'amour avec un préservatif. Il faudra pourtant en passer par là, l'abstinence est trop pénible ! 

 

Bon je vous quitte, j’ai une portée à nourrir, et je connais pas loin, une famille qui profite de ces beaux jours d’avril pour pique niquer, et qui  me laissera des trésors de nourriture.

 

Je ne vais pas vous dire prenez soin de vous, vous le faites bien-sûr !

 

Dudu

 

 

 

Pandémie 

 

            Je suis COVID, 19e  du nom de la grande famille des Coronavirus.

            Si il y a dans mon nom la notion de « couronne », c’est celle d’un empereur qu’il faut me ceindre sur la tête.  En effet, il faut sans doute remonter  aux empereurs romains et byzantins , d’Auguste en -27 av JC , jusqu’à Constantin XI en 1453 pour retrouver un tel pouvoir sur la marche du monde.

            Plus fort que Jupiter qui, avec ses éclairs interrompt les golfeurs quelques minutes, moi je les arrête pendant des semaines.

            Comment vous dire mon étonnement de voir à quel point ma minuscule personne a pu mettre à genou les soi-disant puissances mondiales, et obliger la moitié des habitants de la planète à rester chez eux, ce qui s’appelle en « confinement ».

            Je n’aurais jamais imaginé que l’ensemble des pays industrialisés, qui pensaient avoir trouvé l’alpha et l’oméga en matière de production de richesses et de progrès d’échanges commerciaux sécurisés et prometteurs, de recherches et de culture, se trouvent, du jour au lendemain, paralysés et impuissants à juguler ma subtile invasion virale qui affole tous les milieux économiques et sanitaires débordés. Si je n’étais pas si modeste, je rajouterais une rangée de diamants à ma couronne impériale.

            J’observe, toujours aussi ahuri, que j’ai réussi à démontrer par l’absurde, qu’il était possible d’avoir des politiques différentes pour diriger le monde, en prenant des dispositions jusqu’ici inédites en matière de distribution des richesses, de prise en compte d’inégalités sociales, de production dans les domaines industriels et agricoles, et de protection de l’environnement.

            Avez-vous vu qu’on ne meurt plus d’asphyxie à New Delhi, ni à Pékin ? Et si on doit encore mettre des masques (quand on en trouve !) à New York  ou à Paris, on peut   réentendre le chant des oiseaux, et retrouver un ciel d’azur comme avant le trafic aérien producteur de gaz à effet de serre, pollueur visuel et sonore. Les rues désertées par les voitures retrouvent le charme de leur perspective initiale, et les monuments et les musées, débarrassés de leur fourmilière touristique, un calme rassurant.

            Le gibier des forêts est enfin tranquille en ce printemps des amours, comme le sont les poissons dans vos mers polluées par vos rejets morbides et vos plastiques indigestes. Les thons rouges, les marsouins, les dauphins, les baleines frayent à nouveau sans craindre les filets mortels que leur tendent des prédateurs humains sans scrupules.

            Et chez vous autres les humains justement, je suscite une prise de conscience qu’il est possible de vivre autrement qu’à la recherche frénétique de posséder toujours plus, d’être « à la mode », d’acheter le dernier gadget sorti pour paraître « à la page ».  Je vous permets de redécouvrir les bienfaits de la réflexion et l’introspection, voire de la méditation si peu pratiquée dans la vie trépidante, et que permet cette parenthèse  existentielle devenue uniquement préoccupée par les gestes essentiels que sont, manger, boire, se reposer et aimer… Se distraire devant la télévision ou autres supports visuels, certes, mais aussi retrouver le plaisir de lire, d’écrire, de dessiner, de peindre, de tricoter, de coudre ou de jouer en famille.

            Pour les plus sensibles et compassionnels, savourer le bonheur de servir les valeurs de solidarité et de fraternité. Pour tous, permettre de séparer « le bon grain de l’ivraie » en condamnant par exemple, les comportements de certains dirigeants qui, sous le prétexte fallacieux de sécurité, profitent de cette crise sanitaire pour renforcer leur pouvoir en un régime dictatorial. On peut également discerner des comportements révélateurs d’un partie marginale de la population, des « profiteurs », des égoïstes, des malhonnêtes, face à des gens admirables de dévouement, de bonté et à l’écoute de l’autre.

           

            Loin d’être un macho, je mets en valeur les femmes qui assurent des tâches vitales dans le domaine de la santé ou qui se dévouent pour assurer un minimum d’activités sociales de première nécessité.  Par contre, je déplore le fait que des salauds en plus grand nombre, profitent de ce confinement pour violenter leur compagne ou leurs enfants.           

            Je permets d’autre part de révéler l’attachement des peuples à certaines valeurs très différentes et variées. Je peux souligner par exemple celle des Américains à donner priorité à l’achat d’armes (qui ne peuvent pourtant rien contre moi !), et dans l’oubli de toute solidarité, à faire de la surenchère sur l’achat de masques, respirateurs, et autre matériel médical, quitte à en priver d’autres pays qui les avaient commandés avant eux.

            La religion, comme à chaque fois que nous autres virus et microbes accablons vos misérables vies par des pandémies à travers les siècles, nous est d’un grand support.             Tout d’abord en organisant les rassemblements de fidèles qui se contaminent allégrement, et en nous investissant d’une divine mission expiatoire et punitive, considérant cette pandémie comme un châtiment envers les mécréants qui offensent leurs Dieux aux noms multiples en se vautrant dans le stupre et la fornication comme ce fut le cas à Sodome et Gomorrhe chez les chrétiens.

            Je suis heureux de constater que les élèves confinés m’aiment bien.

            Les sportifs de leur côté, privés de compétition, sont devenus des « experts en virologie » ou de généreux donateurs.

             Le revers de la médaille dont je viens de détailler quelques aspects positifs dont  devraient s’inspirer les humains au sortir de cette « expérience » sans précédent que je leur inflige,  c’est évidemment leur désarroi devant la catastrophe économique que cela peut entraîner dans un monde déboussolé.

            Les commerçants, les artisans, les artistes, le tourisme, la restauration, les usines sont à l’arrêt et les ouvriers aussi. On va quand même trouver des sous pour indemniser tout ce monde là. Cela pourrait être instruit à décharge pour moi !

            Bien sur, il faudra qu’à un moment ou à un autre on rembourse, la Banque Centrale, les organismes prêteurs, les créanciers donc, mais peut-être que les taux et les critères boursiers seront différents,  et pourquoi pas, l’influence de l’argent moindre que le bien-être du citoyen.  Certains humains sont rêveurs et optimistes !

           

            Si cette révolution morale et économique mondiale devait arriver, je crois  qu’on me devra une fière chandelle, et à défaut du Prix Nobel d’économie, de la reconnaissance  éternelle.

            Enfin, la réalité dépassant  la fiction, je me découvre également réalisateur lorsque je vois les Halles de Rungis réquisitionnées pour devenir une vaste chambre funéraire, ce qui rappelle furieusement le film « Soleil Vert » où les morts étaient recyclés en aliments.

            En attendant les Américains et les Chinois se disputent pour savoir si je suis l’un des leurs.  Je les rassure, je suis le fruit des amours entre  une chauve-souris et un pangolin…

            Covid-19 alias Dudu

 

 

 


En ce lundi où j’attends de la bouche du président à quelle sauce je vais être « con – sommé », dans cette atmosphère hors du temps, où chacun regarde l’autre comme un vecteur potentiel du fameux virus, s’en éloigne et rentre chez lui en se demandant ce qu’il va faire de tout ce temps libre, je voudrais vous  donner modestement l’occasion de passer un moment "culturel" et de vous divertir avec ces quelques lignes.

Toutes les époques connaissent des périodes de turbulences, et le XXI siècle semble découvrir la sienne d’une façon inattendue.

Certes l’heure est grave, mais relativisons un peu. Le XVIIsiècle fut l’un des plus  significatifs avec des événements sociaux et politiques qui agitèrent le monde et son humanité. Un petit survol de ceux-ci pour mémoire : disettes, famines, épidémies (déjà !), guerres interminables qui ravagent les régions où elles se déroulent, et sur le plan intérieur des complots contre le pouvoir royal, des luttes entre catholiques et protestants, que même l’Édit de Nantes n’apaisera pas.  Le progrès est pourtant incessant avec les sciences et techniques, l’exploration du monde et les échanges commerciaux mondiaux qui enrichissent certains, les moins nombreux, par rapport au petit peuple qui souffre et à qui la modernisation profite peu. Au fond rien de nouveau sous le soleil !

Louis XIV a l’ambition d’être le plus grand roi de l’histoire de France, et en effet celle-ci rayonne en devenant  la première puissance économique et culturelle de l’Europe, mais son règne est incontestablement arbitraire et, comme souvent, les dirigeants  prometteurs déçoivent, et Bossuet dans une lettre au souverain,  l’exhorte «  avant toutes choses, à s’appliquer à connaître les misères des provinces ». Ça nous rappelle quelque chose non ?

Et puis vint « le siècle des Lumières ». Devant la persistance, de nos jours, d’un certain obscurantisme, de certaines croyances irrationnelles et de comportements rétrogrades, on peut se demander si la notion de progrès intellectuel de l’humanité est toujours une ambition atteignable.

Çà y est ! Je vous sens lassés d’ennui,  mais permettez-moi de poursuivre en divaguant comme d’habitude…

Donc nous sommes « confinés » ! Le président l’a dit, car « nous sommes en guerre ».

Il se trouve que la plupart d’entre vous n’en n’a connu aucune ; temps béni !

Pour ma part, j’aurais dû laisser ma peau de sous-lieutenant dans les djébels d’Algérie, mais sursitaire, j’ai échappé en 1962 à cette fatalité, et j’en remercie ma mère et le destin.

Pour autant, les périodes qui suivirent ne furent pas des périodes de paix pour tout le monde, et la France participe encore à des expéditions de « maintien de l’ordre » dans différentes contrées mondiales, en particulier au Sahel, contre ce nouvel ennemi que constitue le djihadisme qui a durement frappé chez nous ces dernières années. 

Tout cela pour dire qu’il faut vraiment relativiser  notre situation actuelle, et que j’espère que cette nouvelle « guerre » contre cet ennemi d’un genre nouveau qu’est le COVID-19, sera rapidement gagnée grâce aux seules armes dont nous disposons actuellement : l’esprit patriotique, la « citoyenneté » responsable », c’est-à-dire pensez aux autres » ! Quelle révolution ! 

Si cette situation inédite  pouvait être le facteur déclenchant d’une nouvelle philosophie du « vivre ensemble »,  d’une nouvelle façon d’envisager l’économie mondiale, de consommer et d’enfin de se préoccuper de l’avenir de la planète en changeant nos habitudes de vie, ce coronavirus pourrait postuler au Prix Nobel  de la Paix…

En attendant, « restez chez vous ! »

Dudu

    

 

 

 

Des objets indiscrets

 

 

 

            Bien qu’on s’en défende, et que beaucoup essaient de cacher leur âge par divers artifices plus ou moins grossiers, voire ridiculement affligeants, il y a, aux yeux de leur entourage, des indices révélateurs qui ne trompent pas. La supercherie, s’il elle existe, sera dévoilée par la présence d’objets ou d’accessoires rendus nécessaires pour palier à la défaillance de certaines fonctions vitales.  Nous pouvons essayer d’en dresser une liste qui ne sera pas exhaustive, car les carences séniles sont diverses et variées.

            Dans le domaine sportif qui nous intéresse, est-ce que vouloir se doter du dernier driver réputé compétitif est un des premiers signes de sénescence ? Pas forcément, mais sans doute pour les plus âgés, un symptôme d’envie de se maintenir à un niveau de performance juvénile, en en ayant perdu les moyens.

            Par contre, l’achat d’un chariot électrique est sans conteste un geste décisif pour une commodité indispensable offerte à des jambes devenues moins alertes pour gravir le test que constitue de trou n° 4 !

            Je pense que les lunettes font partie de ces alertes précoces les plus visibles, pas forcément révélatrices de vieillissement,  la déficience oculaire étant largement partagée à tout âge, mais néanmoins significative, car il est rare que les quinquagénaires puissent s’en passer, ayant atteint une période de leur vie où l’on commence à se poser des questions existentielles.    

            La salle de bains est le plus souvent un lieu d’intimité, et heureusement, car elle exposerait aux yeux d’un observateur attentif  les divers objets probants qui se multiplient proportionnellement avec l’âge qui avance. Avez-vous remarqué que plus on vieillit plus on passe de temps dans cette pièce ? Cela s’explique par une toilette ralentie par des gestes moins alertes pour s’occuper de zones devenues de plus en plus difficiles à atteindre, mais aussi et surtout, par la présence sur le lavabo de tubes de crème, plus nombreux chaque année, que les soins de la peau, avec ses irritations et sa fragilité, réclament, et qui pour être correctement appliqués, allongent le séjour devant le miroir.

            On trouve dans le verre à dents, en plus du dernier modèle de brosse au manche ergonomique, un petit goupillon interdentaire pour extirper tous les résidus alimentaires d’une mâchoire qui les accumulent.  Le dentifrice est de plus en plus ciblé pour des gencives sensibles.

            Il n’est pas rare de trouver sur la table roulante à côté du lavabo, des bandages, du sparadrap et autres pansements courants, des bouteilles d’alcool dénaturé ou de désinfectants, des baumes cicatrisants pour soigner de petits bobos et écorchures qu’une certaine maladresse progressive entraine régulièrement.

            Sur le plateau du petit déjeuner, se trouve un pilulier qui distribuera les inévitables drogues sensées compenser des troubles vasculaires et cardiaques, voire soigner d’autres anomalies sanitaires inhérentes à l’âge.

            Le midi sur la table, depuis quelques temps, en plus des couverts en argent offerts en cadeau de noces qui vont enfin sortir de leurs étuis,  on trouve une petite boite de cure-dents devenus indispensables après chaque repas pour redonner une certaine aisance à la bouche.

            La maîtresse de maison a de plus en plus de mal à satisfaire les goûts culinaires capricieux du mari vieillissant qui doit suivre un régime, et exige des assiettes chaudes et des serviettes en tissu.

            Dans le salon, un fauteuil à bascule avec repose-pied semble indispensable pour la sieste postprandiale.

            Du côté de la chambre à coucher on peut découvrir qu’elle est équipée d’un lit articulé électrique qui sera le sage précurseur d’un hypothétique lit médicalisé de fin de vie.

            La table de nuit est également parlante. À coté du livre indispensable à la venue du sommeil, on peut voir un appareil auditif  dont les piles rechargeables sont dans le tiroir du meuble. On peut y voir également de petits morceaux de silicone destinés à éviter que certains orteils se chevauchent, ou encore des orthèses sensées redresser des hallux valgus ou autres malformations rhumatismales.

            La présence d’un chausse-pied à long manche laisse soupçonner une certaine ankylose chez son propriétaire, et dans cet ordre d’idée, le manque de souplesse qui s’accentue de jour en jour, l’oblige à recourir aux bons soins du pédicure.

            Il n’est pas exclu dans cette même démarche de faire appel à d’autres praticiens  du confort parmi lesquels peuvent se situer le kiné et la masseuse des centres de balnéothérapie.

            Dans ce même tiroir, à défaut de petites pilules bleues, se trouve l’inévitable boite de somnifères et accessoirement un emplâtre gastrique pour éteindre le feu de désagréables remontées acides.

            Si sous l’oreiller il est rare de trouver de nos jours, un bonnet de nuit, on peut y voir,  à côté d’un pyjama à manches longues, des chaussettes destinées à réchauffer des extrémités glacées par une circulation sanguine déficiente. Celle-ci nécessite à son tour des  soins spécifiques de prise de médicaments et/ou l’application régulière de pommades aux vertus stimulantes, souvent accompagnée d’une inclinaison drainante du sommier surélevé aux pieds.

            La calvitie étant le lot d’un certain nombre d’hommes pas forcement âgés, elle ne constitue pas un révélateur universel de vieillissement, toutefois les têtes dites inconsidérément « chenues » en l’occurrence, supportent de moins en moins la rigueur des frimas sur leur crâne dégarni, et, à défaut d’une perruque dérisoire, portent volontiers  une coiffure, allant du bonnet à la chapka, en passant par la casquette jusqu’au chapeau.

            Il est un autre objet, plus discret, mais indispensable dans la poche pour essuyer « la roupie » du vieillard, c’est le mouchoir.

            Et puis vient l’âge du troisième énoncé de l’énigme du Sphinx proposée à Œdipe, de « l’être qui marche à trois pattes le soir », soit le vieil homme avec sa canne.

            Enfin, pas à pas, de plus en plus courts et lents, le déambulateur peut s’imposer, avant le fauteuil roulant, ultime accessoire qui scelle une décrépitude inexorable.

            Se voulant distrayant, voilà l’inventaire, succinct et forcément incomplet, des objets et des comportements révélateurs de la marche du temps chez l’humain qui doit faire appel à tous ces procédés pour continuer à vivre au mieux des jours qui peuvent s’avérer  heureux et enrichissants malgré tout. 

            « Prenons garde que la vieillesse ne nous attache plus de rides à l’esprit qu’au visage » disait Montaigne.

 

Dudu (né en 40 )

 

 

 

Humeur mauvaise (suite)

 

 

Comme promis, voici la suite du « défouloir » entamé lors de ma dernière rubrique.

Elle s’inscrit dans la droite ligne de l’injonction de feu le président Pompidou : « Arrêtez d’emmerder les Français ! »

En cette fin d’année qui n’est pas des plus réjouissantes, elle participe au « ras le bol » national, mais voudrait quand même donner l’espoir de jours meilleurs dans une euphorie retrouvée mêlée  d’un peu d’humour.

Boire tue ! L’alcool (sans modération !) est malsain, mais les taxes qui s’y rapportent sont également une bonne source de revenus pour l’Etat qui ne saurait se passer de ses pochtrons, vignerons et autres bouilleurs de cru. Ces derniers sont un symbole du savoir-faire français qui est quand même régulièrement mis en accusation pour sa nocivité, traduite par des chiffres impressionnants que nous communiquent de soi-disant études scientifiques sur le sujet. Que n’a dit notre ministre de l’agriculture en plaisantant sur le vin qui ne serait « pas de l’alcool mais du plaisir ! » D’autre part, on parle du « paradoxe français », gage d’une bonne santé !

Je voudrais ajouter les dangers de l’eau, qui lorsqu’elle n’est pas polluée, mais absorbée en trop grande quantité, mène à la potomanie mortelle ; à moins que, acheminée par les réseaux en plomb, elle ne provoque le saturnisme. Voilà qu’on découvre que nos bouteilles d’eau, dite minérale, contiennent de l’arsenic ! Sans compter que l’eau tue également lorsqu’on se noie ; d’où les mesures ubuesques relatives à la protection des piscines… Les accidents domestiques sont plus désastreux ; mettra-t-on des barrières ou des alarmes dans les cuisines ? Mais la raréfaction de l’eau potable tuera bien davantage.

Se soigner tue ! On ne compte plus les bestsellers en librairie qui dénoncent la dangerosité de certains médicaments, provoquant par épisodes de grands scandales de santé publique. Cette fois-ci c‘est l’Etat qui paie et abandonne les bénéfices aux lobbies pharmaceutiques qui traquent les infortunés « lanceurs d’alerte » (Médiator !). Les accidents chirurgicaux sont plus rares, mais définitifs !

L’air que l’on respire tue ! Il devient progressivement irrespirable et dangereux, et la couche d’ozone se troue doucement comme une dentelle. Les pollens nous envahissent et multiplient les allergies. Les particules fines, voire les nanoparticules, encrassent et se répandent dans nos organismes, même, et surtout, à l’intérieur de nos pièces domestiques calfeutrées. Pour y pallier, ne respirons plus qu’un jour sur deux !

Téléphoner tue ! Ce nouvel objet devenu indispensable, que l’on se colle à l’oreille à longueur de journée émet paraît-il des ondes meurtrières ; quant aux relais qui les transmettent, ils incommodent les électro-magnéto-sensibles. De plus, l’Etat ne se contente pas de nous écouter et de nous suivre à la trace, il passe à la caisse !

Communiquer tue ! Avec l’objet ci-dessus décrit, on parle de « réseaux sociaux », nouveau mode d’importuner son voisin par des « Tweets », WhatsApp, Whisper, Skipe, etc. à toutes heures et en tous lieux. Harceler ses correspondants impuissants en envoyant des « fakes news » et autres horreurs par l’intermédiaire de Face book, Instagram ou autres, est devenu une perversion qui s’avère  bien difficile de contrer. On relate périodiquement des suicides d’ados victimes de ces comportements criminels.

Croire tue ! Les méfaits de la foi dévoyée ne sont plus à démontrer depuis que le monde est monde. Lorsqu’on songe que les fondements de la foi catholique commencent par un fratricide, on y voit déjà les prémices d’un massacre à la Saint Barthélémy et autres dates et lieux… Un pèlerinage à La Mecque n’est pas sans risque d’étouffement comme on le sait, et ne parlons pas des islamistes de tous poils qui idolâtrent la mort ! Voltaire était un visionnaire lorsqu’il disait « écrasons l’infâme ! ».

Aimer tue ! Depuis la venue dans les plus intimes déduits du VIH, prendre du plaisir est devenu aventureux et demande des précautions préliminaires assez incompatibles avec la sincérité et la spontanéité du désir… On est loin des amants de Vérone !

A l’énoncé de toutes ces menaces concernant notre environnement et notre vie quotidienne, et des tentatives contestables supposées les contrer, on pourrait dire que ces avertissements et mesures destinés à préserver notre confort et notre santé sont devenus tellement outrancièrement dérisoires, qu’ils n’atteignent plus leur but, et que les principes dit de « précaution » ne font que freiner l’esprit d’entreprise sans convaincre les consommateurs de leur utilité.

Alors récapitulons :

  • fumer tue, mais quel plaisir de pétuner avec un bon cigare
  • boire tue, mais quoi de mieux pour accompagner les volutes de fumée exhalées par le nez, qu’une bonne vieille prune ?
  • se soigner tue, où sont nos apothicaireset rebouteux du temps jadis ?
  • aimer le confort tue ! et le nôtre tuera un jour les Inuits…
  • conduire tue, aussi revenons à la calèche tirée par deux robustes percherons
  • manger tue, mais un plat de sauterelles grillées remplacera-t-il une bonne côte de bœuf au barbecue (cancérigène lui aussi !)
  • respirer tue, mais va-t-on stocker l’oxygène dans des bouteilles ?
  • communiquer tue ; que ne revient -on au temps des sémaphores ?
  • nager tue ; pourquoi nos ancêtres amphibiens sont-ils sortis de l’eau ?
  • bronzer tue ; ce teint de lait, qui a séduit Adam, seyait si bien à cette chère Lilith !
  • prier tue ; athée souhait !
  • aimer tue, Onan avait sans doute raison dans sa pratique !

Comme on le voit, et en un mot comme en cent : vivre tue !

Mais en prenant connaissance du dernier communiqué de la Commission terrain de l’AS du Golf du Perche,  je m’aperçois que j’avais oublié un autre fléau.

L’inconscience et l’incivilité de certains peuvent tuer !  À balles réelles !

 

Tous mes vœux de bonheur quand même !

 

Dudu

PS : voici un article dont chacun des chapitres devrait donner lieu à une opinion exprimée et contradictoire (forcément contradictoire !) à celle de l’auteur. 

À vos plumes !

 

 

 

Humeur… mauvaise !

 

 

 

Elle a peu à voir avec des considérations golfiques, et je vous prie de m’en excuser ! De plus je viens de m’apercevoir que c’est un sujet récurent d’agacement que j’ai déjà évoqué dans une rubrique de février 2011 sous le titre : « Le sale air de la peur ».

 

Il y a des matins en écoutant une pub qui vous veut du bien et vous vante une jouissance nouvelle, non seulement on en croit rien, mais il vous vient l’envie de dire « foutez-nous la paix, on ne vous à rien demandé » ! De même lorsque les médias nous soulent avec des « conseils »  dictés par les Ministères de l’Environnement ou de la Santé et de la Solidarité, etc.  Tout à coup, devant tant de « recommandations" infantilisantes, d'avertissements débiles, de mises en garde ineptes, d'interdictions contestables, j'ai envie de pousser "un coup de gueule défoulatoire", et je vous le soumets :

 

Pétuner tue !

Je viens de m’acheter une boite de cigares où je lis en caractères gras : « Fumer tue ». Y a-t-il une explication au fait que le commerçant qui vient de me vendre cette arme létale ne soit pas poursuivi pour complicité d’homicide ? Je n’en vois qu’une : le crime paie ! Il rapporte de l’argent à l’Etat complice de ce forfait. J’en viens à dire que certains de nos vices sont une source de revenus pour l’Etat hypocrite qui serait bien marri de nous voir nous amender.

Il semble que vouloir remplacer la cigarette par son avatar en « vapotant », ne soit  pas une assurance tout risque non plus !

 

Ainsi :

La vitesse tue ! Sur nos belles routes de France, piéger les conducteurs qui ont contourné la loi avec leur kit  « mains libres », mais qui n’ont pas ralenti à 60 km/h sur les quelques centaines de mètres jalonnant les axes autorisés majoritairement à 80 (!) ou dépassé de quelques tours/minutes les vitesses autorisées sur autoroutes, est un sport national. Compter sur ces infractions massives, comptabilisées chaque année sur le budget prévisionnel, est une autre perversion bien française. Les voitures banalisées, les radars postés à des endroits stratégiques, les jumelles planquées comme si elles avaient honte d’être vues, les nouveaux radars embarqués indétectables, tout cet arsenal répressif, soi-disant dissuasif et mis en place pour notre « protection », ne peut en aucun cas susciter l’adhésion citoyenne des usagers qui se sentent piégés, méprisés et infantilisés. Comment instaurer cette fameuse « confiance » que réclament régulièrement les dirigeants de ce pays, avec de pareilles méthodes qui relèvent plus de la traque qu’un appel à la maturité et à la responsabilité des gens ? Doit-on revêtir une casaque jaune pour être reconnu comme citoyen adulte et doté de raison ?

 

Manger tue ! On pourrait ajouter à ces considérations indignées, la nocivité des aliments dont on nous demande épisodiquement à grand renfort de campagnes médiatiques de nous méfier, sans toutefois en modifier le taux de TVA. Le sucre, le sel et les graisses tuent ! Le « bio » est suspect, les AOC sont sujets à caution, les OGM sont l’objet de tous les fantasmes, les adjuvants et les conservateurs peuvent être nocifs, l’eau de source n’est pas exempte de suspicion, le bœuf peut s’avérer être du cheval de rebut, et la viande être du « minerai ». Quant au poisson, raréfié par une pêche intensive, il est chargé de déchets plastiques, de mercure et autres métaux lourds... Ne pas oublier pourtant que la faim et la soif tuent plus sûrement !

 

Rouler tue ! Les carburants, qui rapportent tant à l’Etat, sont tour à tour voués aux gémonies et frappés d’anathème : c’est d’abord l’essence et son CO2, puis le diésel et ses particules fines que les pots filtrants n’arrêtent pas, ou encore les accus électriques qui laissent des composants mortels, sans parler de la dangerosité du GPL… Que choisir en dehors de la marche à pied ? La patinette ? Elle est dangereuse aussi !

 

Se chauffer, s’éclairer, tue ! Le nucléaire, souvent assimilé aux dangers de la bombe atomique, représente l’absolu cauchemar écologique, comme l’est le gaz de schistes dont on ne veut plus identifier l’existence en France. Remplacer les nucléaires par des Centrales à charbon ne me paraît pas la démarche la plus intelligente. Le mythe des énergies renouvelables fait tous les jours la preuve de son utopie pour assurer les besoins de notre pays qui ne saurait devenir un gigantesque parc de panneaux solaires ou d’éoliennes terrestres et maritimes, sans défigurer ses magnifiques paysages. De plus on connaît les aléas du voltaïque dans les régions peu ensoleillées. A défaut d’utiliser l’énergie géothermique ou marémotrice, les Centrales ont encore de beaux jours !

 

Le soleil tue ! Etre hâlé est suspect aux yeux des dermatologues. Sans nier leur dangerosité, je ne crois pas pourtant que les UV soient le principal danger dans les pays ensoleillés d’Afrique dont les populations s’exterminent depuis des siècles, à moins qu’ils ne leur tapent sur la tête au point de la leur faire perdre.

Pour ne pas vous lasser, j'arrête là ma démonstration, sachant que j'ai encore toute une liste de comportements mortifères à vous énumérer. Cela fera l'objet d'une prochaine rubrique que je ne manquerai pas de vous envoyer

 

Dudu

 

 

 

Encore un mot dit sur le gazon.

 

 

 

 

 

Selon que vous habitez le Sud Ouest de la France ou le Québec vous prononcerez « peu-loûseu » ou « p’louse ». Subtile variation sur la langue !

L’herbe est très appréciée chez « nos cousins » canadiens dont le pays est recouvert de neige au minimum trois mois l’an ; la verdure leur manque, et son apparition marque le début du renouveau printanier qui va permettre de renouer avec les joies des marches en tongs deux doigts.

Chez les autres, le vert est partout, tant les Pyrénées captent les nuées qui déversent sur la campagne et dans les jardins, leurs pluies abondantes une bonne partie de l’année. Aussi la « peu-loûseu » dans cette région,  n’est pas cette obsession que l’on observe chez certains pour qui elle est une marque de standing, comme peut l’être leur piscine.

Sachant, comme je l’indiquais dans une rubrique précédente, que le Sud Ouest a longtemps été occupé par les Anglais, ceux-ci, à conditions atmosphériques comparables, ont transmis leur savoir-faire en matière de gazon.

Mais les autochtones se moquent bien de leur gazon, il n’y a que le vert des pelouses des stades de rugby ou celui des parcours de golf, deux jeux hérités de leur ancien envahisseur, qui est l’objet de toute leur attention.

            Les anglo-saxons prétendent qu’il faut un siècle au minimum pour obtenir ces tapis de verdure qu’on appelle « gazons anglais » !

            Je connais un ami qui a essayé.

            Mon ami est un perfectionniste, et il aime se renseigner aux meilleures sources et internet lui a paru la plus fiable… Aussi, après avoir choisi comme semence le « Ray-Grass anglais », comme lui conseillait un soit disant expert du web, il a préparé derrière et devant chez lui, deux surfaces retournées à un fer de bêche, amendées au fumier de vache, débarrassées du moindre caillou, enrichies de terreau de feuilles, tamisées et soigneusement ratissées. Il a appris avec ravissement que cette opération s’appelait « préparer un lit de semences », lui qui ne fait jamais le sien…

Semés fin avril sur une terre réchauffée, les graines ont poussé en une quinzaine de jours, formant une fine moquette vert tendre du plus bel effet avec cependant quelques feuilles moins nobles dont il a fallu se débarrasser à la main au jour le jour.

Puis, pour obtenir un bon enracinement comme il l’avait lu, il a eu recours à un rouleau acheté spécialement et effectué plusieurs passages journaliers avant de tenter l’aventure de la première tonte.

 Lors d’un voyage en Angleterre dans le cadre d’un jumelage, mon ami avait appris que l’un des secrets de la bonne tenue des gazons locaux résidait dans la coupe au moyen d’une tondeuse spéciale à cylindre hélicoïdale, tondeuse qu’il n’a eu de cesse de se procurer après de nombreuses et coûteuses recherches. 

Les surfaces engazonnées assez réduites nécessitaient de nombreuses manœuvres auxquelles ce genre de tondeuse, volontairement alourdie par ses rouleaux, ne se prêtait guère. La volonté d’obtenir une pelouse impeccable, unique et insolite dans le quartier, l’a encouragé à persévérer pendant un moment malgré la pénibilité de la chose et le temps perdu. Plusieurs tontes hebdomadaires étaient nécessaires, sachant qu’il ne faut pas ramasser les fanes qui sont par nécessité très courtes afin de former un « mulch » sur place susceptible d’engraisser l’herbe sans l’étouffer.

Lorsqu’au bout d’un an méritoire d’opiniâtreté, le fameux « gazon anglais » ne se distinguait guère des gazons voisins, mon ami a déclaré forfait et repris son ancienne tondeuse.

Il n’a pas eu la patience d’attendre 100 ans !

 

Dudu

 

 

De l’enseignement

       

 

    J’ai jusqu’ici consacré trois rubriques à Virginie. Une première intitulée « Et enfin Virginie vint » en référence amusée à Malherbe en littérature, une deuxième sur l’air de « Félicie aussi ! » et enfin une autre sur l’air de « Capri c’est fini », écrite un 1er avril qui n’engageait à rien.

            C’est d’autant plus vrai, que je n’ai jamais abandonné les cours avec elle, et si je ne suis pas un de ses élèves les plus assidus, je trouve néanmoins le besoin de la consulter régulièrement comme on le fait avec son médecin quand on se sent un peu patraque.

            L’enseignement, du golf comme d’autres matières, se conjugue avec deux acceptions du verbe apprendre. Apprendre à… quelqu’un, ou apprendre… quelque chose. L’une est active, l’autre est passive.

            Le fait d’apprendre à quelqu’un demande, non seulement du savoir, mais aussi et surtout, de la pédagogie. De la psychologie également, et une bonne dose de patience.

            De même que la pyramide du Louvre ne peut plaire  à tout le monde, un enseignant connaîtra des critiques. :

  • ne sait pas suffisamment observer son élève pour corriger ses gros défauts
  • pratique un enseignement global qui ne tient pas compte des particularités de chacun
  • se contente d’appliquer une méthode standard sans imagination
  • ne suit pas ses élèves en dehors du cours
  • fait preuve de désinvolture
  • ne sait pas se remettre en cause malgré des échecs

 

            Moi qui viens de découvrir cet univers de l’enseignement à travers mon engagement bénévole auprès de demandeurs d’asile qui veulent apprendre le français, je me rends compte de la difficulté  de ne pas tomber dans ces travers, et qu’il faut pour cela, non seulement avoir un minimum de connaissances élémentaires qu’on acquiert avec des stages spécialisés, mais aussi de l’attention, de l’empathie et de l’enthousiasme. Qui dira que Virginie n’en  a pas ?

            Il est courant de dire que les enseignants font le plus beau métier du monde. J’en suis d’accord en y ajoutant celui de kiné, considérant que ces deux « vocations » se donnent pour mission d’éduquer ou de rééduquer, de former ou de restaurer des références vitales, mentales ou physiques, d’aider à réaliser des performances, si minimes soient-elles. Quelle jubilation que de voir un élève comprendre et réussir, un patient retrouver un maximum de ses fonctions, ou un débutant envoyer ses premières balles… pourquoi pas ?

            J’ai parlé de ce côté actif de l’apprentissage qui peut être, on l’a vu, valorisant et intellectuellement enrichissant pour l’enseignant.

            Le côté passif, c’est donc d’apprendre en tant qu’élève, lequel peut être assoiffé de savoir ou au contraire assez peu motivé, mais dans tous les cas il est important de noter qu’il a aussi des obligations et des « devoirs » :

  • le premier est le respect
  • le deuxième  est la ponctualité
  • le troisième est l’assiduité
  • viennent ensuite l’écoute, l’application, le désir de progresser
  • il faut aussi, et immanquablement, une relation de confiance et de considération l’un envers l’autre.

            Ces deux aspects de l’apprentissage, enseignant actif ou apprenant passif, ont en commun cette notion fondamentale de répétition : enseigner c’est répéter dit-on, mais apprendre c’est rabâcher, ce qui revient au même. Sur sa copie ou sur le practice, « il faut remettre sur le métier son ouvrage ! ».

            Je ne sais si Virginie se reconnaîtra dans cette rubrique, qui est plus didactique et moins humoristique que les trois premières, mais j’en profite pour lui renouveler toute ma confiance et ma reconnaissance pour l’engagement dont elle fait preuve pour une bonne marche de ce club, et pour son goût dans l’embellissement du golf, practice et autres lieux.

            Dudu

 

Golf et numérologie

 

 

La numérologie est un ensemble de croyances et de pratiques fondées sur l'attribution de propriétés à des nombres qui ont une valeur symbolique rapportée à l’homme cosmologique, et que l’on peut interpréter à partir d’une grille de lecture sur une base 9. Comme pour l’astrologie, les adeptes de cette pseudo science, sont persuadés de tenir un moyen infaillible de lire dans le futur et de pouvoir l’influencer dans sa conduite  au mieux de ses intérêts.

Se lancer à établir un profil numérologique est amusant et quelquefois assez troublant dans ce que nous appellerons des « coïncidences » avec la vie des intéressés.

Le principe est donc d’additionner les chiffres de sa naissance, en sachant que le 9 est égal à 0, et que tous les nombres au dessus de 9 sont ramenés à l’addition de ses composants. Cette opération vous permettra de connaître le chiffre correspondant à ce que les numérologues appellent « le chemin de vie » de chacun.

Je vous donne un exemple avec mon propre profil, qui soit dit en passant, prouve que ça ne marche pas à tous les coups.

Je suis né le 19 février 1940, ce qui donne en calcul numérologique, 1 + (9) = ; février = 2 ; 1(9)4(0) = 5. Soit 1 + 2 + 5 = 8. Si je crois le dogme,  le chemin de vie du 8 serait celui d’un être « entier, têtu, volontaire,  un battant qui grâce à sa détermination, va  soulever des montagnes. Le 8 ne supporte pas l’échec ». Il se résume dans les trois A : Ambition, Argent, Agressivité !

Vous me voyez comme ça, vous ? Moi je trouve que je supporte assez bien mes dernières places aux compétitions...

Pour mener à bien son chemin de vie, il faut un certain nombre de vertus nécessaires à son accomplissement, et lui donner un sens. Une autre grille lecture va nous permettre de savoir si nous possédons, ou pas, ces outils, en établissant un profil à partir de ses noms, prénoms, où chaque lettre va correspondre à un chiffre. Par exemple : J = 1 ; E = 5 ; A = 1 ; N = 5, etc.

Chacun de ces chiffres correspond à des qualités ou à des défauts qui vous permettront de réaliser, ou pas, ce chemin de vie en toute connaissance de cause. Il est certain que ma grille comporte des lacunes !

Pourquoi, golf et numérologie ?

C’est à cause du chiffre 9 que j’ai fait ce rapprochement.

Un parcours de 18 trous, c’est deux fois 9. Si je m’amuse à additionner les chiffres de l’aller, ça donne : 1+2+3+4+5+6+7+8+9 = 45 ; 4+5 = 9, soit ZÉRO !  Étonnant, non !

Le calcul du retour donne le même résultat, ainsi que l’addition des trous en tenant compte de leur handicap. Zéro sur un parcours, c’est l’équivalent du SCRACHT qui est le but de bien des pratiquants de ce beau sport.

Au golf, « The fairway of life is love » (zéro se dit « love » en tennis !).

Jouer négatif est une coquetterie de professionnels qui ont sûrement un chemin de vie 8 avec ses trois A !

Dudu

 

De l’âge

 

Dans ma dernière chronique, je vous parlais des coaches qui intervenaient sur le web pour vous donner des conseils, des astuces, des programmes d’entraînement personnalisés sur vidéo moyennant quelques euros, que, comme je le disais, j’économise.

La dernière que j’ai reçue de « Joël  MonCoachdeGolf » s’adresse aux « Séniors » !

Il dit entre autre : « Le golf est le sport idéal dès qu’on passe 60 balais … En effet il n’est pas violent pour le corps même si près de 200 muscles sont sollicités en même temps, à chaque swing!  

… Il ne sollicite pas exagérément le système cardio-vasculaire même si l’on marche entre 4 et plus de 10 km (9 trous ou 18 trous)

…Il faudrait être complètement miro pour ne pas remarquer que:

 1/ la souplesse diminue avec les années

2/ la masse et la tonicité musculaires ne vont pas en s’améliorant...

3/ l’équilibre devient de plus en plus aléatoire. »

… et que les premiers symptômes apparaissent sur les mises en jeu

et la perte de distance.

 

Tu l’as dit, bouffi !

Si le golf est un des domaines où l’âge diminue vos performances, il y a bien d’autres  inconvénients à vieillir, et pour lesquels Joël n’a pas de remèdes.

Autour du bar, les conversations des séniors continuent d’évoquer le beau sexe, et même d’en être l’un des principaux sujets en proportion inverse à sa pratique, et à propos duquel Rivarol disait : « La vieillesse n’est pas supportable sans un idéal ou un vice ».  Mais est-ce un vice que d’admirer la beauté, quand bien même on a de moins en moins d’arguments pour l’honorer ?

Si les commentaires entre amis sur la dernière partie sont toujours incontournables, l’autre inépuisable sujet des gens d’âge tourne autour de la santé. C’est une litanie permanente cernant le « tamalou ». Ces nouvelles préoccupations  constituent évidemment ce qui les distingue de la jeunesse, et que Julien Green résumait en disant : « Pour la jeunesse, le bonheur c’est jouir. Ne pas souffrir est le bonheur de l’âge ».

Il existe pourtant hélas, de dégradants  symptômes révélateurs de la décrépitude. Alors que j’avais à peine 40 ans, je me souviens d’un gamin qui saignait à la suite d’une chute, et à qui je tendais mon mouchoir pour s’éponger et qui m’avait dit: «  les vieux ils ont toujours un mouchoir dans leur poche ! » L’âge est très relatif ! Il est vrai que j’ai depuis longtemps un mouchoir dans ma poche… par commodité, et depuis un moment pour moucher « la roupie du vieillard » ! Je ne vous parle même pas de la silhouette qui s’affaisse, de la cuvette des toilettes qui s’éloigne de vous d’année en année, ni de la honte d’oublier le prénom de son dernier partenaire de foursome…

En revanche, et pour être positif, qu’y  a-t-il de plus réjouissant que de se faire battre par ses petits enfants dans une partie de golf, de scrabble ou d’échec ? On n’est pas tous des  « papy 2. 0 » !

De Gaulle disait que la vieillesse était « un naufrage », mais d’autres, en particulier des écrivains et des philosophes, y ont puisé des vertus, comme Victor Hugo qui soutenait que : « Ceux qui deviennent jeunes tard, le restent longtemps », et qui ajoutait : « Il est bon d’être ancien et mauvais d’être vieux ». Quant à Jean-Jacques Rousseau, il affirmait que : "La jeunesse est le temps d'étudier la sagesse, la vieillesse, est le temps de la pratiquer ".

Il faut accepter son âge, même si la compétitivité  dans tous les domaines diminue de jour en jour. Non seulement on a l’âge de ses artères, mais on a surtout  celui de sa tête.

Et dans sa tête on a toujours vingt ans !

Dudu

 

 

 

Bilan d’un golfeur solitaire

 

 

            Lorsque j’ai eu la lumineuse idée de me mettre au golf, c’est à dire il y a plus d’une trentaine d’années je m’étais juré de tout faire pour accéder à un niveau plus flatteur que celui, bien modeste, que j’avais pu atteindre au tennis que je pratiquais à l’époque.

            En l’absence de parcours de golf à moins de 100 km de chez moi, je me suis initié à ce sport, vanté par un tennisman reconverti, en me plongeant, avec une boulimie de savoir, dans les ouvrages de Jack Nicklaus en bandes dessinées.

            Lorsqu’on touche pour la première fois un club de golf et qu’on envoie sa première balle à quelques mètres, on découvre une satisfaction inconnue que ne nous ont pas procurée les autres jeux de balles pratiqués jusqu’ici.  

            Il est vrai que cette sensation n’est pas ressentie par tout le monde. Certains sont tout de suite rebutés.  D’autres, fautes de réussite ou de persévérance, abandonnent après quelques essais. (Il paraît que 72.000 golfeurs ne reprennent pas leur licence chaque année en France, et plusieurs millions aux US!!!)...

Nous savons tous que c’est un sport ingrat, capricieux, frustrant, et qu’on soupçonne souvent ses pratiquants d’être de patents masochistes ; mais Sacher-Masoch ne prétend-t-il  pas qu’on trouve un  certain plaisir dans la souffrance ?

            Je crois plutôt que l’attrait de ce sport réside dans la recherche perpétuelle de découvrir, d’apprendre et de se perfectionner. Les joueurs professionnels, malgré leur maîtrise remarquable, n’arrêtent pas tout au long de leur carrière, de chercher à s’améliorer.

            Malgré une assiduité obsessionnelle qui a marqué les premières années de ma pratique, des attitudes proches du délire qui m’ont fait me réveiller pour relire un chapitre de la BD, décoller d’un coup de wedge la moquette de mon cabinet professionnel, casser les vitres de l’école maternelle d’en face en drivant dans mon jardin, envoyer des balles dans celui de mes voisins, tracer un mini 9 trous autour de la maison, défoncer un massif pour en faire un bunker, bricoler une tondeuse de green avec une perceuse, faire des divots sur le terrain de foot et essayer de reproduire entre deux rendez-vous le geste de Jack, je n’ai toujours pas senti ce que « faire swinguer le club » veut dire.

            Cette expression était celle de Paddy, le prof qui a contribué à faire naître le Golf du Perche, et que certains golfeurs locaux ont bien connu et apprécié, en tirant meilleur parti que moi de son enseignement. Je cherchais désespérément des moyens de m’améliorer, et pensais les trouver dans les revues spécialisées qui distillaient chaque mois des recettes et des « trucs » susceptibles de le faire. Aussi, une autre de ses recommandations était à mon endroit : « Monsieur Dubreuil, (car tout en étant chaleureux, il était très réservé dans ses relations avec ses élèves), arrêtez de lire ! »

           

            Je suis au delà de la troisième décennie de ma vie de golfeur, celle de la résignation paisible, qui aura été précédée d’une première où la passion l’emporte, suivie de celle de l’espoir, espoir qui n’est toutefois pas complètement éteint dans la persévérance du vétéran que je suis.

            A l’heure de l’internet, les coaches de golf envahissent la toile, et certains vous promettent le graal en proposant des vidéos miracles qui vous permettront d’allonger vos drives, de toucher les fers comme des pros, de régulariser vos coups, de jouer tous les parcours en régulation et de putter pour des birdies.

            Si Paddy était encore là, il me dirait, « Monsieur Dubreuil, arrêtez de regarder ces vidéos ! ». Je l’écoute en ne les achetant pas…

            A vous tous, qui me lisez avec indulgence, je vous souhaite une année de plaisir, de progrès et d’amitié partagée.

Dudu

 

 

 

De Noël

Dans un précédent article sur la frugalité, j’imaginais le préjudice que ce comportement pouvait faire courir au « Commerce » avec un grand C.

Ce « Commerce » a en effet souffert ces dernières semaines, mais pour un tout autre motif que je me garderai bien d’analyser ici.

Il est de tradition, en France et ailleurs dans le monde occidental, que ces Fêtes de Noël et de fin d’année, soient l’occasion pour un grand nombre de « casser leur tirelire » afin d’offrir des cadeaux. Ceux-ci sont quelquefois disproportionnés en regard des moyens financiers des offrants, mais ils témoignent des sentiments d’empathie, de respect et d’amour de ceux-ci envers ceux qui les reçoivent. C’est une période et une coutume qui peuvent engendrer  ce qu’on appelle « la magie de Noël »… et l’euphorie des tiroirs-caisses !

Contrairement à d’autres, uniquement sensées élever et sanctifier l’âme comme Pâques ou la Pentecôte, cette fête religieuse (qui a des origines païennes de la Rome antique, elle-même la tenant de rites ancestraux pour célébrer le solstice d’hiver), a la particularité de faire coïncider le spirituel et le temporel dans son expression la plus triviale qui est la « consommation ».

Pourtant le symbole de la naissance d’une divinité dans une étable, est un rappel du vœu de dépouillement prôné par le dogme, en regard du faste étalé au Vatican durant des siècles. Souvenons-nous d’une scène  significative dans le film « Le nom de la Rose » où débarque en Grandes Pompes une délégation papale au milieu de ces moines en robe de bure. De nos jours cette fête a amplifié  son coté mercantile qui semble l’emporter sur le rituel religieux.

Pour un golfeur c’est l’occasion de concrétiser une aspiration légitime à « s’élever » (c’est à dire à abaisser son index !) en souhaitant employer tous les moyens d’y parvenir, et qu’une publicité bien ciblée promet avec l’achat d’un « matériel » bien réel et concret, comme le dernier driver Callaway à 560 €.

Que ne lit-on pas sur l’importance du mental, domaine de l’esprit par excellence, dans la réalisation d’un putt, qui demande juste dans son accomplissement un geste physique précis et maîtrisé. Le réussir trois fois sur quatre est un art, comme je l’évoquais dans la rubrique précédente, qui concrétise la complémentarité et l’alliance du psychisme et du somatique qui pourront être largement aidés avec l’acquisition de ce putter Odyssey à 469 €. Merci Père Noël !

Est-ce vraiment une découverte que de réaliser que nous sommes un tout, et que comme Descartes  le décrivait, l’homme n’est pas un « animal-machine », mais un être doté de raison, de libre arbitre et de talent toujours renouvelé, avec le besoin d’agir et d’espérer.  Cette période des Fêtes est non seulement celle des cadeaux et des retrouvailles en famille, mais elle est aussi, et surtout, celle des vœux et des bonnes résolutions. Que l’on mette tous les atouts de son coté pour y réussir est humainement compréhensible.

Ce sont des recherches bien légitimes, car comme le disait Confucius : « La vraie faute est celle que l’on ne corrige pas ! »-

J’espère ne pas vous avoir mis trop de « trouble » dans l’esprit avec mes élucubrations, vous adressant mes vœux sincères en cette fin d’année et vous souhaitant le meilleur pour celle qui s’annonce pleine d’incertitude.

            Dudu

 

De l’art 

 

Une certaine indignation s’est levée en Chine à la vue d’une pub qui montrait une chinoise essayant de manger des pâtes et une pizza avec des baquettes. Le sentiment d’humiliation nationale l’a emporté sur la dimension humoristique de la chose. 

En effet il est difficile de faire de l’humour sans égratigner plus ou moins, voire blesser, quelqu’un qui se reconnaîtra dans la situation ou le personnage décrits. Pour ma part, je m’efforce à contourner désormais cet écueil, en essayant de caboter au large des côtes éditoriales dangereuses, pour vous entretenir et essayer de vous distraire avec des réflexions et des sujets de portée universelle. (Rien que ça, veinards !)

C’est ainsi que je voudrais vous parler de l’art sous toutes ses formes, car je m’aperçois que c’est un mot que j’ai employé dans mes trois dernières rubriques : « l’art d’être grand-père », « l’art de cultiver l’herbe », « l’art de vivre en dessous de ses moyens »…

Pour cette fois-ci, parlons de l’art dans le sport.

En commençant par une démonstration à contre courant. Reprenant l’exemple cité plus haut de la maladresse de la chinoise avec ses baguettes, et sans aller jusqu’à l’image de la poule et du couteau, je pourrais faire un parallèle avec ma propre difficulté pérenne à me servir d’un club de golf. Mes amis se moquent de moi depuis toujours en disant que je veux « jouer beau » ! C’est un fiasco total sur tous les plans, tant esthétique qu’efficient. Pourtant depuis trente ans, l’intention est bonne…

En effet (là où art rime avec dollar !), quel plus beau geste sportif qu’un swing de golf, tel que l’exécutent un Fred Copel, un Tiger Woods, un Rory Mcllroy… un Arthur Vauray ? On répète que ce n’est pas la force qui donne à un swing son rendement maximum, mais le relâchement, la souplesse, la vitesse et la combinaison maîtrisée des trois qui permettent d’obtenir le meilleur résultat. Dans ce sens, que le swing féminin est admirablement harmonieux et efficace !

Dans tous les sports « la beauté du geste » va de pair avec l’efficacité. Regardez le saut de Renaud Lavillenie tellement encombré de son bâton à la prise d’élan ! Et puis, dès l’impulsion, c’est l’enchaînement et la coordination de ce mouvement pendulaire complexe qui se construit et se regarde au ralentit comme un mouvement de danse aérienne très esthétique.

Dans d’autres domaines, quoi de plus plaisant à voir qu’un couple de patineurs qui s’enlacent avec grâce dans des arabesques glissées sur la glace; un champion de free-style propulsé à pleine vitesse  par un tremplin, enchaîner dans les airs des figures acrobatiques d’une folle hardiesse ; un plongeur qui exécute des sauts périlleux savamment tirebouchonnés du haut d’un plongeoir de dix mètres ; une gymnaste séraphique aux barres asymétriques ; un tir en extension d’un joueur de hand-ball ; l’envolée d’un gardien de but à l’heure du pénalty ; la grâce d’un cheval et son cavalier au saut d’obstacle comme a su la sublimer des peintres comme Géricault, Degas, ou Toulouse-Lautrec. En dehors de la marche à pied de compétition, assez disharmonieuse dans ses déhanchements, on peut dire que tous les gestes des athlètes au plus haut niveau, allient beauté et performance.

L’une des plus célèbres œuvre d’art relative au sport, date du Ve siècle av. JC et est attribué à Myron sculpteur athénien, et c’est celle du « Discobole » qui immortalise ce geste de lancer qui n’a rien à envier au swing des meilleurs d’entre nous.

A part ça, beau geste ou vilain geste, va dorénavant falloir se couvrir pour jouer.

Dudu

 

 

Eloge de la frugalité

 

A l’heure où la planète est menacée par une excès de tout : excès d’émission de gaz à effet de serre, excès de la pêche qui raréfie les ressources halieutiques , excès d’emploi de pesticides qui empoisonnent les consommateurs, excès d’exploitation des ressources naturelles, la surexploitation des forêts, de l’eau potable, la production toujours plus grande de plastique non recyclable, et j’en passe, il faudrait revenir à des comportements moins mortifères pour une survie de nos descendants, vers une « frugalité heureuse ».

C’est possible ! Un exemple nous en a été donné samedi avec la Coupe du Président qui nous a fait jouer notre parcours habituel avec des moyens restreints…

Une sorte d’image de la société était représentée dans sa diversité avec des « riches », les plus bas index, privés de 11 clubs ; les "couches moyennes", les plus nombreux, avec des index moyens ne disposant proportionnellement à leur classement que d’une partie de leur sac ;  et les "gens modestes" aux index au-dessus de vingt, à qui on a essayé de donner un plus en les dotant davantage, ce qui fut mon cas, qui a démontré par mon score, l’inanité du concept.

 En revanche, cela  a prouvé que la richesse et le talent s’accommoderont toujours des conditions que la vie leur réserve par leur pouvoir d’adaptation, leur intelligence et leur imagination fructueuse. Ils peuvent cultiver « l’art de vivre en dessous de ses moyens » !

Puisque 3 clubs ont suffi aux premiers pour scorer, pourquoi trimbaler 14 clubs durant le reste de l’année ? La frugalité dans ce cas ne s’est nullement révélée frustrante, au contraire : gain de poids, de temps, et peut-être une nouvelle philosophie dans l’achat futur de nouveau matériel pour réaliser une économie. Mais cela est une autre histoire, car la tentation est grande de se procurer le dernier cri de la technologie en matière de drives, d’hybrides et de putters. J'en connais qui ne résisteront pas !

En définitive, cette expérience a permis de confirmer qu’à parcours identique, on emploie systématiquement les mêmes clubs ; vraisemblablement pas plus de cinq pour la plupart d’entre nous sur les 18 trous de Souancé (à condition d’éviter les bunkers !) et qui améliorent quand même régulièrement leurs performances.

Le revers de la médaille, si une telle pratique se généralisait en soulageant notre portefeuille, serait qu’elle ruinerait les fabricants de matériel de golf. Mais serait-ce si grave ? La surproduction industrielle dans toute sa diversité, menace, elle aussi, l’équilibre écologique de la planète. Ce petit geste serait, à l’instar du « colibri » de Pierre Rabi, de « faire notre part », si minime soit-elle, dans la sauvegarde de la nature.

Je laisse à votre réflexion ce vaste sujet qui dévoile peut-être ma « frugalité » de pensée !

A part ça, on s’est fait un peu saucer, mais heureusement nous fûmes un moment « over the rainbow » !

Dudu

Les green-kippers 

            A l’occasion d’une Coupe des green kippers, je crois avoir déjà disserté sur ce que j’avais appelé me semble-t-il : « Faire pousser de l’herbe, considéré comme un des beaux arts ».

            A l’image de bien des références en matière de sport, ce sont les Anglais qui ont élevé cette chose, initialement d’une banalité navrante que de faire pousser de l’herbe, à un niveau de sophistication que le monde entier leur envie. La splendeur des pelouses de leurs jardins publics et privés ne lasse pas d’épater les visiteurs étrangers qui ne peuvent s’empêcher de demander la formule magique à leurs propriétaires. L’Angleterre, que de Gaulle a confirmé en juin 1962 comme étant « notre ennemi héréditaire », est peuplée d’irréductibles iliens qui avouent avoir tous les défauts, mais être un peu moins « ratés » que les autres, qui affichent un flegme plus ou moins contrôlé, qui sont fiers de leur intempérance, de leur élégance vestimentaire et de leur détestation de tout ce qui n’est pas « british », et qui répondent souvent avec leur humour reconnu, que pour avoir un beau gazon, ce sont les soins des cents premières années qui comptent !

            Cette culture spécifique a donc engendré des spécialistes qui sont en effet des artistes dont les compétences sont recherchées par tous les golfs de renom dans le monde. C’est ainsi que le Golf National de Saint-Quentin-en–Yvelines, à l’occasion de la Ryder Cup 2018, a fait appel à l’un des tout premier « jardinier de golf » contemporain, Alejandro Reyes.            

            Le fait qu’il soit Espagnol ajoute à l’universalité de cet art qu’il a appris toutefois au Royaume-Uni, et en particulier avec le gazon de Wimbledon, qui est en lui-même une performance horticole.

            Je raconte souvent que j’ai été, incrédule d’abord, puis émerveillé ensuite, lorsque, non golfeur à l’époque, j’ai foulé pour la première fois un green. Je me souviens ; c’était à Rochefort-en-Yvelines. Cette moquette verte me semblait artificielle.

            Cette impression semble partagée par certains écologiques qui ont une réticence certaine à l’encontre du golf et de golfeurs.

            En matière d’environnement, les trois griefs les plus fréquemment faits aux golfs sont une consommation d'eau excessive, voire un gaspillage de la ressource, un usage excessif de pesticides et d'engrais, et une appropriation foncière de milieux abritant souvent des habitats vulnérables.

            Pour ce troisième argument, il est vrai que l’on trouve en effet beaucoup de golfs qui sont situés près de zones balnéaires littoralessur des corridors biologiques et/ou corridors de migration aviaire où ils ont modifié et remplacé des milieux dunaires, de lande ou des tourbières sauvages.

             Les golfs privés sont souvent associés à la spéculation immobilière, foncière et financière, mais il est indéniable d’autre part, qu’ils peuvent présenter un intérêt touristique et attractif,  susceptible de dynamiser des villes ou des régions en déshérence. De plus, plusieurs études laissent penser que les parties densément boisées des golfs sont plus riches en oiseaux et (logiquement) en espèces forestières, et que certaines zones situées hors des parcours, le « rough », peuvent présenter un intérêt en tant que biotope, sur la faune et la flore. On peut également arguer que ces brèches dans une forêt, constituent des « pare-feux » très utiles.

            Le deuxième point est également réel, avec un emploi généralisé des pesticides dont les plus utilisés sont des désherbants sélectifs, des insecticides, des fongicides et des lombricides, qui permettent de soigner ou d’éviter « la fusariose » et autres maladie du gazon. Des études mondiales sont en cours pour trouver des solutions plus écolo-compatibles, en relation avec celles d’une agriculture dite « raisonnée ».

            Quant au premier grief, la surconsommation d'eau, il est récurent et parfaitement justifié. Le gaspillage ou le détournement du précieux liquide est le reproche le plus fréquent fait par les organisations de consommateurs surtout en région aride ou en saison estivale.

            Conscients du phénomène les gestionnaires de golfs, épaulés par des organismes de recherches scientifiques, multiplient les expériences de gazons transgéniques, sans doute contestés eux aussi, mais économes en eau, des recyclages d’eaux usées, de stockage de l’eau de pluie, d’irrigation maitrisée, de désalinisation de l’eau de mer, de « golfs bio », etc .

            Le sujet est vaste, parce qu’englobant des considérations environnementales, économiques, industrielles, technologiques, sociales, et que le bilan de son impact en terme de gains ou de pertes est difficile à établir.

            Une chose est sûre, le succès mondial de ce sport, pratiqué depuis la nuit des temps par des millions d’adeptes, prouve qu’il s’agit d’un phénomène de société, qui, à moins d’une catastrophe planétaire, n’est sans doute pas près de s’éteindre, et que l’avenir des green-kippers est assuré.

            Quant à nous, à Souancé, nous pouvons nous réjouir d’avoir un artiste en la personne de Gilles que nous félicitons, ainsi que son équipe, et que nous remercions chaleureusement pour nous permettre d’assouvir notre passion, dans un environnement naturel, sans état d’âme, avec un minimum de nuisance environnementale.

            A part ça, comme il est dit dans « Games of Thrones », l’hiver arrive !

Dudu

L’ennemi intime

            Empêché par l’agréable dérivatif de pratiquer l’art d’être grand-père, je n’ai pu participer à la journée « octobre rose ». Il s’est agi par cette manifestation caritative de s’associer, avec nos modestes moyens, à la lutte contre un ennemi qui nous guette tous : « le crabe » !

            Ce n’est pourtant pas de cet ennemi-là dont je veux vous parler aujourd'hui. C’est de celui qui me gâche une partie du plaisir de pratiquer pleinement ma passion du golf, j’ai nommé : moi-même !

            Il n’est pas pensable que l’animateur du « coaching mental » lors de la journée que j’évoquais plus haut, n’ait pas parlé de ce dédoublement de personnalité qui s’opère lorsqu'il s’agit de taper dans la balle. Il est courant de voir un joueur, fâché avec son swing (ce qui m’arrive plus fréquemment qu’à mon tour), qui, selon son tempérament plus ou moins coléreux, en délicatesse  avec ses nerfs ou  encore perfectionniste, va se morigéner, perdre son sang froid ou s’insulter comme s’il s’adressait à quelqu'un d’autre qui l’aurait contrarié. On pense au « Joueur d’échec » de Stéphan Sweig où le personnage « M.B. » se révolte contre lui-même: « Joue ! Mais joue, poltron… Lâche ! … » 

            On voit même des manifestations plus spectaculaires, très préjudiciables pour le matériel !

            Le « surmoi » ne contrôlerait plus le « moi » ? Ou plutôt, serait-il devenu à  ce point gênant en exerçant une surveillance permanente qui empêcherait le bon déroulement d’un geste tant de fois répété dans le vide avec harmonie et souplesse, et qui, par on ne sait quelle perturbation de l’esprit, se déréglerait en situation ? Je ne pense pas être un cas unique, et j’aimerais savoir ce qu’en a pensé le fameux coach. Vous a-t-il trouvé un début de solution ? Si oui, je cours le consulter dès que possible…

            En principe, l’adversaire premier et immédiat du golfeur, c’est le parcours qui, dit-on, se « défend ». Sa défense est palpable et répertoriée par sa capacité à refuser de scorer sur certains de ses trous dont le handicap révèle la difficulté. À moins de modifier son tracé, cet adversaire est stable et prévisible. Le lutin, l’alter ego qui est en nous et qui nous observe, goguenard, ne l’est pas. On lui donnerait volontiers des claques, mais c’est en définitive nous qui nous auto- flagellons !

            L’autre adversaire peut être celui que l’on affronte en « match-play ». La pratique démontre que l’on ne joue pas de la même façon dans cette formule que lorsqu’on participe à une compétition individuelle en « stroke » ou en « stableford ». On adapte son jeu sur celui de l’adversaire si l’on est en pleine possession de ses moyens. Mais ceux-ci peuvent vous trahir. Quelle meilleure illustration récente que celle que nous a donnée Tiger Wood, revenu au meilleur niveau, qui en équipe n’arrive pas à s’intégrer et même il peut perdre contre un adversaire moins capé que lui comme John Rham. On ne peut pas dire que ce garçon manque de pratique et de mental, mais un « tigre » en cacherait-il un autre ?

            On a coutume de dire que les quelques centimètres que nous avons entre les oreilles sont plus importants et redoutables que les 600 verges d’un par 5. Il est incontestable que c’est en effet dans les méandres de notre matière grise que se dissimule cet ennemi familier, intime, empêcheur de swinguer… droit ! Qui saura m’en débarrasser ?

            Cette schizophrénie, qui n’a pas, dans un autre domaine, empêché un Vincent Van Gogh de devenir un génie,  n’est sans doute pas irrémédiablement partagée par tous les golfeurs ; c’est tout le bien qu’on peut leur souhaiter !

            Pour une fois, la couleur du ciel nous importe peu, à moins que le rose d’une aube radieuse, ou celui d’une journée solidaire et généreuse, ne redonnent aux malades de l’espoir, à l’instar des « sapins » éponymes.

            Dudu

 

Golf en Cote d'Opale

Les chroniques à Dudu
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Et pour quelques euros de plus…

vous avez du plaisir.

          Le golf, en dehors de quelques désagréments épisodiques (qui peuvent durer, je vous le concède) est un loisir qui permet de se dépayser à peu de frais. Autant les courts de tennis, les terrains de foot, de rugby, de basket, de volley,  sont identiques au mètre près, autant les parcours de golf sont divers et variés, plats, boisés, verdoyants, vallonnés ou maritimes, le plus souvent dans des régions attrayantes et touristiques permettant aux accompagnants de s’enrichir des cultures locales.

         Cela a été confirmé, par le choix de Matthieu, épaulé par Romain, que nous remercions chaleureusement, qui ont organisé cet événement.

        Nous étions donc une troupe de 29 personnes, dirigeants et accompagnants compris, qui se sont retrouvés pour la sortie club « Golf en Côte d’Opale ». Malgré quelques péripéties nocturnes de certains, certaines,  qui se reconnaîtront, l’effectif était au complet le samedi 6 au matin sur le golf de Nampont Saint Martin, un « in land » comme on dit en français, qui se déploie autour du château et des rives de l’Authie. Les fairways en sont larges avec de grands greens, peu roulants. Par groupes, les joueurs étaient répartis pour permettre de mieux se connaître entre joueurs plus ou moins récents au club. Il y avait peu « d’anciens » !

       Le soir, nos chambres étaient réservées à l’hôtel « La Terrasse » à Fort Mahon Plage. Après un dîner de fort belle tenue, arrosé de bonnes bouteilles, et agrémenté de chants d’une chorale improvisée, il y eut une remise de prix qui a permis à d’aucun de choisir des coupe-vents roses du plus bel effet. Je vous laisse deviner le nom du dernier que Matthieu a tenu à récompenser généreusement…

     Le lendemain, nous avons joué sur le golf de Belles Dunes à la même adresse. Sa présentation nous dit qu’il s’agit d’un link qui serpente au milieu du plus beau massif dunaire d’Europe, et qui serait classé parmi les 100 plus beaux golfs européens ! Nous espérons que quelques souvenirs photographiques le confirmeront aux absents.

        J’aime à dire, que le golf est avant tout esthétique, tant dans son geste harmonieux (hum !) que dans sa pratique, (re hum !). J’ai eu le plaisir de jouer en compagnie de Guillaume, un esthète reconnu, dont la technique académique n’est pas toujours récompensée par le score final. Peu lui chaut ! Il revendique le plaisir d’apprécier l’environnement qu’il place au-dessus de la performance. A défaut d’avoir un drive identique, nous avons au moins ce point commun, qui nous l’espérons est partagé par nombre de ceux qui se sont retrouvés avec un réel plaisir à cette occasion.

      Une organisation aussi parfaite et attentionnée que celle-ci, ne me permet pas hélas de déployer mon habituel mauvais esprit, ni de brocarder qui que ce soit.

       

       Les croque-monsieur était parfaits à 16 h, mais ils ont quand même eu du mal à rassasier l’appétit de Lucien que les dix bornes du parcours avaient creusé. Il y a jusqu'à Louis qui n’a pas jeté de club, c’est dire !

 

 À part ça il a fait beau ! C’est même là qu’il a fait le plus beau en France ce WE !

Dudu

"La" Peugeot 

Du groupe PSA, que j’ai l’envie de traduire par « Parcours Sans Auteur ». Pourquoi ? Parce que je viens d’apprendre avec quatre ans de retard la mort de l’architecte de ce parcours que vous foulez avec ravissement, vous, les membres du Golf du Perche, sans vous poser la question de son auteur. Sans doute, à l’heure actuelle, peu d’entre nous ont connu Laurent Heckly. Ce n’est pas une raison pour l’oublier. C’était un homme charmant, architecte de son état, qui avait échangé la crosse de hockey sur glace qu’il pratiquait à un haut niveau, pour des clubs de golf qu’il maniait avec beaucoup d’habileté. Ami de Philippe de Yturbe, il avait accepté de concevoir ce parcours par étapes successives jusqu’à ce dessin définitif que nous connaissons et apprécions par sa simplicité et le respect du relief naturel de ce joli coin du Perche. Merci à toi, Laurent !

Une soixantaine de participants se sont présentés pour cette compétition qui devient traditionnelle dans le calendrier annuel. Les organisateurs ont paru satisfaits de ce succès, et ont remercié Matthieu et Romain pour le parfait déroulement de l’épreuve.

Stéphane Grangeon et Philippe Poulain en série 1, ont remporté haut la main cette compétition avec 42 points bruts. Et voilà qu’en 2e série les Lelan, Stéphane et Nathalie refont parler d’eux en la remportant avec 36 points bruts. Il n’y avait pas de concours d’élégance, mais il n’aurait pas pu leur échapper avec leurs harmonieuses tenues de couple.

Maxime Blanchet, sans surprise, a remporté le concours de drive, et le concours féminin est revenu à Isabelle Floury avec son irrésistible swing de 360 ° ! Le vainqueur du concours d’approche m’excusera de ne pas avoir retenu son nom.

N’ayant pas fait de démonstration, on ne sait pas si Marc Thévenon sait encore se servir d’un vélo qu’il a gagné au tirage au sort.

Je dois enfin remercier Matthieu pour m’avoir fait vivre une expérience nouvelle, à savoir, partir en dernière position en fin de matinée, ce qui implique de trouver une place sur un parking plein, de se munir d’un « en-cas » pour la route au lieu de s’attabler pour savourer un plat préparé par Fabrice, de trouver un buffet vide à mi-parcours vers 15 h, de subir les retards accumulés par les parties précédentes et d’être attendu par Romain pour enregistrer les cartes de scores qui permettra la remise des prix attendue depuis 5 heures par les premiers arrivants.

Un autre merci, satisfait celui-ci, de m’avoir donné Marie-Thérèse comme partenaire. Son jeu, sa gentillesse, son humour m’a fait passer une journée des plus agréables, en espérant que cela fut réciproque. Nous sommes un peu déçus de notre résultat que nous aurions pensé plus flatteur, mais, cette fois-ci encore, et grâce à elle, j’ai évité la cuillère de bois avec l’avant dernière place. Merci à toi Marie !

À part ça il a fait beau.

Jean-Guy

La Mille Meunier 2018

            La Mille Meunier est invariable, comme le sont Mille et Meunier qui ne prennent jamais d’S. Or, pour un chroniqueur sachant chroniquer, que dire de saillant, d’imprévu, voire d’humoristique, susceptible d’intéresser le lecteur, sur un événement  immuable, prévisible, habituel, mais sans conteste agréable à vivre. C’est justement ce côté convenu, bon enfant, consensuel, qui gêne ma verve habituelle qui se voudrait volontiers corrosive.

Aussi posons-nous la question :

Qu’y a-t-il de variable dans le fait que cette compétition a lieu en juin ?

Qu’y a-t-il de variable dans le fait qu’elle attire de nombreux compétiteurs (67 c’est pas mal non ?)

Qu’y a-t-il de variable dans le fait qu’elle est très bien dotée avec de nombreux lots de valeur ?

Qu’y a-t-il de variable dans les discours brefs, apprêtés et rituels du président et du sponsor ?

Qu’y a-t-il de variable dans le fait que ce soit toujours les mêmes, Catherine Craveia,   Stéphane, et Maxime Blanchet, Matthieu Branchu, et quelques habitués des places d’honneur qui ramassent les premiers lots ?

Qu’y a-t-il de variable autour de ce punch immarcescible où chacun détaille son parcours gâché par des putts ratés d’un cheveu que l’on continue de couper en quatre pour la chose la plus insignifiante qui soit : taper dans une balle ?

Qu’y a-t-il de variable de constater que je porte régulièrement bonheur à mes partenaires qui font souvent des scores honorables et primés ? N’est-ce pas Babeth ?

Il y a pourtant plusieurs variables qui nous ont surpris :

  • La couleur du ciel variable, qui ne m’a pas permis de qualifier de Millemouillée, ou de Millesoleil  cette  14 éme édition généreusement offerte par Marie Bath et Jef que nous remercions invariablement et chaleureusement.
  • Le fait que « la conjoncture » économique ait permis cette reprise après deux ans d’absence.
  • Le fait que, pour une fois, il n’y avait pas de boissons alcoolisées à distribuer.
  • Et enfin, l’abandon de la dernière place de votre serviteur au profit de deux charmantes dames, Brigitte Thevenon et curieusement une Blanchet… Catherine, que je suis désolé de balanstiquer.

    A part ça, il a fait (relativement) beau !

    Dudu

Le Lion’s et le crabe

Ce n’est pas une fable inédite de La Fontaine, mais le titre qu’on pourrait donner à la compétition caritative de ce dimanche 3 juin 2018, organisée par le Lion’s Club de Nogent en partenariat avec l’association « Lisa » .

Yannick Huard en est le président, et fut avec l’aide de Christophe Charlot, le promoteur de cette manifestation en compagnie du président du Lion’s Perche et Thymerais, le colonel Maunoury aux allures très british qui faisait penser au héros de Pierre Daninos , le fameux major Thompson.  Est-ce son influence qui a donné l’idée à Fabrice de nous proposer des « Fish and chips » au repas de midi ?

45 joueurs ont voulu montrer leur solidarité, et certains leurs mollets, en participant à cette compétition.

Personnellement j’aurais des raisons de ne pas être satisfait de cette journée, pourtant ensoleillée, lorsque je lis le score final inscrit sur ma carte, par exemple : 10 points stableford ! Difficile de faire moins sans le faire exprès. Ou encore lorsque j’ai été, avec mes compagnons de partie, outrageusement retardé par la partie précédente que j’aurai la charité de ne pas dénoncer, car ils se reconnaîtront sans vergogne et qu’il serait malvenu de critiquer en raison du rôle responsable de l’un d’entre eux.

Il y eut par contre de bonnes raisons de passer une agréable après-midi parmi lesquelles je privilégie la compagnie de mes partenaires, Isabelle et Jef.

Chez Isa tout n'est que douceur, fluidité et arrondi comme en témoigne son swing qui forme un cercle de 360 ° d'une remarquable efficacité.

Quant à Jef, avec son nouveau look interlope, même en petite forme, sa placidité n’a d’égale que son humour, et c’est tout le secret d’une partie conviviale.

J’ai enfin la satisfaction de reparler de Stéphane Lelan, abandonné des chroniques depuis des mois, et qui s’est distingué en remportant le concours de drive, ainsi que celui de la meilleure approche, pouvant mériter de ce fait les nouveaux patronymes de « Lelong » et « Lecourt ». Félicitations Stéphane !

Patrick Caillard et Arthur Vauray en première série, Philippe Bocquier en deuxième et Romain Lenfant en troisième, se sont classés en tête de cette généreuse compétition qui a permis la collecte de quelques deniers pour aider au traitement des enfants atteints du cancer.

A part ça, il a fait beau !

Dudu 

Pigeard : opti…soins

            Les anciens, ( du temps de la présidence de François Ier !), ont déjà lu quelques titres de mes éditos sur « La Pigeard » que je m’amusais à déformer en « Vous avez dit Pigeard ? », ou « La Pipigeard », « Pigeard et la manière » etc…

            Donc « aux p’tits soins » est la dernière que j’ai commise, et nos généreux sponsors de cette 17 e édition ne m’en voudront pas, j’espère.

            Car elle est plutôt flatteuse.

            Certes il y a eu des années plus fastes, où depuis le café/croissants du matin, la distribution de balles, de pin’s, de l’en-cas du midi avec les délices charcutiers de Stéphane Bidard, les délicieux fromages caprins de Guillaume Fardouet, et des lots prestigieux en abondance arrosés d’un apéro copieux, on sentait une aisance économique, une énergie créatrice, un élan que notre actuel monarque voudrait de nouveau insuffler à notre beau pays. Ce n’est pas encore le cas, et le maintien de la tradition Pigeard au golf du Perche n’en est que plus méritoire, et les 72 participants, qui, à quelques joueurs près, est la participation habituelle à cette animation de juin, ont tous reçu un lot plus ou moins important en fonction de leur talent. François Ier l’a échappé belle avec son approche, qui à 1,5 cm du trou près, lui faisait payer le champagne !

            Il m’a semblé que tout le monde a été ravi d’être là et pour certains encore davantage d’avoir eu la sensation d’avoir bien joué, ou, à défaut d’avoir eu un partenaire qui l’avait fait à sa place. Mon partenaire et moi avions eu cette impression jusqu’à la lecture du palmarès qui a confirmé que c’était un jour faste pour beaucoup, et que malgré une performance que nous estimions honorable, nous étions assez loin dans le classement. Le niveau monte dans ce golf !

            Qu’importe, nous avons fait une très agréable partie en compagnie de charmantes partenaires, ce qui n’est pas le moindre des charmes de ce jeu.

            Enfin, il a fallu que je confirme une certaine maladresse dans mon jeu, par une autre au bar qui m’a fait renverser mon verre de Picon/bière sur le pantalon d’un joueur du Bois d’O qui venait de se changer… je fus gêné et contrit à défaut « d’être aux p’tits soins » !

A part ça, il a fait beau !

Jean-Guy

Une sortie de rêves

 

Nous sommes tous persuadés que Matthieu, comme Martin Luther King, a rêvé. « He had a dream » d’un parcours inconnu, attrayant et sympathique. Il avait entendu parlé de « Jeanne des Anges », mère supérieure du couvent des Ursulines à Loudun, dont le nom évoquait la paix, la beauté et la béatitude, mais qui, ce qu’il ignorait sans doute, était en réalité difforme et laide à souhait.

 

De plus, il avait oublié l’épisode fameux de ce qu’on a appelé « les Possédées de Loudun », ces sœurs cloîtrées dans le couvent sus cité, en proie à une hystérie collective alimentée par un appétit sexuel que le tribunal ecclésiastique de l’époque accusait le prêtre Urbain Grandier d’avoir provoqué et assouvi. C’était une sombre histoire qui a inspiré de nombreux auteurs et cinéastes dont Ken Russel qui a tiré son scénario du livre d’Aldous Huxley, « Les Diables ».

 

Lorsqu’on ajoute à ça, l’histoire de Marie Besnard dite « l’empoisonneuse de Loudun » qui fut acquittée après dix ans de procès, lorsqu’on a découvert que la terre de Loudun contenait une dose importante d’arsenic, il semble que le lieu n’inspire pas une confiance absolue.

 

En y pensant, est-ce que ces fairways hauts et mal tondus ne sont pas entretenus tels quels pour éviter à nos balles de trop rouler sur ce sol empoisonné, voire de les perdre pour ne pas avoir à les toucher ?

 

Est-ce pour une raison identique que les repas servis au restaurant n’incitaient pas les convives à s’empiffrer et à ne consommer qu’un strict minimum ? Que le vin servi au départ avait un goût si peu engageant qu’on a dû commander en supplément des crus honnêtes de la région qui n’en manque pas ?

 

Quoiqu’il en soit, cette sortie restera dans les mémoires de ceux qui y ont participé comme une des plus décevantes, sur un parcours sans intérêt, mal dessiné et mal entretenu, mais qui a permis aux esprits caustiques de la bande, de critiquer en toute liberté et de lâcher leurs humeurs peccantes.

 

Heureusement les Percherons ont quand même été heureux de se retrouver le dimanche, ne serait-ce que pour comparer ce golf avec le leur, et pour reconnaître le bonheur et la chance qu’ils ont d’y jouer et d’y manger mieux que bien.

 

Est-ce nécessaire de citer une fois de plus le gagnant et le perdant de cette amicale compétition ?

 

Je vous laisse deviner l’ordre : Maxime Blanchet, Jean-Guy Dubreuil.

 

De toute façon, remercions Matthieu et Romain pour l’organisation parfaite de cette sortie.

 

À part ça, il a fait beau

 

Jean-Guy

Une épreuve supplémentaire

 

Vous est-il arrivé de serrer les fesses pendant 9 trous ? Certes le stress incontrôlé d’une compétition importante peut écorner votre potentiel golfique durant quelques longues minutes, perturber l’harmonie habituelle de votre geste, raccourcir la longueur de votre drive, être responsable de « hips » au putting, mais bientôt, après un green touché en régulation, et un putt satisfaisant, tout rentre dans l’ordre.

Cette ultime animation d’hiver du 11 mars 2018, que le président avait épicée avec une formule inédite et un peu déconcertante, ne pouvait en aucun cas expliquer la maladresse et entraîner le malaise ressenti durant 2 heures et demie de jeu par votre serviteur.

Dans aucune revue golfique qui se targue de vous donner des conseils judicieux, de vous faire découvrir des astuces, de vous faire débusquer vos défauts majeurs pour améliorer votre jeu, vous ne lirez jamais une rubrique sur le fonctionnement des intestins, et de leurs exigences impératives, et de la manière d’y remédier. Le sujet peu paraître inconvenant, hors de propos, et tout compte fait, comique, mais je puis vous assurer que le golfeur amateur, ou pro (qui fonctionne comme nous !) à qui cette mésaventure arrive, s’il se tord, ce n’est pas de rire.

Je suis sûr que cette mésaventure est beaucoup plus fréquente qu’on ne le croit et c’est d’un voile pudique que l’on occulte le sujet. Aussi, à défaut de trouver des solutions dans les manuels spécialisés dont je vous ai parlé plus haut, je prends sur moi de suggérer des paliatifs et préconiser des exercices qui seront à ajouter à ceux que vous pratiquez sur le practice.

La première des solutions est celle qui nous a été rabâchée durant toute notre scolarité, lorsque la maîtresse nous disait avant d’entrer en classe, vous devez « prendre vos précautions ». C’est vite dit, mais la physiologie est quelquefois capricieuse et contrariante, et le patient dépassé par les événements.

La deuxième consiste à faire travailler son périnée. Si vous ne savez pas situer ces muscles très importants de notre anatomie, je vous conseille d’en parler à Anne qui comblera cette lacune. Donc, entre deux swings, vous faites une pose, et vous enchaînez une série de dix contractions périnéales, à répéter entre chaque changement de club.

La troisième fait appel à toute votre concentration qui se portera sur vos sphincters qui seront eux aussi sollicités, si possible sans faire de grimaces qui pourraient attirer l’attention de tiers dans cet exercice intime.

La quatrième, et la plus sécurisante consiste à déclarer forfait et à vous rendre de toute urgence dans l’endroit qui vous permette de vous soulager avec bonheur, mais pas forcément avec discrétion.

Il est inutile de me remercier pour cette communication qui pourrait vous rendre service un jour, et que avez peu de chance de lire ailleurs que dans ce blog, initialement prévu pour rendre compte des compétions du Week-End.

 

À part ça, il a fait beau.

Jean-Guy 

L’intitulé de cette 5ème journée d’animation d’hiver qui succédait à la quatrième qui n’a pas eu lieu, était bien alléchant et prometteur :                « formule échangisme » !

En ces jours de grands froids on s’attendait à trouver de l’enthousiasme et de l’euphorie en imaginant un « brassage » de joueurs et de joueuses qui se congratuleraient, et qui, après des coups longs, des coups courts, des approches, de longues ficelles vers le trou, créeraient une atmosphère chaleureuse et réconfortante parmi les participants et les participantes… (je ne suis pas un adepte l‘orthographe inclusive !).

Or, l’échangisme en question a consisté à mélanger, par un tirage au sort, les 10 joueurs mâles aux 2 courageuses golfeuses qui ont affronté la bise hivernale de ce dimanche 25 février. La « bise » ! qui a eu la mauvaise idée de nommer ce vent glacial du même vocable que ce geste tendre des lèvres chaudes d’une participante vers la joue froide de son partenaire qui vient de rentrer un putt improbable !

Le sort a concocté des apparentements plus ou moins équitables comme c’est son rôle de Dieu farceur, et il m’a été favorable en m’alliant avec Sompra. Je ne suis pas sûr qu’elle ait eu le même sentiment, mais elle n’en a rien laissé paraître ! Nos partenaires étaient au nombre de trois avec le quadrupède à l’épaisse fourrure qui accompagnait son maître Jeff et Stéphane. Ce dernier rendait ridicule mes pauvres drives en balançant des mines qui en triplaient la distance. Ceux de Sompra étaient également régulièrement devant les miens et j’en venais à trouver que l’égalité hommes/femmes n’était qu’une fable qui se jouait à mon détriment. J’aurais eu tort de m’en plaindre dans la mesure où cela nous rapprochait des greens à portée d’une belle approche. Hélas, on ne peut pas dire que ce fut notre point fort!Nous avons donc rapporté une carte de 47 qui n’avait aucune chance de nous classer parmi les meilleurs comme le furent nos valeureux compagnons de jeu.

Nous n’avions pas chaud, certes ! mais il nous tardait de nous réchauffer auprès d’un bon feu de cheminée. Un feu de cheminée ! Il avait eu lieu quelques jours précédemment en l’absence de tous golfeurs au point de cramer le tablier en chêne et de faire fondre la télé au dessus. La détermination de Fabrice nous a permis cependant de nous mettre à table, et de nous sustenter, dans une atmosphère encore un peu âcre sans doute, mais réconfortante.

Merci au président, aux organisateurs de cette journée qui a somme toute permis aux courageux participants de « faire des échanges »… de point de vues !

Et comme disait Pierre Dac : « Ce n'est pas parce qu'en hiver on dit "Fermez la porte, il fait froid dehors"  qu'il fait moins froid dehors quand la porte est fermée.

 

Jean-Guy (y’avait longtemps qu’on avait pas lu de ses c… !)

Rédigé par AS du Golf du Perche

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